LANDRY, AMAND, fermier, professeur et homme politique, né le 8 décembre 1805 à Memramcook, comté de Westmorland, N.-B., fils d’Allain Landry et d’Anastasie Dupuis (Dupuy), descendant de Charles de Saint-Étienne* de La Tour, décédé le 12 juillet 1877 à Memramcook.

Amand Landry fit ses études à la Memramcook Public School ; par la suite, il enseigna pendant quelque temps puis se consacra à l’agriculture et devint un fermier prospère et un leader respecté de la communauté acadienne du comté de Westmorland. En 1839, il épousa Pélagie Caissie (Casey) de Memramcook qui lui donna sept enfants. L’aîné de ses fils, Pierre-Amand Landry*, fut membre de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick et du parlement fédéral et juge de la Cour suprême du Nouveau-Brunswick.

Amand Landry eut une longue carrière politique au Nouveau-Brunswick. Il fut élu membre de l’Assemblée pour la première fois en 1846 ; en 1850, il fut battu par William Crane* mais en 1853 il remporta la victoire lors d’une élection partielle décrétée pour combler la vacance causée par la mort de Crane. Réélu en 1854 puis en 1856, mais battu en 1857, il reprit son siège à l’Assemblée en 1861. Il le conserva jusqu’en 1870, année de sa retraite de la vie politique. On l’a décrit comme un libéral ; néanmoins, il avait ses propres convictions et il vota toujours en faveur des projets qui lui semblaient le mieux servir les intérêts des Acadiens. Il s’opposa fortement à la construction de chemins de fer en 1847 et en 1868, parce que, selon lui, la voie ferrée que l’on se proposait de construire entre St Andrews et Woodstock et l’embranchement de Woodstock ne profiteraient nullement aux Acadiens.

Landry était fermement opposé à la Confédération et il appuya Albert James Smith* aux élections de 1865 et de 1866. Lors des élections de 1866, qui amenèrent la défaite du gouvernement Smith, Landry fut parmi les huit députés réélus qui s’opposaient à la Confédération ; de ce nombre, six représentaient des circonscriptions à forte population française. En s’élevant contre la Confédération, Landry exprimait l’inquiétude de la communauté acadienne qui craignait d’être noyée dans une collectivité politique beaucoup plus vaste. Désireux de conserver leur identité et leur personnalité propres, les Acadiens se méfiaient, non seulement des Canadiens anglais mais aussi des Canadiens français et accueillirent avec mépris les tentatives des délégués catholiques qu’on envoya de Québec pour les convaincre de voter en faveur de la Confédération.

Amand Landry fut la première personnalité politique de quelque importance chez les Acadiens du Nouveau-Brunswick. Il comprenait bien leurs problèmes, parlait leur langue, et ceux-ci en retour lui accordaient leur confiance.

W. A. Spray

Archives paroissiales de Saint-Thomas (Memramcook, N.-B.), Registres des baptêmes, mariages et sépultures.— University of New Brunswick, Graves (New Brunswick) mss, Westmorland County.— Chignecto Post (Sackville, N.-B.), 19 juill. 1877.— Le Moniteur acadien (Shediac, N.-B.), 19 juill. 1877.— Morning News (Saint-Jean, N.-B.), 21 juin 1861.— Hannay, History of New Brunswick, II : 107.— MacNutt, New Brunswick, 354s., 453s.

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W. A. Spray, « LANDRY, AMAND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/landry_amand_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    21 déc. 2024