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HART, THOMAS, éducateur et ministre presbytérien, né le 6 septembre 1835 à Paisley, Écosse, fils de John Hart, papetier-libraire, et de Jean Mason Semple ; le 16 août 1872, il épousa Isabella Margaret Malloch, de Perth, Ontario, et ils eurent deux filles et un fils ; décédé le 17 août 1912 à Winnipeg.
Thomas Hart arriva avec sa famille à Perth, dans le Haut-Canada, en 1842. Après des études à l’école publique de cette localité, il s’inscrivit au Queen’s College de Kingston, où il obtiendrait une licence ès arts en 1860, une maîtrise ès arts en 1868, une licence en théologie en 1880 et un doctorat honorifique en théologie en 1902.
Pendant les années 1860, Hart dirigea la grammar school de Wardsville, puis la Perth High School. Après avoir étudié à la University of Edinburgh en 1870, il fut autorisé à prêcher par le consistoire de Glasgow en 1871, reçut une affectation du Colonial Committee de l’Église d’Écosse et fut ordonné pour le service missionnaire au Manitoba le 30 juin 1872. Il n’avait pas de poste régulier, mais remplaçait des prédicateurs dans des églises de Winnipeg et se rendait chaque semaine dans des districts éloignés afin d’exercer son ministère auprès des nombreux immigrants de l’Ontario, des Maritimes et du Royaume-Uni.
L’union imminente des Églises presbytériennes du Canada avait permis au Colonial Committee de nommer aussi Hart professeur de français, d’humanités gréco-latines et d’hébreu au Manitoba College, fondé peu de temps auparavant par l’Église presbytérienne du Canada. Celle-ci accueillit favorablement l’annonce de sa nomination. Hart était aimé de ses étudiants. Cofondateur de l’université de Manitoba en 1877, il apporta un précieux concours à cet établissement et au Manitoba College. Ainsi, il fut l’un des premiers représentants du collège au conseil universitaire et en fut de nouveau membre de 1908 à 1911. En outre, il appartint au conseil d’administration du collège de 1874 à 1912 et fut secrétaire du conseil collégial de 1880 à 1912 ; il demeura en poste pendant trois ans après avoir pris sa retraite comme professeur. Sa formation et son expérience pédagogique l’aidèrent également à remplir son rôle à la section protestante du Bureau d’éducation de Manitoba, où il entra dans les années 1870. Par la suite, il se fit connaître par ses vigoureuses prises de position en faveur du système non confessionnel d’enseignement public mis sur pied en 1890 par le gouvernement de Thomas Greenway*.
Éminent presbytérien du Manitoba, Hart œuvra dans divers comités de son Église et fut greffer du consistoire en 1883. Il se signala surtout en exerçant au synode, de 1886 à 1911, la fonction de convocateur du comité des missions auprès des populations autochtones ou récemment immigrées. Dans les années 1890, il partagea ce poste avec le révérend Andrew Browning Baird. Au fil de ses 25 années à ce comité, il acquit une excellente connaissance de l’œuvre religieuse et éducative accomplie par l’Église auprès des Amérindiens. Sa correspondance compte une foule de lettres de candidats au travail missionnaire, de fonctionnaires du département des Affaires indiennes et de travailleurs sur le terrain, autochtones ou non.
L’opinion de Hart sur la population autochtone reposait sur l’expérience acquise au cours de ses visites dans de nombreuses réserves et sur ses contacts personnels. Il partageait nombre des préjugés paternalistes de ses collègues de l’Église et du gouvernement. Bien qu’il ait eu du respect pour quelques autochtones, il croyait que la plupart d’entre eux, sans être encore primitifs et païens, étaient incapables de devenir des Canadiens à part entière. Selon lui comme selon bon nombre de ses contemporains, les nations autochtones devaient rester sous l’œil vigilant des missionnaires chrétiens pendant une certaine période avant de pouvoir s’instruire et s’assimiler peu à peu à l’ensemble de la société canadienne. C’est pourquoi il était très favorable à la multiplication des missions presbytériennes et des autres missions chrétiennes parmi eux, à l’enseignement dans des écoles de jour, des pensionnats et des écoles professionnelles, et à la création d’établissements modèles telle la colonie des monts File (Saskatchewan) [V. Ahchuchwahauhhatohapit].
Avec des membres des collèges confessionnels de Winnipeg, Thomas Hart fonda en 1878 la Société historique et scientifique de Manitoba, dont il fut président en 1887. Il mourut à Winnipeg après une longue maladie.
Thomas Hart est l’auteur d’un article intitulé « The educational system of Manitoba », Queen’s Quarterly (Kingston, Ontario), 12 (1904–1905) : 238–251.
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Michael Owen, « HART, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hart_thomas_14F.html.
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Auteur de l'article: | Michael Owen |
Titre de l'article: | HART, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 17 déc. 2024 |