CHÈZE, FRANÇOIS, prêtre, sulpicien, procureur du séminaire de Saint-Sulpice à Montréal, né à Vallore dans le diocèse de Clermont (France) le 7 mai 1683, décédé à Montréal le 24 mai 1740.

François Chèze entra chez les Sulpiciens en 1711, trois ans après son ordination, et arriva au Canada l’année suivante. Il fut d’abord attaché à la paroisse de Ville-Marie et, en 1724, nommé curé de Longue-Pointe, mais pour quelques mois seulement. Il revint bientôt à la paroisse de Notre-Dame, vraisemblablement pour aider M. François Citoys de Chaumeaux qui, depuis 1712, y cumulait les fonctions de « secrétaire, économe et procureur des seigneurs de l’île de Montréal ». On lui aurait confié la charge de procureur.

Il n’est pas facile de déterminer en quoi consistait cette fonction sous le Régime français. Jusqu’en 1670, le procureur remplissait aussi le rôle de supérieur de Saint-Sulpice au Canada. C’est à lui que le supérieur général de Paris, au nom des seigneurs de l’île de Montréal, donnait sa procuration, lui conférant ainsi le pouvoir de concéder des terres, de nommer et destituer les officiers de justice, de percevoir les droits seigneuriaux et généralement de passer tous les actes nécessaires à la colonie. Dans tous les actes où son nom paraissait, il devait indiquer qu’il était le procureur des seigneurs. En dehors des supérieurs de Montréal, il ne semble pas qu’on ait utilisé cette dénomination pour d’autres membres du séminaire avant 1707, alors que M. Cailhe, économe depuis 1697, commençait à se désigner parfois dans certains actes comme « secrétaire, économe et procureur des seigneurs ». Dans ce dernier cas, la fonction de procureur ne paraît pas avoir été autre chose que celle d’un secrétaire chargé de rédiger les requêtes, les ordonnances, les actes de concession, de vente, de location et, parfois, d’agir au nom des seigneurs dans des cas d’ordre secondaire où il signait seul certains baux ou certaines requêtes de peu d’importance. M. Chèze aurait exercé cette fonction durant tout au plus trois ou quatre ans, puisque, dans un acte daté du 4 septembre 1728, M. Louis Normant* Du Faradon est désigné sous le nom de procureur.

En 1728, Chèze redevint vicaire et on lui confia aussi la direction de la confrérie des dames de la Sainte-Famille qu’il réorganisa et dont il écrivit un court historique, consigné au début du premier registre de l’association. Il avait la réputation d’être un grand prédicateur et un grand confesseur. Il mourut au séminaire le 24 mai 1740.

Antonio Dansereau,  p.s.s.

ASSM, Section des biographies ; Section des requêtes et des ordonnances.— Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 1940–41 : 430.— Étienne Marchand, Les troubles de l’Église du Canada en 1728, BRH, III (1897) : 133.-Allaire, Dictionnaire.— Gauthier, Sulpitiatia (Montréal, 1926) . —Odoric-M. [Jouve], Étude historique et critique sur les actes du Frère Didace Pelletier, BRH, XVII (1911) : 92, 172.

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Antonio Dansereau,  p.s.s., « CHÈZE, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cheze_francois_2F.html.

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Titre de l'article:    CHÈZE, FRANÇOIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    22 nov. 2024