KITTSON, WILLIAM, officier de milice et trafiquant de fourrures, né vers 1792 dans le Bas-Canada ; décédé le 25 décembre 1841 au fort Vancouver (Vancouver, Washington).

William Kittson était le fils adoptif de George Kittson, de William Henry (Sorel, Québec). Pendant la guerre de 1812, il servit avec les Voltigeurs canadiens ; devenu lieutenant en second en février 1815, il fut mis à la demi-solde en juillet. En 1817, la North West Company l’embaucha à titre de commis débutant et on l’affecta au département de la Colombie. Deux ans plus tard, il se trouvait au fort Nez Percés (Walla Walla, Washington) avec Alexander Ross*, qui raconta par la suite comment Kittson avait été initié à la vie dans l’Ouest. Chargé d’aller ravitailler l’expédition de trappage menée par Donald McKenzie* dans la région de la rivière Snake, le jeune homme se méfiait si peu des autochtones que ses compagnons et lui se firent voler tous leurs chevaux et durent terminer leur voyage à pied. Ils passèrent l’hiver de 1819–1820 avec les membres de l’expédition à Day’s Defile (Little Lost River, Idaho). Kittson travailla à Spokane House (près de Spokane, Washington) jusqu’en 1821 et, par suite de la fusion de la North West Company et de la Hudson’s Bay Company cette année-là [V. Simon McGillivray], il passa au service de cette dernière.

En 1824–1825, Kittson participa à titre de commandant en second à l’expédition que fit Peter Skene Ogden* dans la région de la rivière Snake. Son journal, qui va du 20 décembre 1824 au 26 août 1825, ainsi que sa carte de la région permettent de suivre les déplacements du groupe. Fort de l’expérience acquise au sein de la North West Company, Kittson se montra à la hauteur de la situation. Comme Ogden avait du mal avec ses hommes, pour la plupart des trafiquants indépendants qui se révélèrent indignes de confiance, Kittson l’appuya dans ses négociations avec eux et avec les trafiquants américains qu’ils rencontraient. Il était prêt à « affronter n’importe quelle forme de danger », notait le gouverneur George Simpson*. En outre, il parlait la langue des Kootenays et d’autres tribus indiennes et se révélait un bon homme d’affaires.

Kittson dirigea Kootenae House, près du lac Windermere (Colombie-Britannique), de 1826 à 1829, et travailla à Flathead Post (Montana) en 1830–1831. Il revint ensuite à Kootenae House et en assuma la direction pendant trois ans encore. Il donna apparemment satisfaction aux deux endroits si on en croit les commentaires favorables de Simpson dans « Character book » en 1832 : « Petit homme dégourdi, éveillé, prompt à s’emporter, indépendant, pétulant, très peu instruit mais extrêmement actif et désireux de se distinguer [...] Dirige très bien les affaires de son poste. »

En 1834, William Kittson se vit confier la direction de la traite, de l’agriculture et de l’élevage au fort Nisqually (près de Tacoma, Washington). Le rendement en fourrures y avait diminué, ce qu’il attribuait à de la maladie parmi les Indiens. Grâce à sa gestion habile, la traite devint plus productive et l’exploitation agricole donna de bons résultats, même si le sol ne convenait pas tout à fait. En 1839, il fuma un petit champ qui donna 250 boisseaux de blé. Il demeura en charge du fort jusqu’en octobre 1840, puis dut se rendre au fort Vancouver en raison d’ennuis de santé qui l’accablaient depuis le printemps précédent. Son état ne cessa de s’aggraver et il mourut le 25 décembre 1841. Kittson avait épousé à la façon du pays une Walla Walla. Par la suite, il épousa Helen McDonald, fille d’un autre trafiquant de fourrures, Finan McDonald. De cette union naquirent trois fils et une fille qui figurèrent à titre d’héritiers dans son testament.

Eric J. Holmgren

William Kittson a écrit un compte rendu de l’expédition dans la région de la rivière Snake qui parut sous le titre de « William Kittson’s journal covering Peter Skene Ogden’s 1824–25 Snake country expedition », D. E. Miller, édit., Utah Hist. Quarterly (Salt Lake City), 22 (1954) : 125–142.

      HBRS, 3 (Fleming) ; 4 (Rich) ; 13 (Rich et Johnson) ; 28 (Williams).— Alexander Ross, The fur traders of the far west, K. A. Spaulding, édit. (Norman, Okla., 1956).— Select British docs. of War of 1812 (Wood), 2 : 372.— Simpson, « Character book », HBRS, 30 (Williams) ; Fur trade and empire : George Simpson’s journal [...] 1824–25, introd. de Frederick Merk, édit. (éd. rév., Cambridge, Mass., 1968).— Officers of British forces in Canada (Irving), 107, 109.— Wallace, Macmillan dict.— Rich, Hist. of HBC (1960), 3.— Van Kirk, « Many tender ties ».

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Eric J. Holmgren, « KITTSON, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 8 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kittson_william_7F.html.

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Auteur de l'article:    Eric J. Holmgren
Titre de l'article:    KITTSON, WILLIAM
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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