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FEARMAN, ROBERT CALVER, producteur de viandes préparées, né le 5 juin 1858 à Hamilton, Haut-Canada, deuxième fils de Frederick William Fearman* et d’Elizabeth Holbrook ; le 27 mai 1885, il épousa dans cette ville Frances Sarah French Lister, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 8 août 1922 au même endroit.

Robert Calver Fearman vécut sa vie conformément à l’exemple de son redoutable père, fondateur d’une entreprise de charcuterie, la F. W. Fearman and Company Limited. Il fit ses études dans les écoles publiques et à l’école universitaire de Hamilton, puis au Wesleyan Boys’ Institute de Dundas. Ensuite, il devint secrétaire-trésorier de l’entreprise familiale, que lui-même et ses frères Frederick Chester, Henry Holbrook et Frank Dingwall constituèrent juridiquement avec leur père en janvier 1899. La compagnie, qui n’avait été à l’origine qu’une modeste salaison où l’on faisait des jambons et du bacon et raffinait du lard, employait alors environ 110 personnes et affichait une production annuelle supérieure à un million de dollars. Les jambons et le bacon de sa fameuse gamme « Star » partaient pour tout le Canada, la France, les Antilles, les États-Unis et la Grande-Bretagne, où étaient consommés les deux tiers de ses produits.

À la suite du décès de Frederick William Fearman en 1906, son fils aîné, Frederick Chester, accéda à la présidence. Hélas, l’entreprise n’était plus dans sa période faste, survenue à la veille du nouveau siècle, et sa situation menaçait sa viabilité financière. Le rachat des parts de quatre membres de la famille l’affaiblit, mais ce fut la Première Guerre mondiale qui la frappa le plus durement. À cause de l’inflation, l’entreprise dut emprunter à la Bank of Hamilton. Les recettes en provenance de la Grande-Bretagne et de la France chutaient, les produits se gâtaient souvent pendant le trajet outre-mer, et les rénovations nécessitées par les nouveaux règlements gouvernementaux sur les charcuteries étaient coûteuses.

Lorsqu’une crise d’apoplexie emporta Frederick Chester en 1918, la tâche peu enviable d’essayer de remettre l’entreprise sur pied incomba à Robert Calver. Il ne se montra pas à la hauteur. L’inflation et la récession d’après-guerre empêchaient de réduire les dettes sans recourir à un financement extérieur. Par conséquent, en 1920, Fearman fit appel à Ernest Jay Howson, de chez Thorne, Mulholland, Howson, and McPherson, cabinet torontois de spécialistes de la comptabilité et de l’industrie manufacturière. L’« insuffisance de capital et les conditions extraordinaires du marché » depuis 1914 obligèrent Fearman à envisager d’admettre d’autres personnes dans l’entreprise familiale. Cette initiative, il l’espérait, permettrait une réorganisation. La population, écrivit le Hamilton Spectator, serait « contente de savoir que Hamilton ne perdra[it] pas cette vénérable industrie ». Cependant, la compagnie continua d’éprouver des difficultés et, en 1922, la Bank of Hamilton l’obligea à déposer son bilan. (Néanmoins, elle réussirait à surnager et resterait en exploitation sous la direction de la famille jusqu’en 1934.) Malgré ses efforts, Fearman n’était pas parvenu à résister aux bouleversements de l’époque moderne.

La vie privée de Robert Calver Fearman, tout autant que sa carrière d’homme d’affaires, témoigne de son désir d’imiter son imposant père, et peut-être de lui plaire. Frederick William Fearman n’avait pas exercé ses activités d’entrepreneur uniquement dans l’industrie de la charcuterie ; ce fut le cas aussi pour Robert Calver, qui occupa durant de nombreuses années la présidence de l’Armstrong Cartage de Hamilton. Comme son père, il était méthodiste et franc-maçon ; membre de la Barton Lodge et de la Murton Lodge, il fut aussi trésorier de la Tuscan Lodge. Fearman père avait été un fervent défenseur de l’instruction et des bibliothèques publiques. Loyalement, Robert Calver embrassa ces causes : il appartint au bureau d’Éducation de 1914 à 1916 et consacra beaucoup de temps à des conseils et comités de bibliothèque. En politique, lui aussi soutenait les conservateurs à cause de leur politique de protection pour les industries canadiennes. Sa femme, Frances Sarah French, était la fille de Joseph Lister, sur le terrain de qui Frederick William Fearman avait ouvert sa première usine. Le couple vécut longtemps à Ivey Lodge, l’impressionnante maison de pierre bâtie par Fearman père. C’est là que Robert Calver tomba malade. Il subit une opération qui ne lui rendit pas la santé, quoiqu’il ait continué à « s’occuper de [ses] affaires », et mourut deux mois plus tard, en août 1922. On lui rendit hommage en rappelant qu’il avait été un homme de valeur, bon citoyen et soucieux de l’intérêt général. Le Hamilton Spectator renchérit : « Homme d’affaires avisé, et pourtant toujours attentionné envers ceux [qui étaient] dans le besoin, personne n’a jamais fait appel à lui en vain. » Jusqu’à sa mort, Fearman fut l’exemple du fils consciencieux, intègre et peut-être timoré d’un self-made-man. La réussite en affaires lui échappa ; c’est là seulement qu’il ne parvint pas à faire comme son père.

Angela Graham

AO, RG 80-5-0-139, nº 12706.— EUC-C, Fonds 5/8, 78.004C.— Hamilton Public Library, Special Coll. Dept. (Hamilton, Ontario), Scrapbooks, H. F. Gardiner, 124 ; Hamilton Public Library Board, 1–2 ; Herald, L3 ; Times, L3.— Hamilton Herald, 8 août 1922.— Hamilton Spectator, 13 avril 1920, 8 août 1922.— DHB, 2.— Hamilton Public Library, Industrial Hamilton : a trail to the future, « F. W. Fearman Packing Company Limited » : collections.gc.ca/industrial/fearman.htm (consulté le 25 août 2003).— Magazine of industry and daily times, Hamilton, Ontario - reviewing historically the industrial and financial interests (éd. souvenir, Hamilton, 1910 ; exemplaire à la Hamilton Public Library).— J. E. Middleton et Fred Landon, The province of Ontario : a history, 1615–1927 (5 vol., Toronto, 1927–[1928]), 4 : 488s.— Prominent men of Canada : a collection of persons distinguished in professional and political life, and in the commerce and industry of Canada, G. M. Adam, édit. (Toronto, 1892).

Bibliographie générale

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Angela Graham, « FEARMAN, ROBERT CALVER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fearman_robert_calver_15F.html.

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Auteur de l'article:    Angela Graham
Titre de l'article:    FEARMAN, ROBERT CALVER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024