HUOT, HECTOR-SIMON, avocat, homme politique et fonctionnaire, né le 16 janvier 1803 à Québec, fils de François Huot*, marchand et homme politique, et de Françoise Villers ; décédé le 25 juin 1846 à Québec.

Après avoir étudié au petit séminaire de Québec, Hector-Simon Huot entreprit son stage de clerc en droit auprès de son beau-frère, Louis Lagueux*, et fut admis au barreau le 2 mai 1825. Il exerça ensuite sa profession à Québec où il se tailla rapidement une belle réputation de juriste.

Du 26 octobre 1830 au 27 mars 1838, Huot représenta, avec François-Xavier Larue*, la circonscription de Portneuf à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada. Issu de la bourgeoisie marchande, familier avec les idées des philosophes français (sa bibliothèque comprenait près de 70 ouvrages de Rousseau, de Montesquieu et de Voltaire), Huot ne tarda pas à joindre les rangs des jeunes patriotes modérés de la région de Québec. Ceux-ci réclamaient un organe pour faire valoir leurs idées. En 1830, Huot réussit, avec l’aide d’Étienne Parent*, de René-Édouard Caron*, d’Elzéar Bédard et de Jean-Baptiste Fréchette, à recueillir les fonds nécessaires pour relancer le Canadien. De 1831 à 1842, c’est Parent qui en fut le rédacteur ; son influence modératrice incitait les jeunes députés de la région à préconiser une agitation non violente pour amener une réforme constitutionnelle. Cette attitude ne manqua pas de contrer les vues de l’aile radicale des patriotes de la région de Montréal que dirigeait Louis-Joseph Papineau*. Huot, comme la plupart des députés de Québec, signa les Quatre-vingt-douze Résolutions en 1834 [V. Elzéar Bédard]. Cependant, la rivalité entre les deux groupes ne cessait de croître. Aussi, lorsqu’il fut question en 1835 d’envoyer un agent en Angleterre pour défendre les vues de la chambre d’Assemblée, les patriotes de Québec s’empressèrent de suggérer Papineau afin de tirer profit de son absence. Mais le 9 avril ce dernier adressa une longue lettre à Huot dans laquelle il déclinait l’honneur et la confiance qu’on lui faisait et démontrait l’inopportunité d’envoyer une délégation à Londres. Dès lors, la scission entre les deux clans parut irrémédiable. Après les rébellions de 1837–1838, Huot quitta la scène politique, mais continua néanmoins de s’intéresser à la chose publique. En 1840, il participa activement à la campagne menée contre le projet d’union du Haut et du Bas-Canada.

C’est surtout dans le domaine de l’éducation que Huot laissa sa marque. En janvier 1831, la chambre d’Assemblée mit sur pied un comité permanent de 11 membres, dont Huot, chargé d’étudier toutes les questions concernant l’éducation. Huot en devint le président en 1835 et il eut le privilège de présenter, le 25 janvier 1836, le premier projet de loi destiné à établir des écoles normales dans le Bas-Canada. On avait prévu l’ouverture de cinq écoles : trois d’entre elles seraient tenues par des communautés religieuses à Québec, à Montréal et à Trois-Rivières ; des laïques devaient administrer les deux autres à Québec et à Montréal. On nomma Huot secrétaire du comité chargé de mettre sur pied l’école laïque à Québec. Faute de ressources et de professeurs compétents et victime des vives réactions des protestants contre la prééminence des catholiques dans l’administration, l’école normale de Québec n’ouvrit jamais ses portes, semble-t-il. Huot œuvra aussi aux côtés de Joseph-François Perrault à titre de secrétaire de la Société d’éducation du district de Québec. Selon la notice nécrologique parue dans la Quebec Gazette du 26 juin 1846, il en aurait même été le président durant plusieurs années.

Par ailleurs, en juin 1840, Huot devint secrétaire de la bibliothèque du barreau de Québec. Il fut élu conseiller municipal de la ville de Québec le 15 août de la même année. Il dut cependant résigner cette charge lorsque, le 7 janvier 1842, on le nomma registrateur du comté de Berthier. Engagé le 14 février 1843 à titre de greffier par le bureau du secrétaire de la province, il quitta ce poste en avril de l’année suivante pour exercer la fonction de protonotaire du district de Québec.

Le 16 février 1830, Hector-Simon Huot avait épousé à Québec Josephte Clouet, fille d’un cultivateur de Beauport. Elle était la cousine d’Étienne Parent et la nièce de Michel Clouet. De cette union naquit une fille. Mme Huot mourut à Québec le 10 mars 1846, trois mois seulement avant son mari. Le couple repose dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame de Québec.

Christine Veilleux

ANQ-Q, CE1-1, 16 janv. 1803, 16 févr. 1830, 30 juin 1846 ; CN1-147, 15 févr. 1830 ; CN1-197, 1er mai 1820 ; CN1-255, 4 juill. 1846 ; P1000-51-1006.— ASQ, Fichier des anciens.— B.-C., chambre d’Assemblée, Journaux, 1831–1836 ; 1844–1846.— L.-J. Papineau, « Lettre de L.-J. Papineau à Hector-S. Huot », BRH. 38 (1932) : 282–293.— Quebec Gazette, 4 nov. 1830, 11 mars, 26 juin 1846.— F.-J. Audet, « Commissions d’avocats », BRH, 39 : 583.— Beaulieu et Hamelin, la Presse québécoise, 1.— Desjardins, Guide parl., 129, 151.— « Protonotaires du district de Québec », BRH, 10 (1904) : 117.— P.-G. Roy, les Avocats de la région de Québec, 224.— L.-P. Audet, le Système scolaire, 5–6.— Buchanan, Bench and bar of L.C., 102, 114.— J.-C. Falardeau, Étienne Parent, 1802–1874 (Montréal, 1975).— J.-J. Jolois, Joseph-François Perreault (1753–1844) et les Origines de l’enseignement laïque au Bas-Canada (Montréal, 1969). Labarrère-Paulé, les Instituteurs laïques.— P.-G. Roy, Toutes Petites Choses du Régime anglais (2 sér., Québec, 1946).— Benjamin Sulte, Mélanges historiques [...], Gérard Malchelosse, édit. (21 vol., Montréal, 1918–1934), 14.— F.-J. Audet, « François Huot », BRH, 37 (1931) : 695–702.— Fernand Ouellet, « Papineau et la Rivalité Québec-Montréal (1820–1840) », RHAF, 13 (1959–1960) : 311–327.

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Christine Veilleux, « HUOT, HECTOR-SIMON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/huot_hector_simon_7F.html.

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Auteur de l'article:    Christine Veilleux
Titre de l'article:    HUOT, HECTOR-SIMON
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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