HILTON, WINTHROP, colonel, chef militaire au New Hampshire, né probablement à Dover (New Hampshire) vers 1671, fils d’Edward Hilton et d’Ann Dudley, qui était elle-même la petite-fille des gouverneurs John Winthrop et Thomas Dudley ; il épousa Ann Wilson, fille de Humphrey Wilson, et mourut le 23 juin 1710 (ancien style) à Epping près d’Exeter au New Hampshire.

On connaît peu de chose sur les premières années de la vie de Hilton probablement passées avec sa famille qui s’occupait de commerce de bois et de pêche. Il semble s’être toujours intéressé à la fabrication des mâts de navires. Pendant l’hiver de 1703, il était major dans l’armée provinciale et commandait des expéditions contre les Indiens, principalement contre les Abénaquis. Bien que ces expéditions n’aient pas réussi, les succès qu’il remporta par la suite lui valurent la haine acharnée des Indiens. En 1704, il fut nommé lieutenant-colonel et servit sous les ordres du colonel Benjamin Church dans l’expédition que ce dernier entreprit le long de la côte orientale jusqu’à Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.). Au cours de l’hiver de 1704/1705, Hilton commanda un détachement de 250 Anglais et 20 Indiens qui devaient attaquer l’établissement abénaquis de Narantsouak (Norridgewock) sur la Kennebec, où le jésuite Rale avait construit une église et établi une mission. De fortes chutes de neige retardèrent ce détachement, de sorte que le père Rale et les Indiens purent évacuer le village avant l’arrivée des assaillants. Les gens de la Nouvelle-Angleterre brûlèrent la chapelle et les wigwams abandonnés.

Au printemps de 1706, Hilton conduisit encore un petit détachement de 24 hommes dans la région de la Penobscot et se rendit même jusqu’à Chignecto, mais ne réussit que partiellement dans son expédition. L’été venu, à la tête de 64 hommes, il partit à l’attaque d’un gros détachement de Français et d’Indiens qui se dirigeait vers la Piscataqua, mais, faute de provisions, il lui fallut revenir sur ses pas. Au mois de décembre, Hilton fut nommé juge de la Court of Common Pleas. Après avoir essayé vainement d’atteindre Narantsouak en février 1706/1707, il reçut le commandement d’un régiment de 220 hommes. Ce régiment allait faire partie d’une troupe plus importante qui, sous la direction du colonel John March, devait se diriger vers l’Est pour aller attaquer Port-Royal. Ces forces, qui s’embarquèrent en mai 1707, se composaient de plus de 1000 soldats et de près de 500 matelots. Bien qu’ils fussent beaucoup plus nombreux que les défenseurs de Port-Royal, les gens de Nouvelle-Angleterre échouèrent à deux reprises dans leurs tentatives pour prendre la ville. Comme la plupart des officiers, Hilton dut lutter pour laver son nom de la honte qui, dans l’esprit de ses compatriotes, était attachée à cette expédition.

Par la suite, pendant quelques années, Hilton mena d’autres expéditions militaires sans grand succès. C’est ainsi qu’en 1708/1709 il partit avec 170 hommes à l’attaque de Pégouaki (Pigwacket, le Fryeburg actuel dans le Maine) et de Narantsouak, mais ne parvint pas à rencontrer l’ennemi. À l’automne de 1709 ou au début du printemps de 1710, il fut nommé membre du Conseil provincial, mais il mourut avant d’avoir pu assumer cette fonction. Hilton fut tué à Epping, dans le New Hampshire, au cours d’un coup de main perpétré par des Indiens, alors qu’il était en train d’écorcer des arbres avec quelques-uns de ses associés dans le commerce des mâts. Il fut inhumé près de là, dans sa propriété, sur la rive ouest de la rivière. Sa femme et ses quatre filles lui survécurent, ainsi qu’un fils posthume, Winthrop. Hilton possédait des propriétés terriennes considérables et plusieurs régions du New Hampshire portent son nom. Dover, qui fut fondée par la famille, s’appelait à l’origine Hiltons Point.

M. C. Rosenfield

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M. C. Rosenfield, « HILTON, WINTHROP », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hilton_winthrop_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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