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HAMILTON, JAMES, éducateur, banquier et peintre, né probablement en 1810 à Londres, fils de James Matthew Hamilton et de Louisa Jupp ; le 4 septembre 1833, il épousa à York (Toronto) Eliza Hill, et ils eurent deux fils et deux filles ; décédé le 27 octobre 1896 à London, Ontario.
Fils d’un ancien officier de l’armée, James Hamilton quitta Londres avec sa famille en 1812, pour aller vivre à St Austell, en Cornouailles. Inscrit à l’âge de huit ans dans un pensionnat situé près de Londres, il revint, plusieurs années plus tard, étudier à St Austell. En 1829, la famille immigra dans le Haut-Canada, dans le canton de Matchedash, près de Penetanguishene, tandis que James terminait ses études en Angleterre. Environ un an plus tard, il s’installa à York pour y diriger une école préparatoire pour garçons. Guichetier dans une banque de l’endroit en 1834, il s’adonnait à la peinture à l’huile et à l’aquarelle pendant ses moments de loisir, et acquit graduellement la réputation d’être l’un des peintres amateurs les plus accomplis de la ville. Quoiqu’on ne sache rien de ses études en peinture, on dit qu’il était le plus instruit des enfants Hamilton, et on peut supposer qu’il avait suivi des leçons privées de dessin et d’aquarelle.
Hamilton commença à se mêler au milieu artistique torontois – qui prenait rapidement de l’ampleur – en 1834, lorsqu’il devint membre de l’ambitieuse mais éphémère Society of Artists and Amateurs de Toronto, premier véritable regroupement d’artistes de cette ville. Il fit partie du comité de gestion de la société et, à titre d’« artiste associé », présenta, à la seule exposition que celle-ci ait tenue, en juillet 1834, sept paysages à l’huile et à l’aquarelle. Quoiqu’ils aient critiqué son emploi de la couleur, des commentateurs torontois furent très impressionnés par ses talents de dessinateur et firent l’éloge de plusieurs de ses tableaux, qui comptaient à la fois des œuvres originales et des copies d’après des grands maîtres.
Malgré la dissolution de la société et l’absence de lieux d’exposition dans la région torontoise, Hamilton continua à peindre tout au long des années 1830 et de la décennie qui suivit, en s’inspirant du paysage de la région. Conformément à ce qui était la vogue chez les peintres de son époque, il alliait l’approche topographique et les touches de pittoresque tout en s’intéressant à la subtilité des effets atmosphériques. Ses œuvres, et surtout ses aquarelles, se distinguaient par l’exactitude de la forme et le soin méticuleux du détail. Renommé pour sa grande maîtrise du dessin, il reçut au moins une fois, vers 1835, une commande d’un architecte local, John George Howard*, qui lui demandait de rendre le paysage d’arrière-plan de l’un de ses croquis.
En même temps, Hamilton poursuivait sa carrière dans le domaine bancaire et y connaissait un avancement régulier. Au début de l’année 1837, il entra à titre de comptable à la Bank of Upper Canada [V. Thomas Gibbs Ridout*], où il resterait jusqu’en 1844. Devenu caissier (directeur général) de la succursale de cette banque à London, il alla s’installer dans cette ville. Ses nouvelles fonctions lui laissaient peut-être moins de temps à consacrer à son art car il ne présenta que deux tableaux – des paysages – à l’exposition de la Toronto Society of Arts, en 1847, et ne participa point à la seconde et dernière exposition de cette société en 1848.
Vers la fin des années 1840 et durant la décennie suivante, Hamilton devint une figure de premier plan des cercles d’affaires de London. Tout en travaillant à la banque, il fut secrétaire-trésorier de la Proof Line Road Company, de même que représentant de l’Equitable Fire Insurance Company of London et de la National Loan Fund Life Assurance Society. Anglican, fidèle de la cathédrale St Paul, il y fut à compter de 1870 marguillier, représentant au synode et membre de divers comités. Il demeura au service de la Bank of Upper Canada jusqu’à peu de temps avant sa fermeture, pour cause de faillite, en 1866. En homme d’affaires astucieux, il acheta rapidement l’immeuble de la banque devenu vacant pour en faire sa résidence, Holmbank, où il vécut jusqu’à sa mort.
Même si Hamilton avait conservé quelques affaires privées après avoir quitté la banque, sa retraite lui laissait plus de temps pour peindre. Fidèle à son style topographique, il produisit de nombreuses vues du comté de Middlesex, qu’il présenta quelquefois aux expositions d’œuvres d’art qui se tenaient chaque année dans le cadre de la Western Fair. En 1890, il devint membre de la Western Art League, mais là aussi, il ne fit que de rares expositions. Son rendu des scènes locales était peut-être devenu démodé comparativement aux tableaux plus modernes de ses jeunes collègues, dont Paul Peel, qui se tournaient non pas vers la tradition britannique mais vers les écoles françaises du réalisme académique et de l’impressionnisme pour nourrir leur inspiration esthétique.
Bien que James Hamilton ait échappé aux grands courants artistiques durant ses dernières années et que, tout au long de sa carrière, il soit demeuré un « peintre du dimanche », sa contribution est importante, surtout du point de vue de l’activité artistique régionale. Ses paysages, d’une maîtrise superbe, des comtés d’York et de Middlesex illustrent, particulièrement pendant les années qui ont précédé la Confédération, l’intérêt croissant pour les scènes locales et la forte dépendance à l’égard des modèles britanniques. En œuvrant dans les premières sociétés d’artistes du Canada, Hamilton a contribué au développement progressif de la communauté artistique et y a insufflé une volonté d’excellence, conséquence directe de la stabilisation politique, économique et sociale du Haut-Canada. À sa mort, il laissait dans sa collection des œuvres de peintres britanniques aussi renommés que George Morland et sir Godfrey Kneller.
Les collections publiques qui possèdent des travaux de James Hamilton comprennent : AN, Division de l’art documentaire et de la photographie ; MTRL, Hist. Picture Coll. ; et, à London, Ontario, les London Hist. Museums, la London Regional Art Gallery, et l’UWOL, Regional Coll. Des reproductions figurent dans Archibald Bremner, City of London, Ontario, Canada : the pioneer period and the London of to-day (London, 1900 ; réimpr., 1967), 14, 25, 36, 40, 48, 52, 128 (la page 25 montre une photographie du peintre) ; W. M. E. Cooke, Collection d’œuvres canadiennes de W. H. Coverdale, peintures, aquarelles et dessins (Collection du Manoir Richelieu) (Ottawa, 1983), no 208 ; et D. [R.] Reid et Joan Vastokas, From the four quarters : native and European art in Ontario, 5000 BC to 1867 AD (catalogue d’exposition, Art Gallery of Ontario, Toronto, 1984).
Church of Jesus Christ of Latter-Day Saints, Geneal. Soc. (Salt Lake City, Utah), International geneal. index. — MTRL, J. G. Howard papers, sect. ii, diaries, 12 janv. 1836, 9 mars 1837, 10 sept. 1844. — UWOL, Regional Coll., Middlesex County, Ontario, Surrogate Court, testament de James Hamilton. — Church of England, Diocese of Huron, Journal of the synod (London), 1873 ; 1875 ; 1884 ; Minutes of the synod (London), 1870–1871 ; Officers of the Huron diocesan synod (s.l.), [1876]. — W. B. Hamilton, « William Basil Hamilton, Penetanguishene fur trader and Collingwood pioneer », G. E. French, édit., East Georgian Bay Hist. Journal ([Elmvale, Ontario]), 3 (1983) : 16–42. — Toronto, Soc. of Artists & Amateurs, [Exhibition catalogue] (Toronto), 1834 ; réimpr., [1848]. — Toronto Soc. of Arts, [Exhibition catalogue] ([Toronto]), 1847–1848. — British Colonist (Toronto), 5 mai 1846. — London Free Press, 28 oct. 1896. — Toronto Herald, 6 mars 1848. — Harper, Early painters and engravers. — Landmarks of Canada ; what art has done for Canadian history [...] (2 vol., Toronto, 1917–1921), 1, nos 290, 863, 1441, 1445–1446, 1450, 1453, 1457–1463. — Marriage notices of Ont. (Reid), 112. — Nancy Geddes Poole, The art of London, 1830–1980 (London, 1984). — J. R. Harper, « Landscape painting in Upper Canada », Profiles of a province : studies in the history of Ontario [...] (Toronto, 1967), 215–224. — Hist. of Middlesex. — A. F. Hunter, A history of Simcoe County (2 vol., Barrie, Ontario, 1909 ; réimpr., 2 vol. en 1, 1948). — [H.] O. Miller, Gargoyles & gentlemen : a history of St. Paul’s Cathedral, London, Ontario, 1834–1964 (Toronto, 1966). — Henry Scadding, Toronto of old : collections and recollections of the early settlement and social life of the capital of Ontario (Toronto, 1873 ; réimpr., 1878). — Janet Carnochan, « Capt. James Matthew Hamilton, 5th Regiment of Foot », Niagara Hist. Soc., [Pub.] (Niagara [Niagara-on-the-Lake], Ontario), no 35 (1923) : 3–5. — B. G. Hamilton, « Captain J. M. Hamilton and descendants », Niagara Hist. Soc., [Pub.], no 35 : 6–15. — C. D. Lowrey, « The Society of Artists & Amateurs, 1834 : Toronto’s first art exhibition and its antecedents », RACAR (Montréal), 8 (1981) : 99–118 ; « The Toronto Society of Arts, 1847–48 : patriotism and the pursuit of culture in Canada West », 12 (1985) : 3–44.
Carol Lowrey, « HAMILTON, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hamilton_james_12F.html.
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Auteur de l'article: | Carol Lowrey |
Titre de l'article: | HAMILTON, JAMES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |