Un des principaux objectifs de John Alexander Macdonald, de George-Étienne Cartier et des autres Pères de la Confédération visait à rassembler les différents groupes ethniques, religieux et régionaux d’Amérique du Nord britannique au sein d’une nouvelle entité politique qui forgerait une identité canadienne commune tout en respectant les droits des minorités. « Si nous nous unissons, [dit Cartier en février 1865,] nous formerons une nation politique, indépendante de l’origine nationale et de la religion des individus. » Dans le Canada-Est (Bas-Canada, Québec actuel), de jeunes « rouges », comme Médéric Lanctot, organisèrent une résistance contre Cartier et le projet de confédération. Les jeunes nationalistes déclenchèrent une vigoureuse campagne de presse contre le projet et contre les vieux partis. Ils favorisèrent la création d’un État du Québec indépendant. Dans le Canada-Ouest (Haut-Canada, Ontario actuel), quelques observateurs conclurent que le projet était prématuré et coûteux, et soutinrent qu’il présentait peu d’avantages pour le Canada-Ouest. D’autres prévinrent que la confédération entraînerait un relâchement des liens avec la Grande-Bretagne. De nombreux habitants des Maritimes craignaient la dominance potentielle de la province du Canada (les assemblées législatives du Haut et du Bas-Canada avaient été unifiées en 1840 en une seule province du Canada). De plus, certains problèmes régionaux particuliers restaient à régler. George Coles croyait que l’Île-du-Prince-Édouard accepterait la confédération si l’épineuse question des terres était résolue. Enfin, on appréhendait vivement la possibilité que les provinces Atlantiques se trouvent forcées de partager la dette canadienne. Pendant les premières décennies de la Confédération, alors que le Canada s’étendait vers le Pacifique, les francophones et les catholiques luttèrent pour préserver leurs droits. Au cours de leur avancée vers l’ouest, les explorateurs et les pionniers assimilèrent ou affrontèrent ceux qu’ils trouvèrent sur leur route. Quand les anglophones arrivèrent en grand nombre dans ce qui deviendrait les provinces des Prairies, les tensions s’accrurent entre les nouveaux venus et les commerçants français et métis. Simultanément, les peuples autochtones virent leurs traditions brisées et leur population se réduisit considérablement : les fusils et les maladies des colons, et les politiques des gouvernements des provinces et du Canada firent des ravages. Le chef métis Louis Riel exprimait les craintes et les protestations non seulement de son peuple, mais aussi de la minorité francophone. Les luttes des années 1880 eurent des répercussions tout au long de l’histoire canadienne.