Titre original :  James Deans. The International folk-lore congress of the World's Columbian exposition, Chicago, July, 1893 ... by International Folk-lore Congress (3rd: 1893: Chicago).
Chicago : Charles H. Sergel Company, 1898. Source: https://archive.org/details/cu31924029886276/page/n321/mode/2up.

Provenance : Lien

DEANS, JAMES, fermier, prospecteur, ethnographe et auteur, né le 17 juin 1827 à Haddington, Écosse, fils d’Alexander Deans et de Jane Hunter ; le 11 février 1864, il épousa à Victoria Catherine Bullion, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 17 juillet 1905 chez lui, près de Victoria.

James Deans avait si peu fréquenté l’école que, de son propre aveu, il n’y avait appris qu’« un brin de lecture, d’orthographe et d’arithmétique ». Il travailla un temps dans un domaine situé près de Gifford, puis, en 1847, Kenneth McKenzie* l’embaucha à sa tuilerie de Rentonhall. En 1852, Deans décida de suivre McKenzie, qui venait d’être nommé régisseur de l’une des fermes de la Hudson’s Bay Company dans le sud de l’île de Vancouver. Il partit de Londres nanti du contrat type des ouvriers de l’entreprise : d’une durée de cinq ans, ce contrat lui garantissait un salaire annuel de 17 £ et des rabais aux magasins de la compagnie.

Arrivé à Victoria le 16 janvier 1853, Deans travailla d’abord au magasin du fort, après quoi on l’envoya avec d’autres célibataires à la Craigflower Farm, administrée par McKenzie. Par la suite, on le muta à la Lakehill Farm. À l’expiration de son contrat, en août 1857, il établit une ferme avec son frère George près du mont Tolmie, non loin de Victoria. Les joues ornées de favoris, la tête coiffée d’un béret écossais, c’était un personnage pittoresque pour les gens du lieu. Au fil des ans, il serait membre actif, à Victoria, de la St Andrews and Caledonian Society et de la Natural History Society.

Après s’être intéressé un temps à l’agriculture, Deans ne tarda pas à manifester un tempérament et un esprit aventureux. En 1862, il visita le fort Simpson (Port Simpson) et le district minier du fleuve Stikine (Colombie-Britannique). Trois ans plus tard, dans l’espoir de participer à l’expédition d’exploration de l’île de Vancouver [V. Robert Brown*], il fit savoir qu’il avait « une excellente compréhension du tempérament indien et une bonne notion de la langue de plusieurs tribus de la côte est de cette île », de l’expérience en minéralogie, et une connaissance instinctive de la botanique et de la qualité des sols ; sa candidature ne fut toutefois pas retenue. En 1869, en 1870 et en 1872, il travailla pour la Queen Charlotte Coal Company à l’inlet Skidegate, dans l’archipel de la Reine-Charlotte. En 1882 (et probablement d’autres fois), il retourna faire de l’exploration houillère dans l’archipel. L’année suivante, en compagnie du chef Eda’nsa* et de James Gilchrist Swan, collectionneur d’artefacts mandaté par la Smithsonian Institution, il partit de Masset en canot, longea la côte est de l’île Graham et se rendit jusqu’à Skidegate. Apparemment, Deans lui-même était mandaté par Israel Wood Powell*, surintendant des Affaires indiennes à Victoria, pour enquêter sur les réserves autochtones et leurs problèmes, questions sur lesquelles il fit rapport en temps utile.

En raison des compétences qu’il avait acquises, Deans fut chargé par Franz Boas* de recueillir des objets des Haïdas pour la section ethnologique de l’Exposition universelle de Chicago. Il passa le printemps et l’été de 1892 dans l’archipel de la Reine-Charlotte et en revint avec assez d’artefacts pour remplir trois fourgons. Le lot comprenait notamment une maison de Skidegate, un totem de 42 pieds et une maquette de 43 pièces qui reconstituait le village de Skidegate tel qu’il avait été à ses débuts en 1864. Ensuite, Deans, George Hunt* et un groupe de 17 Kwakiutls allèrent à Chicago pour la durée de l’exposition de 1893. Quatre ans plus tard, Deans, alors âgé de 70 ans, fit une expédition sur la côte nord de la Colombie-Britannique et dans l’archipel de la Reine-Charlotte avec George Amos Dorsey, conservateur au Field Columbian Museum de Chicago.

Même s’il n’avait pas fait d’études, Deans aimait les travaux de l’esprit. Déjà, du temps où il était à la Craigflower Farm, ses compagnons avaient pu l’entendre discourir sur la noblesse de l’homme, les phases de la lune et la race anglo-saxonne. Il se mit ensuite à écrire, de plus en plus sur des questions autochtones, surtout à propos des Haïdas et de leur mythologie et des cairns et tertres préhistoriques du sud de l’île de Vancouver. Dès 1871, il mit au jour quelques cairns à la baie Cadboro ; il poursuivit ce travail par intermittence, par exemple en assistant Alphonse-Louis Pinart, anthropologue français qui visita Victoria en 1876. À compter de 1886, il publia des articles sur la préhistoire et la mythologie dans des revues, principalement l’American Antiquarian and Oriental Journal de Chicago et le Journal of American Folk-Lore de Boston et New York. En 1900, la liste de ses publications comptait quelque 44 notices et articles ; il s’était inspiré de certains d’entre eux pour composer Tales from the totems of the Hidery, paru à Chicago en 1899.

James Deans eut le mérite d’être souvent le premier à écrire sur un sujet, mais son œuvre n’a pas bien résisté au temps. Truffée de conjectures sur des liens issus de l’ancien monde et de toute l’Amérique, elle fut bientôt déclassée par la recherche professionnelle, surtout celle qui se fit à compter de 1897 à l’American Museum of Natural History dans le cadre de la Jesup North Pacific Expedition. Ses collections se sont révélées plus durables. On en trouve une grande partie au Field Museum of Natural History (anciennement le Field Columbian Museum) et au Royal British Columbia Museum de Victoria.

Douglas Cole

Tales from the totems of the Hidery, de James Deans, dont l’éditeur est Oscar Lovell Triggs, a été publié en 1899 sous les auspices de l’International Folk-Lore Assoc. ; cette publication a été réimprimée à Norwood, Pa, en 1974. On peut consulter sur microfiche neuf autres ouvrages de Deans sur des sujets relatifs aux autochtones ; ces titres figurent dans le Répertoire de l’ICMH. En plus des nombreux articles qu’il a publiés sur la préhistoire et la mythologie, Deans a écrit trois articles sur l’agriculture qui ont paru dans le Daily Colonist de Victoria le 11 avril, 10 sept. et 7 oct. 1861.

Bancroft Library, Univ. of Calif. (Berkeley), A.[-L.] Pinart papers, diary.— BCARS, Add. mss 2431 ; A/E/P87/D34 ; E/B/D342 ; G/V/V27.1 ; GR 1304, file 1906/2923 ; S/B/D34 ; W/D3415.— Field Museum of Natural Hist. Arch. (Chicago), Accession records, Acc. 21 ; File information on collections assembled by Deans.— First United Church (Victoria), First Presbyterian Church, reg. of marriages, 11 févr. 1864.— Smithsonian Institution Arch. (Washington), RU 70, J. C. Swan à S. F. Baird, 27 avril 1883.— Douglas Cole, Captured heritage : the scramble for northwest coast artifacts (Vancouver et Toronto, 1985).— G. A. Dorsey, « A cruise among Haida and Tlingit villages about Dixon’s Entrance », Appletons’ Popular Science Monthly (New York), 50 (mai–oct. 1898) : 160–174.

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Douglas Cole, « DEANS, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/deans_james_13F.html.

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Auteur de l'article:    Douglas Cole
Titre de l'article:    DEANS, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    20 déc. 2024