GREENWOOD, WILLIAM, marin et fermier, né vers 1750 en Virginie ; il épousa Grace Smith, de Chatham, Massachusetts, et ils eurent deux fils et deux filles, puis Déborah Berry, née Bootman, et de ce mariage naquirent six fils et trois filles ; décédé en 1824 à Port Saxon, Nouvelle-Écosse.

Las de vivre dans un foyer malheureux, le jeune William Greenwood s’enfuit au Massachusetts, puis navigua sur des bateaux ayant leur port d’attache au cap Cod. Au début des années 1770, il vint à Barrington où son beau-père, Solomon Smith, était un des propriétaires du canton. Fondée au début des années 1760, la localité de Barrington comprenait surtout des pêcheurs originaires du cap Cod et de l’île Nantucket, au Massachusetts, et ces habitants dépendaient pour leur subsistance du commerce qu’ils faisaient avec leurs lieux d’origine. Ayant une grande expérience de la navigation, Greenwood faisait du cabotage jusqu’à Halifax, pêchait le long des côtes et échangeait son poisson séché contre des provisions dans les ports de mer de la Nouvelle-Angleterre. En 1775, au début des hostilités entre la Grande-Bretagne et ses colonies américaines, ces ports furent fermés aux colons de Barrington. Cependant, ces derniers étant sympathiques à la lutte de leurs parents en faveur de l’indépendance, ils prêtèrent secours aux marins américains en détresse et aux évadés et, continuant à se rendre dans les ports des colonies rebelles, ils purent poursuivre leur commerce. Même si ce commerce était dangereux à cause de représailles possibles de la part des autorités de la Nouvelle-Écosse, il était apprécié des colons, parce que les conditions créées par la guerre amenaient une pénurie fréquente de provisions essentielles.

Pour sa part, Greenwood commença par transporter au Massachusetts plusieurs corsaires abandonnés, à l’automne de 1777. Il en profita pour emporter en même temps du poisson, dans l’espoir d’acheter du maïs pour lui et les autres colons de Batrington, ce à quoi le Conseil du Massachusetts consentit, en considération de ses services. En 1778, il fit de nouveau le voyage et revint à Barrington avec son schooner chargé de provisions ; il continua d’aller au Massachusetts jusqu’en 1782. Bien que Greenwood se soit porté à l’aide de ses compatriotes américains, un corsaire s’empara de son schooner Sally et pilla son entrepôt en 1779. L’année suivante, des prisonniers évadés s’embarquèrent sur son schooner Flying Fish (ou Peggy) dans le port de Halifax et le forcèrent à appareiller. Insensibles à ses protestations d’amitié, les ravisseurs le déposèrent avec son homme d’équipage dans une île, après lui avoir « enlevé tous ses vêtements et volé son argent ». Parce que Greenwood était reconnu comme « un ami fidèle [...] des États-Unis », la Chambre des représentants du Massachusetts ordonna que le Flying Fish lui soit rendu et autorisa son retour en Nouvelle-Écosse.

Quand la paix fut rétablie en Amérique du Nord, William Greenwood s’intéressa à la terre. En 1785, on lui concéda 235 acres à Port Saxon, à l’est de Barrington, sur la rive est du havre Negro. Il défricha la terre pour y établir une ferme sur laquelle il éleva des chevaux, du bétail, des moutons et des porcs, et cultiva des légumes et du foin. Il y construisit une solide maison, des granges, une laiterie, un atelier et un bâtiment pour sécher et fumer le poisson. Greenwood tint aussi la première auberge sur les rives du havre Negro, et son fils William fut le premier passeur du côté est du havre. Il n’oublia cependant pas son premier métier et continua de naviguer sur son schooner Deborah. Avec William et d’autres, il fut propriétaire du schooner Ruby et se lança dans le transport des marchandises le long des côtes de la Nouvelle-Écosse et des états de la Nouvelle-Angleterre. On ne sait presque rien de sa vie privée, sinon qu’il était méthodiste. Dans son testament, homologué le 22 novembre 1824, Greenwood léguait à sa femme et à ses enfants des biens évalués à £203 1s 9d.

Marion Robertson

Annals of Yarmouth and Barrington (Nova Scotia) in the revolutionary war, compiled from original manuscripts, etc., contained in the office of the secretary of the Commonwealth, State House, Boston, Mass., E. D. Poole, compil. (Yarmouth, 1899), 32–33, 39, 47, 51, 62-–63, 75–80, 96, 129–131.— Edwin Crowell, A history of Barrington Township and vicinity [...] 1604–1870 (Yarmouth, [1923] ; réimpr., Belleville, Ontario, 1973), 441, 485–486, 570, 573.— Marion Robertson « William Greenwood ane Sally », Dalhousie Rev., 42 (1962–1963) : 209–217.

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Marion Robertson, « GREENWOOD, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/greenwood_william_6F.html.

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Auteur de l'article:    Marion Robertson
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
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