HAMILTON, OTHO, officier, secrétaire et membre du Conseil de la Nouvelle-Écosse, lieutenant-gouverneur de Placentia, Terre-Neuve, né vers 1690 à Édimbourg, Écosse, un des douze enfants de Thomas Hamilton et de sa femme Grizel, décédé le 26 février 1770 à Waterford (république d’Irlande).
Dans la famille édimbourgeoise d’Otho Hamilton la carrière militaire était de tradition, et ce facteur influença probablement son choix. Le 16 juin 1710, il reçut une commission d’enseigne dans le régiment d’infanterie du comte de Portmore (2e régiment de la Reine), et la même année il était au nombre des recrues qui arrivèrent à Boston pour prendre part à l’attaque projetée contre Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.), sous le commandement de Francis Nicholson* et de Samuel Vetch*. On ne sait toutefois pas si Hamilton se rendit à Port-Royal à cette occasion. Par la suite, en octobre 1714, on le retrouve servant comme enseigne dans la garnison d’Annapolis Royal ; à cette époque il n’appartenait plus au régiment de Portmore. En 1717 il fut incorporé dans le régiment nouvellement formé du colonel Richard Philipps (plus tard le 40e régiment d’infanterie) qui prit la place des compagnies indépendantes servant en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve. Hamilton fut promu lieutenant le 9 août 1718. En juin 1729, Robert Wroth* résigna son poste d’adjudant-major du régiment de Philipps « en faveur du Lt Otho Hamilton ». Ce dernier poursuivit sa carrière dans ce régiment, s’élevant au grade de capitaine le 3 septembre 1739 et à celui de major en janvier 1745/1746. Il y a des chances que lorsqu’il quitta le régiment pour prendre sa retraite, en 1761, on lui accorda le grade de lieutenant-colonel.
Comme d’autres officiers cantonnés en Nouvelle-Écosse pendant cette période, Hamilton ne tarda pas à participer au gouvernement de la colonie. Lorsque William Shirreff quitta son poste de secrétaire du Conseil de la Nouvelle-Écosse, en juillet 1727, le lieutenant-gouverneur, Lawrence Armstrong* se vit « obligé [...] de prendre un lieutenant de la garnison qui en fit alors office », et ainsi Hamilton devint, temporairement, secrétaire provincial. Par suite du départ de Paul Mascarene pour Boston en 1731, il fut nécessaire de nommer un nouveau membre afin qu’il puisse y avoir quorum, et, en octobre, Hamilton, qu’Armstrong qualifiait de « gentleman à la réputation sans tache », fut choisi pour combler la vacance. Pendant environ 14 ans, il fut un membre actif du conseil, et en 1736 il accepta de nouveau la charge de secrétaire intérimaire pendant un congé que Shirreff passa en Angleterre.
Hamilton se vit confier une nouvelle fonction civile en 1737 : les membres du Board of Trade and Plantations le nommèrent, en même temps que William Skene et Erasmus James Philipps, membre d’une commission coloniale chargée de régler les problèmes de frontières entre le Massachusetts et le New Hampshire. Il fut choisi de nouveau en 1740 pour représenter la Nouvelle-Écosse au sein d’une commission analogue qui s’occupait cette fois des limites entre le Rhode Island et le Massachusetts.
Le 25 décembre 1744, sa fidélité à remplir ses nombreuses obligations lui mérita d’être nommé lieutenant-gouverneur de Placentia. Il partit pour Terre-Neuve peu de temps après et se fixa d’abord à St John’s puis se rendit à Placentia à l’été de 1747. Il semble que pour Hamilton ce poste était plus qu’une sinécure car, à plusieurs occasions, il tenta sincèrement d’améliorer les conditions qui prévalaient dans la colonie. Charles Knowles, gouverneur anglais de Louisbourg, écrivit au duc de Newcastle vers la fin de 1746 au sujet du rapport qu’il avait reçu d’Hamilton et où il était question de « la situation misérable des soldats de la garnison [Placentia] qui ont un grand besoin de matériel de couchage, de solde et de vêtements ». À l’automne de 1747, Hamilton écrivit au Board of Trade and Plantations « se plaignant du manque de fonctionnaires » à Placentia, en particulier de juges de paix. Le fait de n’avoir aucune autorité réelle sur les magistrats l’inquiétait : ceux-ci étaient responsables seulement devant le gouverneur officiel de l’île, le commodore de l’escadre de Terre-Neuve, qui ne résidait dans l’île que quelques mois par année. D’une façon générale, Hamilton s’acquitta de ses devoirs à Placentia consciencieusement et avec compétence. Il se peut qu’il ait eu quelque intérêt dans l’exploitation des pêcheries de l’endroit car les hommes sous son commandement qui y participaient trouvèrent en lui un vigoureux défenseur.
Hamilton demeura à Placentia au moins jusqu’en 1764. On connaît peu de chose sur ses activités après 1760 et, vu le fait qu’un de ses fils portait le même prénom que lui, il devient plus difficile de suivre sa carrière à cette époque. Otho Hamilton, fils, suivit son père dans le 40e régiment où il entra comme enseigne en 1744 et acheta le grade de major en 1761. Hamilton, père, avait deux autres enfants, John et Grizel. En 1768 on le retrouve à Waterford, Irlande, où il s’est fixé. C’est là qu’il fit son testament en août de la même année et qu’il mourut le 26 février 1770.
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William G. Godfrey, « HAMILTON, OTHO », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hamilton_otho_3F.html.
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Auteur de l'article: | William G. Godfrey |
Titre de l'article: | HAMILTON, OTHO |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
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Date de consultation: | 21 déc. 2024 |