FRENCH, JOHN, soldat et officier dans la Police à cheval du Nord-Ouest, né en 1843 en Irlande, le plus jeune des fils de John French et d’Isabella Hamilton ; il épousa Frances Mary Chapman, et ils eurent quatre enfants ; décédé le 12 mai 1885 à Batoche (Saskatchewan).
Capitaine de milice pendant 16 ans en Irlande, John French immigra au Canada et s’engagea en 1874 dans la Police à cheval du Nord-Ouest que son frère, George Arthur French*, premier commissaire de ce corps, était en train d’organiser. Il reçut le grade de sous-inspecteur (titre changé par la suite en celui d’inspecteur), au salaire de $1 000 par an, et fut affecté à la division D, sous les ordres de l’inspecteur James Morrow Walsh*, pendant la marche du corps de police vers l’Ouest. Ayant toujours occupé des postes de routine, à Swan River Barracks (Livingstone, Saskatchewan), au fort Walsh (Fort Walsh, Saskatchewan) et à Battleford (Saskatchewan), il semble que French n’ait jamais eu l’occasion de se distinguer. En 1875, le major général Edward Selby Smyth le décrivait tout simplement comme un « officier de milice irlandais, ne possédant pas un jugement exceptionnel, mais actif ». En 1876, French se fit fortement réprimander par son frère pour avoir emprunté de l’argent d’un subalterne afin de faire venir sa famille dans l’Ouest, geste que le commissaire French jugea « susceptible de détruire l’esprit de discipline ». Mais cet incident en dit plus sur l’extrême sévérité des règlements de la Police à cheval du Nord-Ouest que sur les individus en cause. French fit partie de ce corps jusqu’en 1883, année où il prit sa retraite avec le grade d’inspecteur, probablement pour profiter de l’offre du gouvernement qui concédait à titre gratuit une terre de 160 acres aux officiers de la Police à cheval du Nord-Ouest ayant trois ans de service à leur actif. French se fit donc fermier près de la rivière Qu’Appelle et devint rapidement l’un des citoyens importants de la région, occupant les postes de marguillier et de conseiller municipal de Qu’Appelle (Saskatchewan) le temps d’un mandat. On l’a décrit comme un « homme grand et fort, à l’allure martiale, à la chevelure et à la barbe de jais ».
En 1885, lorsque la rébellion éclata dans l’Ouest, French obtint du major général Frederick Dobson Middleton* l’autorisation de lever une troupe d’éclaireurs. Cette troupe, connue plus tard sous le nom de French’s Scouts, comptait un autre officier, le lieutenant W. Brittlebank, et 33 hommes. Au cours de la campagne, Middleton n’eut que des compliments pour French, qu’il décrivait comme un homme « plein de cran et d’énergie », un « cavalier et un éclaireur émérite ». On a raconté qu’avant la bataille du ruisseau Fish (Saskatchewan), French avait capturé trois Indiens sioux sans l’aide de personne. Il se distingua également lors de la bataille de Batoche, en risquant sa vie pour sauver un constable blessé. Plus tard, French et ses éclaireurs prirent part à l’attaque principale de Batoche, le 12 mai 1885, déclenchée par la charge désordonnée du colonel Arthur Trefusis Heneage Williams et de son bataillon de Midland. French et ses hommes atteignirent le village et s’approchèrent de la maison de Xavier Letendre, mais, alors que, « debout au pas de la porte, [French] dirigeait ses hommes, une balle venue de l’autre rive de la rivière l’atteignit en pleine poitrine et le tua sur le coup ». Le coup aurait été tiré, a-t-on dit, par Alexander Ross, un Métis, qui fut lui-même tué dans cette bataille. Le lieutenant Brittlebank assura le commandement jusqu’au licenciement de la troupe au mois de juin suivant.
John French reçut plusieurs éloges posthumes pour ses actes à Batoche ; on alla même jusqu’à le comparer au fameux officier britannique Charles George Cordon, vainqueur de Khartoum, dans la Qu’Appelle Vidette. Lord Melgund (Elliot*, plus tard lord Minto), chef d’état-major de Middleton, vanta « son attitude admirable et ses qualités de chef ». Deux des fils de French devaient également servir dans la Police à cheval du Nord-Ouest.
Arch. de la Gendarmerie royale du Canada (Ottawa), Service files, John French.— Telegrams of the North-West campaign, 1885, Desmond Morton et R. H. Roy, édit. (Toronto, 1972).— Qu’Appelle Vidette (Fort Qu’Appelle, Saskatchewan), 14 mai 1885.— A. L. Haydon, The riders of the plains ; a record of the Royal North-West Mounted Police of Canada, 1873–1910 (Toronto, 1910 ; réimpr., 1918 ; Edmonton, 1971), 252.— Nora et William Kelly, The Royal Canadian Mounted Police : a century of history, 1873–1973 (Edmonton, 1973).
John N. Jennings, « FRENCH, JOHN (1843-1885) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/french_john_1843_1885_11F.html.
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Auteur de l'article: | John N. Jennings |
Titre de l'article: | FRENCH, JOHN (1843-1885) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 17 déc. 2024 |