DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

LARUE, AUGUSTE (baptisé Auguste-Édouard), homme d’affaires et juge de paix, né le 16 octobre 1814 à Québec, fils d’Olivier Larue, maître maçon, et de Marie-Marguerite Robichaux ; le 24 février 1840, il épousa à Trois-Rivières, Bas-Canada, Maria Jane McClaren, et ils eurent trois fils et quatre filles ; décédé le 3 novembre 1900 dans sa ville natale et inhumé à Trois-Rivières.

Un peu avant 1840, Auguste Larue fait son entrée dans le monde des affaires trifluvien en ouvrant un commerce spécialisé dans les ornements d’église. Toutefois, cette activité semble lui avoir rapporté plus de dettes que de profits, puisqu’en 1850 il doit céder ses biens à ses créanciers. À la suite de cet échec, il abandonne le commerce pour se consacrer à l’industrie. Pendant deux décennies, son nom est associé à l’expansion de l’industrie sidérurgique mauricienne. En juin 1853, il forme l’entreprise A. Larue et Compagnie avec Joseph-Édouard Turcotte* et George Benson Hall*. Cette entreprise, dont il est le gérant, fait construire le complexe sidérurgique des forges Radnor, près de Trois-Rivières, investissement de plus de 100 000 $. Dès le début, l’établissement se spécialise dans la fabrication des roues de wagon, lesquelles sont vendues au Grand Tronc à Montréal. Les forges embauchent environ 120 travailleurs, tous logés dans un village d’une cinquantaine de maisons qui appartiennent à la compagnie. À ce nombre, il faut ajouter quelque 300 travailleurs saisonniers, des cultivateurs des environs en majorité, qui approvisionnent l’établissement en minerai de fer et en charbon de bois. Par le volume des capitaux immobilisés ainsi que par le nombre d’emplois créés, les forges Radnor sont les plus importantes du genre au Bas-Canada à cette époque.

Incapable de rembourser les dettes contractées par l’entreprise au cours des dernières années, Larue doit déclarer faillite en 1866 et les forges Radnor sont vendues à Edward Burstall, l’agent d’affaires de Hall. Cinq ans plus tard, ce dernier en reprend possession. Ruiné, Larue se propose quand même d’ériger un haut fourneau à Saint-Tite. Les travaux de construction débutent en 1869 et, à la fin de l’année suivante, on allume le haut fourneau. En 1872, au moment où de nombreuses poursuites judiciaires pèsent sur Larue pour dettes impayées, l’établissement est complètement rasé par un violent incendie. Attiré par les importantes réserves de bois et de minerai de fer que Larue avait constituées, Hall acquitte les dettes de celui-ci en échange des forges de Saint-Tite.

Bien qu’il ait mérité la triste réputation d’être mauvais gestionnaire, Large s’est néanmoins révélé un homme d’affaires ambitieux et parfois même téméraire. De plus, en habile stratège, il bénéficie de l’appui et de la confiance de son entourage. Au moment de la mise sur pied des forges Radnor, il manœuvre de manière à soustraire à la colonisation plusieurs milliers d’arpents de terre dans la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine, à proximité des forges. Quand les affaires de Hall sont mises sous tutelle en 1856, ce qui compromet sérieusement le financement des forges Radnor, Larue mène une habile négociation auprès des créanciers et des fournisseurs ; il évite ainsi la fermeture de l’établissement. Parallèlement à ces négociations, il met au point une stratégie de financement de l’entreprise axée sur la participation des milieux d’affaires mauriciens. Grâce à ces appuis, il fait construire un laminoir en 1861, ainsi qu’une fonderie de roues de wagon à Trois-Rivières quatre ans plus tard. Aux forges de Saint-Tite, Larue a recours à un stratagème astucieux pour obtenir des terres du gouvernement et trouver du financement. Il se fait d’abord concéder gratuitement par les cultivateurs de Saint-Tite et des environs le droit d’exploiter le minerai de fer qui pourrait se trouver sur leurs terres. Il obtient de la sorte des droits sur environ 40 000 arpents ainsi que l’appui de la population à son projet d’ériger un haut fourneau à Saint-Tite. Il peut alors se faire octroyer par le gouvernement plus de 7 000 arpents de terre riche en bois et en minerai de fer dans Saint-Tite, sans s’attirer les foudres des partisans de la colonisation. Il se donne par la même occasion des garanties financières suffisantes pour intéresser les financiers à son projet.

Auguste Larue s’est donc montré particulièrement habile à lancer des entreprises qui ont cependant toutes connu la faillite sous son administration. Après son échec aux forges de Saint-Tite, il se retire des affaires. Il conserve cependant jusqu’en 1886 son poste de juge de paix, qu’il avait obtenu en 1867. Comme plusieurs autres hommes d’affaires trifluviens, il a été très actif au sein de la Société Saint-Jean-Baptiste de Trois-Rivières, et il a occupé à quelques reprises le fauteuil de président. Au cours de sa carrière, Larue s’est acquis l’estime de ses concitoyens pour avoir été l’un des pionniers du démarrage industriel de la région.

Benoît Gauthier

AN, RG 31, C1, 1861, Saint-Maurice ; 1871, Saint-Tite.— ANQ-MBF, CE1-48, 24 févr. 1840 ; CN1-49, 27 nov. 1866 ; CN1-52, 23 févr. 1840.— ANQ-Q, CE1-1, 17 oct. 1814 ; CN1-49, 14 févr. 1856 ; CN1-67, 24 oct., 27 déc. 1872 ; CN1-232, 25 juin 1853.— Arch. du Centre de recherches en études québécoises (Trois-Rivières, Québec), Dossier Auguste Larue.— Arch. du monastère des ursulines (Trois-Rivières), Reg. des sépultures, 6 nov. 1900.— L’Ère nouvelle (Trois-Rivières), 12 mai 1862.— L’Événement, 10 nov. 1900.— Le Journal des Trois-Rivières, 1er déc. 1865.— C.-A. Fortin et Benoît Gauthier, « les Entreprises sidérurgiques mauriciennes au xixe siècle : approvisionnement en matières premières, biographies d’entrepreneurs, organisation et financement des entreprises » (rapport de recherche, univ. du Québec, Trois-Rivières, 1986).— Benjamin Sulte, Mélanges historiques [...], Gérard Malchelosse, édit. (21 vol., Montréal, 1918–1934), 18 : 84.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Benoît Gauthier, « LARUE, AUGUSTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/larue_auguste_12F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/larue_auguste_12F.html
Auteur de l'article:    Benoît Gauthier
Titre de l'article:    LARUE, AUGUSTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024