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GAUTHIER, AMABLE, sculpteur, architecte, né le 11 novembre 1792 à Saint-Jean-Baptiste-de-Nicolet, fils d’Antoine Gauthier et de Gosephte Girardin, décédé à Maskinongé le 30 juin 1873 et inhumé le 3 juillet à Saint-Barthélémi (comté de Berthier).
Jeune orphelin, Amable Gauthier est placé par son oncle chez le sculpteur Louis-Amable Quévillon*, le maître des Écorres (atelier d’art), à Saint-Vincent-de-Paul (Laval). Selon la tradition, le jeune apprenti, nourri et logé gratuitement, tout en apprenant son métier, collabore déjà avec ses compagnons aux entreprises du maître. Dans cet atelier, le plus important de la région, on s’entraîne à la sculpture, mais aussi à l’ornementation qui décore et complète l’œuvre architecturale. Plusieurs des apprentis, sous l’influence de Quévillon, s’adonneront également à l’architecture. C’est ainsi que Gauthier, sous la direction de son maître, travaille aux églises de Lavaltrie, de Saint-Ours et de Maskinongé.
Après la mort du maître en 1823, Gauthier s’installe à Saint-Barthélémi, près de Berthier, et ouvre son propre atelier. À son tour, il forme une pléiade de jeunes architectes et sculpteurs. Il réside à Saint-Barthélémi jusque vers 1850 ; après quoi il ira s’installer à Maskinongé. Durant les premières années de sa carrière, il se consacre à la sculpture, tout en pratiquant le commerce. Ce n’est qu’après 1844 qu’il prend le titre d’architecte-entrepreneur.
Durant un demi-siècle, Gauthier, que Gérard Morisset* a appelé le « prince » des élèves de Quévillon à cause de la qualité et de la quantité de sa production, réalise d’innombrables œuvres sculpturales et architecturales. Parmi les plus connues : les églises de Sainte-Élisabeth de Berthier, de Saint-Viateur et de Saint-Paul de Joliette ; l’église de Berthier qu’il restaure et décore avec Alexis Milette ; la fameuse statue de saint Cuthbert, les autels de l’église de Saint-Isidore de Laprairie, et la chaire de l’église de Saint-Barthélémi qu’il sculpte à l’âge de 80 ans.
Amable Gauthier avait été promu capitaine de milice en 1833, ce qui ne l’empêcha pas de se dévouer à la cause nationaliste : en 1837, par exemple, il cache deux proscrits dans sa propre maison.
Gauthier avait épousé Euphrosine Gendron avant son arrivée à Saint-Barthélémi. Ils ont au moins 15 enfants dont plusieurs meurent en bas âge. Leur fils Agapit, sculpteur plein de promesses, meurt à l’âge de 25 ans. Quant à Louis-Zéphirin, formé lui aussi à l’atelier de son père, il se fera connaître surtout par une œuvre architecturale considérable. Il construit plus de 100 églises, dont celles de Hull et d’Aylmer, dans le comté de Gatineau.
AJTR, Registre d’état civil, paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-Nicolet, 1792.— APC, FM 30, D62 (Papiers Audet), 13, p.766.— Archives judiciaires de Nicolet (Qué.), Registre d’état civil, paroisse de Saint-Barthélémi.— Gérard Morisset, Coup d’œil sur les arts en Nouvelle-France (Québec, 1941), 35–39.— Émile Vaillancourt, Une maîtrise d’art en Canada (Montréal, 1920), passim.
Jean Coutu, « GAUTHIER, AMABLE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/gauthier_amable_10F.html.
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Auteur de l'article: | Jean Coutu |
Titre de l'article: | GAUTHIER, AMABLE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 22 nov. 2024 |