DARLING, WILLIAM, marchand et capitaliste, né en 1819 à Édimbourg ; il épousa Mary Davidson, également d’Édimbourg, et ils eurent huit enfants ; décédé le 1er novembre 1885 à Hochelaga (maintenant partie de Montréal).
William Darling, fils aîné d’un marchand d’articles de luxe d’Édimbourg, immigra à Montréal en 1849, où il ouvrit une petite maison de commission pour son père. Peu après, il fonda sa propre firme sous le nom de William Darling and Company et monta un vaste commerce de gros en quincaillerie et ferronnerie, en papier à lettres et d’imprimerie ainsi qu’en produits de luxe, le tout importé d’Angleterre et d’Allemagne. Réussissant dans son commerce, Darling ouvrit finalement une succursale à Toronto et il engagea ses quatre fils ; William, l’aîné, fut affecté à la maison de Montréal en compagnie de son frère James, tandis qu’Andrew et Thomas J. travaillèrent à la succursale de Toronto.
Bien qu’il s’intéressât surtout au commerce, Darling joua aussi un rôle actif dans le milieu financier de Montréal. En 1865, il fut l’un des membres du conseil d’administration provisoire de la Compagnie d’assurance de Montréal, dite du Soleil (appelée, en 1882, Compagnie canadienne d’assurance sur la vie, dite du Soleil), mais il se retira de la compagnie peu après qu’elle eut obtenu sa constitution juridique. Trois ans plus tard, il détenait 13 actions de la Banque de l’Amérique septentrionale britannique. En 1875, en compagnie de Malcolm Cameron*, de Robert Cassels et de Joseph Gould, entre autres, Darling fit partie du conseil d’administration provisoire de la Banque des provinces unies qui avait reçu sa charte en 1874 sous le nom de Banque de Londres et du Canada. Cependant, cette banque n’ouvrit jamais ses portes, et, à la longue, la charte tomba en désuétude. Toujours en 1875, Darling comptait parmi les membres fondateurs de la Compagnie canadienne de garantie de placements sur immeubles (à responsabilité limitée). Ayant investi dans la Compagnie d’assurance royale canadienne et dans la Compagnie d’assurance maritime des marchands du Canada, il fut président de celle-ci en 1876. Darling possédait également des investissements appréciables dans la Banque des marchands du Canada (200 actions), dans la Banque canadienne de commerce (20 actions), dans la Banque de Montréal (35 actions) et dans la Banque consolidée du Canada (38 actions). Lors de la réorganisation de la Banque des marchands du Canada qui suivit sa quasi-faillite en 1877 [V. sir Hugh Allan], Darling fut élu à l’unanimité au conseil d’administration et c’est en grande partie grâce à lui qu’on nomma George Hague au poste de directeur cette même année. Darling, reconnu comme étant le bras droit de Hague au conseil, demeura un administrateur actif jusqu’à sa mort en 1885.
Membre éminent du milieu des affaires, Darling s’intéressa activement au Bureau de commerce de Montréal ; il fit partie du conseil à partir de 1864, fut vice-président de 1871 à 1874, président pendant l’année 1874–1875 puis, les dix années suivantes, membre du bureau d’arbitrage. En 1868, il figurait aussi sur la liste des membres du Board of Brokers, plus tard constitué juridiquement sous le nom de Bourse de commerce de Montréal. Bien qu’il n’eût pas fait d’études juridiques classiques, il possédait un esprit critique et impartial, et l’on tenait en haute estime les opinions qu’il exprimait sur des questions de droit relatives à l’industrie et au commerce. En conséquence, on fit souvent appel à lui pour trancher des différends. Pendant les années 1870, il fut nommé arbitre dans l’expropriation des terres en vue de l’élargissement du canal de Lachine par le gouvernement libéral d’Alexander Mackenzie*, et sir John Alexander Macdonald* le maintint à ce poste après la victoire des conservateurs en 1878. Le gouvernement libéral également invita Darling à participer à la formulation de la loi de 1875 concernant la faillite.
En politique, Darling demeura toute sa vie un libéral et un proche associé d’Alexander Mackenzie, Edward Blake* et Luther Hamilton Holton*. Candidat libéral de Montréal-Ouest en 1878, il prôna le libre-échange, soutenant que l’imposition de tarifs douaniers accablait l’ouvrier. Le candidat conservateur, Mathew Hamilton Gault, fervent partisan de la Politique nationale de Macdonald, accusa Darling de ne pas investir de capitaux dans l’industrie canadienne, donc de ne guère s’intéresser à promouvoir la fabrication au pays. Appuyé par une grande partie du milieu des affaires de Montréal, Gault infligea une cuisante défaite à Darling par plus de 1 500 voix lors de ces élections qui ramenèrent les conservateurs au pouvoir. En 1881, Darling fut nommé juge de paix, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort.
Darling s’associa de près à l’église presbytérienne St Gabriel Street ; il devint membre du conseil d’administration en 1864 et, à partir de 1871, en tint la présidence. S’intéressant particulièrement aux questions financières de l’église, il fut actif, à partir de 1867, au sein du Bureau d’administration des biens temporels de l’Église presbytérienne du Canada ; il veilla, en tant que président du bureau à partir de 1875, à l’administration du fonds d’où l’on prélevait les traitements annuels versés aux ministres de cette Église. À cause des faillites de la Commercial Bank of Canada en 1867 et de la Banque consolidée du Canada en 1879, ainsi que des pertes subies lors des difficultés de la Banque des marchands du Canada en 1877, le fonds avait perdu $154 143 depuis sa création juridique en 1858. Sous la présidence de Darling, « pas un dollar du fonds ne fut perdu par des placements malheureux », les décisions relatives aux placements dans la Banque des marchands du Canada et dans la Banque consolidée du Canada ayant été prises, semble-t-il, avant qu’il occupât son poste. Darling s’occupa aussi d’administrer le Ministers’ Widows’ and Orphans’ Fund.
Contrairement à la plupart des marchands protestants anglophones de son temps, Darling résidait dans un milieu à prédominance francophone, celui d’Hochelaga, où il se livrait pendant ses loisirs à l’agriculture et au jardinage. Il mourut à sa résidence, Bloomfield House, le 1er novembre 1885 d’une inflammation des poumons. Son fils aîné, William, lui succéda à la tête de l’entreprise familiale, William Darling and Company, et, à son tour, il commença de s’occuper de l’administration de l’église St Gabriel Street.
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Gladys Barbara Pollack, « DARLING, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/darling_william_11F.html.
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Auteur de l'article: | Gladys Barbara Pollack |
Titre de l'article: | DARLING, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |