GOLDIE, THOMAS, homme d’affaires, homme politique et amateur de sports, né le 9 juillet 1850 à Paterson, New Jersey, fils aîné de James Goldie et de Frances Owen ; en 1877, il épousa en Nouvelle-Écosse Emma Jane Mitchell, et ils eurent deux fils et trois filles ; décédé le 2 février 1892 à Guelph, Ontario.

Le grand-père de Thomas Goldie, John Goldie, botaniste écossais réputé, visita le Haut-Canada et le nord-est des États-Unis entre 1817 et 1819, et immigra à Ayr, dans le Haut-Canada, en 1844. Les parents de Thomas, qui étaient demeurés en Écosse, vinrent aux États-Unis peu avant sa naissance. En 1860, ils s’établirent à Guelph, où James Goldie fonda une entreprise lucrative, la James Goldie Milling Company.

Après ses études à Guelph, Thomas Goldie fréquenta le McGill College, à Montréal, et l’Eastman’s National Business College, à Poughkeepsie, dans l’état de New York. Par la suite, il occupa un poste de directeur dans l’entreprise de son père. Il joua aussi un rôle de premier plan dans la mise sur pied du Guelph Junction Railway, dont la construction débuta en 1886. Il fut par la suite l’un des administrateurs de l’entreprise. D’après un compte rendu daté de 1906, il occupa les postes d’administrateur de la Gore Fire Insurance Company, de vice-président de la Canadian Millers Mutual Fire Association et de la Wellington Mutual Fire Insurance Company, et de président de la Millers and Manufacturers Insurance Company. Il avait en outre continué de s’occuper de l’entreprise familiale et était président de la Dominion Millers’ Association au moment de sa mort en 1892.

Goldie s’intéressa de près aux affaires publiques de la ville de Guelph. Il fut membre de la commission scolaire et, de 1881 à 1890, occupa la charge d’échevin. Élu à la mairie avec une majorité de plus de 500 voix en 1891, il fut reconduit sans opposition au même poste l’année suivante. L’un des maires les plus populaires de cette localité au xixe siècle, il fit preuve de modernisme dans sa façon d’aborder les besoins de sa ville ; c’est pendant son mandat à la mairie que l’on engagea le premier ingénieur municipal de Guelph. Sur la scène politique, il remplit aussi la fonction de président de l’Association libérale-conservatrice de South Wellington (1882–1892). Membre fondateur en 1882 de la Guelph Lodge No. 163 de l’Order of United Workmen, il fit aussi partie du conseil de direction de la congrégation presbytérienne Knox et adhéra aux Sons of Scotland.

Toutefois, la renommée de Goldie est sans doute attribuable à sa longue participation à des activités de plein air et à l’essor qu’il donna au sport amateur en Ontario. Même s’il aimait la chasse et la pêche, il était mieux connu pour son enthousiasme au baseball, à la crosse et au cricket. Dans les années 1870, pendant les heures de gloire du Maple Leaf Base Ball Club de Guelph, il en fut le secrétaire. Ce club avait remporté en 1869 le championnat canadien et, en 1874, il gagna le championnat États-Unis–Canada à Watertown, dans l’état de New York. Pendant les premières années, son frère John fut l’un des joueurs étoiles du club. Thomas Goldie et le président du club, George Sleeman*, propriétaire d’une importante brasserie et maire de Guelph par la suite, surent très vite profiter de la popularité de ce jeu pour faire mousser l’image de la ville. D’après William Humber, historien dans le domaine des sports, cet intérêt pour les activités sportives comme médium de publicité de sa ville, est typique d’une époque « où les ligues comptaient peu, [et où] la taille d’une localité importait moins que l’enthousiasme publicitaire d’un protecteur local décidé à faire connaître sa ville ». Dans les débuts du baseball à Guelph, la composition sociale de la ville se retrouvait dans les équipes. Ce sport effectua un grand nivelage social, puisque les jeunes hommes issus de familles bien en vue et privilégiées, comme les fils de Goldie, faisaient équipe avec ceux de familles moins à l’aise. Les champions de Guelph en 1869 comprenaient « des machinistes originaires de l’endroit, un boucher, un ferblantier, un meunier et un pasteur méthodiste ». Au milieu des années 1880, cependant, le club éprouva des difficultés financières dans le circuit semi-professionnel ; la retraite de certains joueurs et le rétrécissement des marges bénéficiaires sonnèrent le glas des années de gloire. Sleeman fut forcé de disperser l’équipe en 1886.

Si le club de baseball connaissait des difficultés, d’autres sports, particulièrement la crosse, le cricket, le curling, les courses de chevaux et le patinage de vitesse, gagnaient la faveur populaire. Goldie fut un fervent partisan de la crosse après son introduction à Guelph en 1884. Il se tailla une réputation de joueur étoile au cricket, son sport préféré, qu’il avait pratiqué activement durant sa jeunesse (il avait aussi joué avec l’Albany Club de Toronto). En 1891, c’est lui qui fut la vedette du match annuel de Guelph, qui opposait les membres du conseil municipal à ceux de la commission scolaire. Son intérêt pour ce sport le mena jusque sur la scène provinciale. Il était en effet président de l’Ontario Cricket Association en 1892, lorsqu’il contracta une pneumonie dont il mourut en février de la même année, à l’âge de 41 ans.

Les journaux de Guelph et de Toronto soulignèrent chaleureusement la contribution de Thomas Goldie aux domaines des sports, des affaires et de la vie municipale. Ils firent l’éloge de sa gentillesse, de sa générosité et de son dévouement pour la chose publique. Le Toronto World le décrivit avec émotion comme « l’un des visiteurs les mieux accueillis à Toronto [...] Personne ne l’appréciait autant que les joueurs de cricket de la ville reine. Et c’était pleinement justifié. Il était un fervent partisan de ce noble jeu. Il le portait dans son cœur et aimait infiniment la batte et les guichets. »

Debra L. Nash-Chambers

Guelph Public Library (Guelph, Ontario), Goldie papers, Roswell Goldie scrapbook.— UWOL, Regional Coll., George Sleeman papers.— Woodlawn Cemetery (Guelph), Records for Goldie family plot.— Globe, 4–5, 16 févr. 1892.— Guelph Daily Herald, 1871–1892, particulièrement 4 févr. 1892.— Guelph Daily Mercury and Advertiser, 1867–1892, particulièrement 21 août 1891, 4, 6, 8 févr. 1892.— Guelph Herald, 1860–1871.— Guelph Weekly Mercury, 1860–1867.— Historical atlas of the county of Wellington, Ontario (Toronto, 1906 ; réimpr. sous le titre de Illustrated historical atlas of Wellington County, Ontario, Belleville, Ontario, 1972).— William Humber, Cheering for the home team : the story of baseball in Canada (Erin, Ontario, 1983).— L. AJohnson, History of Guelph, 1827–1927 (Guelph, 1977).— Guelph Evening Mercury, éd. du centenaire, 20 juill. 1927.— James O’Mara, « The provincial riding of Wellington South, 1867 to present », Historic Guelph, the Royal City (Guelph), 23 (1983–1984) : 51–69.

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Debra L. Nash-Chambers, « GOLDIE, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/goldie_thomas_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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