DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  George E. Fenwick, M.D., C.M. From: Reminiscences of student days and dissecting room by Francis J. Shepherd. Montreal: 1919. Source: https://archive.org/details/McGillLibrary-osl_reminiscences-dissecting-WZ95DC2aM145s1919-19960/page/n39/mode/2up.

Provenance : Lien

FENWICK, GEORGE EDGEWORTH, chirurgien, professeur, rédacteur en chef et auteur, né le 8 octobre 1825 à Québec, fils de Joseph Fenwick, assistant au maître du havre, et de Margaret Elizabeth Greig ; en 1852, il épousa Eliza Charlotte de Hertel, et ils eurent sept enfants dont un seul survécut à son père ; décédé le 26 juin 1894 à Montréal.

George Edgeworth Fenwick fréquenta d’abord l’école d’un prêtre anglican de Québec, le révérend James Ramsay. Il entreprit sa formation médicale dans cette ville auprès de James Douglas*. En 1841, il fut apothicaire à l’hôpital de la Marine et des Émigrés, sous les ordres de son frère Alexander Greig, qui y était interne en chirurgie. L’année suivante, il commença ses études de médecine au McGill College. Dès juin 1846, il satisfaisait à toutes les exigences nécessaires à l’obtention d’un diplôme, à l’exception d’une : il n’avait pas encore 21 ans. Ayant atteint cet âge en octobre, une assemblée spéciale de la communauté universitaire lui conférait le 29 janvier 1847 le titre de docteur en médecine. En mai, on le nomma apothicaire et interne en chirurgie au Montreal General Hospital. Toutefois, il se querella avec les autorités de l’hôpital parce qu’il gardait un chien dans sa chambre (au grand « déplaisir des domestiques ») et insistait pour manger seul à une table, si bien qu’à la fin de 1848 il ne travaillait plus à l’hôpital et avait son propre cabinet de médecine générale à Montréal. Il participa en 1850 à la fondation du dispensaire de Montréal, qui traitait les malades pauvres. L’année suivante, avec Robert Palmer Howard*, il devint instructeur à l’école de médecine de Saint-Laurent, à Montréal ; il y enseignait la pharmacologie et la pharmacie. Ouverte pour concurrencer la faculté de médecine du McGill College, l’école ne dura qu’une session.

En 1864, Fenwick réintégra le Montreal General Hospital à titre de médecin traitant et, la même année, il devint démonstrateur d’anatomie au McGill College. Chirurgien à la Volunteer Militia Field Battery of Artillery of Montreal, il était de service pendant les raids féniens de 1866 et 1870. Même s’il avait continué à faire de la médecine générale, Fenwick était de toute évidence particulièrement doué pour la chirurgie. Le McGill College reconnut officiellement ce talent en le nommant, en 1867, professeur de chirurgie clinique et de médecine légale. Une fois que George William Campbell* eut pris sa retraite, nombreux furent ceux qui tinrent Fenwick pour le meilleur chirurgien de Montréal. En 1882, il devint chirurgien traitant au Montreal General Hospital et, par la suite, chirurgien en chef.

Fenwick acquit la plus grande partie de son expérience de chirurgien avant l’application des méthodes antiseptiques. Selon l’un de ses étudiants, Francis John Shepherd, il revêtait « une vieille redingote noire tachée de sang » pour pratiquer ses interventions. « Les seules précautions qui étaient prises [...] consistaient à se laver les mains ; les instruments et le patient ne faisaient pas l’objet d’un nettoyage particulier », notait Shepherd. Conscient des risques d’infection, Fenwick n’opérait cependant qu’après « mûre réflexion » et uniquement pour guérir, jamais pour explorer. Une fois qu’il avait décidé de faire une intervention, il se montrait « assuré », « bien au fait de l’anatomie » et « très pratique dans ses directives », de sorte qu’il obtenait « un taux de réussite bien plus élevé que ceux qui avaient des connaissances scientifiques plus poussées ». Shepherd faisait aussi observer que Fenwick méprisait les chirurgiens « qui se mêlaient de tout ». Après l’opération, il « ne se préoccupait pas beaucoup du cas, pouvait même s’absenter une journée, et pourtant le patient prenait du mieux ». Les chirurgiens plus empressés examinaient constamment la blessure, « comme s’ils déterraient une graine pour voir si elle poussait » ; il arrivait souvent que leurs patients meurent.

Afin de réduire le nombre des cas d’amputation au-dessus du genou, Fenwick commença, dans les années 1870, à pratiquer des excisions sur les os du genou. Le patient soumis à ce type d’intervention risquait fort d’avoir une infection postopératoire qui pouvait être mortelle. Fenwick excisait les parties atteintes de l’os ou des os et soudait ce qui restait. Selon Shepherd, son taux de réussite fut très faible avant 1877. C’est alors que Thomas George Roddick*, qui revenait d’étudier en Grande-Bretagne auprès de Joseph Lister, se mit à appliquer les méthodes antiseptiques de son maître au Montreal General Hospital. Malgré le scepticisme de quelques collègues, Fenwick adopta sans délai le « listérisme », et ses excisions commencèrent à être couronnées de succès. Fort de ces victoires, il lança une vigoureuse offensive contre les champions de l’amputation, surtout en publiant un ouvrage intitulé Excision of the knee joint with report of twenty-eight cases. Il se fit aussi connaître par l’excision de tumeurs malignes au rectum et par l’ablation de calculs urinaires et de grosses tumeurs au cou. On considéra comme novateurs plusieurs des nombreux articles qu’il publia sur ses méthodes chirurgicales. En outre, le musée de médecine du McGill College avait en lui un collectionneur passionné de spécimens pathologiques.

Fenwick s’intéressait à de nombreux aspects de la médecine et de la formation médicale. Sa vaste expérience de chirurgien impressionnait ses étudiants, à qui, d’après Shepherd, il enseignait à penser par eux-mêmes et à ne pas obéir servilement aux autorités. À compter de 1864, il fut, avec Francis Wayland Campbell*, rédacteur en chef du Canada Medical Journal and Monthly Record of Medical and Surgical Science de Montréal. Les deux hommes se séparèrent en 1872, peut-être à cause de leurs allégeances institutionnelles : la loyauté de Campbell allait à la faculté de médecine du Bishop’s College. La même année, Fenwick fonda, toujours à Montréal, le Canada Medical & Surgical Journal, dont il fut rédacteur en chef jusqu’en 1879. Sa renommée et sa passion pour sa profession l’amenèrent à la présidence de la Montreal Medico-Chirurgical Society en 1876–1877, puis de l’Association médicale canadienne en 1881–1882. Pendant de nombreuses années, il représenta ses collègues montréalais au Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada. Conservateur en politique, il avait à cœur les intérêts de l’Église anglicane ; ses liens avec la paroisse St John the Evangelist furent étroits et durables.

Fenwick était aimé de tous, y compris de ses étudiants, selon Shepherd, car il avait « une figure aimable et ouverte, et des manières charmantes et bienveillantes ». Il pouvait devenir irascible, mais il se montrait alors si pitoyablement honteux et s’excusait avec tant de cœur que « personne ne pouvait lui en vouloir longtemps ». Comme il ne se souciait jamais de l’heure, on le surnommait « the late Dr Fenwick » ; l’argent ne le préoccupait pas davantage, si bien qu’il était « toujours à sec ». Il présentait des comptes « quand il avait absolument besoin d’argent ». Un jour, après qu’il eut souffert d’une longue maladie, ses collègues rassemblèrent 1 000 $ pour qu’il prenne des vacances ; il prit 600 $ pour acheter un piano et, avec le reste, se rendit aussi loin qu’il le put. Vers la fin de sa vie, on pouvait le voir « se promener en voiture à Montréal, vêtu de son manteau de fourrure et se mouchant comme un stentor, avec une collection de mouchoirs bigarrés ». Il continua de pratiquer la chirurgie dans sa vieillesse, mais il avait perdu son assurance ; Shepherd affirme avoir dû parfois terminer une opération que Fenwick avait commencée.

Quand George Edgeworth Fenwick quitta McGill, en 1890, il était professeur émérite de chirurgie. Atteint depuis des années d’artériosclérose, il mourut d’une hémorragie cérébrale le 26 juin 1894. Des collègues honorèrent sa mémoire en faisant poser un vitrail et une plaque à l’église St John the Evangelist. Sir William Osler*, un autre de ses étudiants, évoqua son souvenir de manière moins officielle, par ces mots : « Quel charmant vieillard c’était ! »

Edward Horton Bensley

George Edgeworth Fenwick est l’auteur de : Excision of the knee joint with report of twenty-eight cases (Montréal, 1883). Un portrait de Fenwick peint par Robert Harris* se trouve dans le Strathcona Anatomy and Dentistry Building, McGill Univ. Une photographie de Fenwick a été reproduite dans F. J. Shepherd, Reminiscences of student days and dissecting room (Montréal, 1919) et dans H. E. MacDermot, « History of Canadian surgery : George Edgeworth Fenwick (1825–1894) », le Journal canadien de chirurgie (Toronto), 11 (1968) : 1–4.

ANQ-Q, CE1-61, 29 janv. 1826.— ANQ-M, CE1-70, 28 juin 1894.— McGill Univ. Arch., MG 2028 ; RG 14 ; RG 38.— McGill Univ. Libraries, Osler Library, Acc. 603 ; Acc. 612.— Mount Royal Cemetery Company (Outremont, Québec), Burial reg.— Montreal General Hospital, Annual report (Montréal), 1865–1893.— An annotated bibliography of Canadian medical periodicals, 1826–1975, C. G. Roland et Paul Potter, compil. (Toronto, 1979).— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer.— Canadian biog. dict.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth).— H. A. Kelly et W. L. Burrage, Dictionary of American medical biography : lives of eminent physicians of the United States and Canada from the earliest times (New York et Londres, 1928).— McGill Univ., Faculty of Medicine, Calendar (Montréal), 1865–1894.— Abbott, Hist. of medicine.— H. [W.] Cushing, The life of Sir William Osler (2 vol., Oxford, Angl., 1925 ; réimpr. en 1 vol., Londres et Toronto, 1940).— [W. H. Davison], The Church of St. John the Evangelist, Montreal, 1878–1928 : a historical record in commemoration of the jubilee of the parish church ([Montréal, 1928]), 58.— H. E. MacDermot, A history of the Montreal General Hospital (Montreal, 1950).— F. J. Shepherd, Origin and history of the Montreal General Hospital ([Montréal, 1925]), 43–44.— « Dr. G. E. Fenwick », Ontario Medical Journal (Toronto), 2 (1894) : 430–431.— « Prof. Geo. E. Fenwick, M. D », Montreal Medical Journal, 23 (1894) : 77–79.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Edward Horton Bensley, « FENWICK, GEORGE EDGEWORTH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fenwick_george_edgeworth_12F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/fenwick_george_edgeworth_12F.html
Auteur de l'article:    Edward Horton Bensley
Titre de l'article:    FENWICK, GEORGE EDGEWORTH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    18 mars 2024