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Titre original :  Theresa Mary Johnson Gowanlock

Provenance : Lien

JOHNSON, THERESA MARY (Gowanlock), pionnière et auteure, née probablement le 29 juillet 1863 à Tintern (Lincoln, Ontario), fille de Henry Johnson et de Martha A. Upper ; le 1er octobre 1884, elle épousa dans sa ville natale John Alexander Gowanlock ; décédée le 12 septembre 1899 au même endroit.

Née de parents loyalistes qui habitaient la presqu’île du Niagara, Theresa Mary Johnson épousa en 1884 un jeune homme de 24 ans, John Alexander Gowanlock ; ce dernier avait obtenu un contrat du gouvernement pour la construction d’un moulin à farine, qui servirait aussi de scierie, au lac La Grenouille (Frog Lake, Alberta). Theresa Mary quitta donc la sécurité de la maison familiale et partit avec son époux pour les Territoires du Nord-Ouest. La jeune femme prit plaisir au voyage et manifesta un intérêt intelligent pour les gens de la région. Après une halte de six semaines à Battleford (Saskatchewan), où Gowanlock avait géré un magasin plus tôt dans l’année, le couple arriva à destination le 12 décembre. Il trouva au lac La Grenouille une réserve de Cris des Bois (réserve indienne d’Unipouheos, Alberta), et un petit établissement blanc qui comprenait un poste de la Hudson’s Bay Company, la mission catholique du père Léon-Adélard Fafard* et un petit bureau des Affaires indiennes. La bande de Cris des Plaines de Gros Ours [Mistahimaskwa*] était venue rejoindre les trois bandes de Cris des Bois pour l’hiver de 1884–1885.

Les Gowanlock passèrent les deux premiers mois de 1885 à construire le moulin et, à la mi-mars, tous les travaux étaient terminés. Toutefois, cet hiver-là, les Indiens du voisinage avaient été en proie à une grande nervosité. Des agitateurs métis et des rumeurs de rébellion exacerbaient la situation, et l’annonce de la victoire métis sur un détachement de la Police à cheval du Nord-Ouest, au lac aux Canards (lac Duck, Saskatchewan), le 26 mars [V. Louis Riel*], précipita la crise. Le 2 avril, le chef de guerre des Cris des Plaines, Esprit Errant [Kapapamahchakwew*], et le fils de Gros Ours, Āyimisīs (Little Bad Man), firent pénétrer un groupe armé dans le petit village, rassemblèrent les Blancs et leur ordonnèrent de se rendre au camp de Gros Ours. Le fonctionnaire des Affaires indiennes, Thomas Trueman Quinn, résista, et Esprit Errant l’abattit sur-le-champ. Le coup déclencha la fusillade. Les Indiens firent feu sur les colons non armés, et en quelques minutes neuf des dix hommes blancs étaient morts. Seul le commis de la Hudson’s Bay Company, William Bleasdell Cameron*, fut sauvé par les amis qu’il comptait parmi les Cris des Bois. Arrachées aux cadavres de leurs maris, les deux Blanches, Theresa Mary Gowanlock et Theresa Delaney, furent amenées au camp indien où, sous la protection des sang-mêlé qui vivaient avec les Cris, elles passèrent deux mois en captivité.

Pour les deux femmes, ces mois furent un cauchemar, car elles durent affronter des épreuves physiques et mentales dont elles n’avaient pas l’habitude. Nullement molestées, elles furent aussi bien nourries et logées que leurs ravisseurs, mais elles n’étaient pas préparées aux rigueurs de la vie indienne. Même une fois passé le choc du massacre, le spectacle des « assassins » qui portaient les vêtements de leurs maris leur rappelait continuellement leur deuil. Comme elles comprenaient mal la langue et encore moins les coutumes cries, les deux femmes vécurent dans la peur constante que quelque chose ne réanime les passions des guerriers de Gros Ours et les pousse à tuer de nouveau.

Theresa Mary Gowanlock et Theresa Delaney suivirent le camp indien jusqu’au 31 mai. Ce jour-là, la bande dut se disperser à la hâte devant l’avance de l’Alberta Field Force, sous le commandement du major général Thomas Bland Strange*, et les deux femmes parvinrent à s’échapper avec les familles sang-mêlé. Trois jours plus tard, des éclaireurs du détachement de Strange qui avaient retrouvé les sang-mêlé les délivrèrent. Mme Gowanlock retourna alors vivre dans la maison de ses parents à Tintern. Elle ne retrouva jamais la santé et l’enthousiasme juvénile avec lesquels elle était partie pour les Territoires du Nord-Ouest, et s’éteignit 14 ans plus tard.

Peu après le retour de Theresa Mary Gowanlock en Ontario, la famille de son mari publia le compte rendu qu’elle fit des événements du lac La Grenouille, de même qu’un autre, plus court, de Theresa Delaney. Le récit de la mort de son mari et de sa captivité est remarquable par son ton généralement calme et par sa perspicacité, malgré quelques passages où le chagrin éclate, ce qui est bien compréhensible. Dans un style clair et naturel, elle décrit la vie et le travail au camp indien et, même si elle peut ne pas avoir saisi les événements aussi bien que d’autres qui, comme Cameron, écriront plus tard sur l’incident, elle n’en fournit pas moins des observations intéressantes et de première main sur cet épisode de la rébellion du Nord-Ouest.

Shirley A. Martin

Ontario, Office of the Registrar General (Toronto), deaths, registration no 1899-05-015575.— St Catharines Public Library, Special Coll. (St Catharines, Ontario), Cemetery records, St Ann’s United Churchyard, Gainsborough Township, Lincoln County, transcript of tombstone inscriptions.— Univ. of Saskatchewan Library (Saskatoon), Morton ms Coll., mss C550/2/5.1, Edward Ahenakew, « The Frog Lake massacre ».— The Frog Lake « massacre » : personal perspectives on ethnic conflict, Stuart Hughes, édit. (Toronto, 1976).— T. [M. Johnson] Gowanlock et Theresa Delaney, Two months in the camp of Big Bear : the life and adventures of Theresa Gowanlock and Theresa Delaney (Parkdale, Ontario, 1885).— Globe, 10 avril, 8, 23, 29 juin 1885, 14 sept. 1899.— Saskatchewan Herald, 23 avril, 1er, 8 juin 1885, 27 sept. 1899.— R. C. Laurie, Reminiscences of early days in Battleford and with Middleton’s column [...] (Battleford, 1935).— W. B. Cameron, Blood red the sun (éd. rév., Calgary, 1950).

Bibliographie générale

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Shirley A. Martin, « JOHNSON, THERESA MARY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/johnson_theresa_mary_12F.html.

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Auteur de l'article:    Shirley A. Martin
Titre de l'article:    JOHNSON, THERESA MARY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024