DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LESAGE, DAMASE – Volume XV (1921-1930)

né le 28 mars 1849 à Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse, Québec)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

CHASSÉ, HENRI (baptisé Marie-Joseph-Émilien-Henri), journaliste et officier, né le 30 décembre 1885 à Québec, fils d’Honoré Chassé, avocat, et d’Émilienne La Roque ; le 11 octobre 1920, il épousa au même endroit Raymonde Tanguay, fille de Georges Tanguay, homme d’affaires de Québec, et ils eurent trois fils ; décédé le 9 juillet 1928 à l’hôpital Royal Victoria de Montréal.

Henri Chassé manifeste tôt son intérêt pour la vie militaire. Dès le 15 mars 1902, il est en effet capitaine de milice. À la mort de son père, en 1903, il doit interrompre ses études au petit séminaire de Québec, qu’il fréquente depuis 1898. On peut présumer qu’il entre alors au service de l’Imprimerie Chassé, fondée par son père, et dont sa mère, qui se retrouve chef d’une famille de neuf enfants, prend la direction. Du 1er février 1905 au mois de juillet 1914, il servira tour à tour dans le Corps des transmissions, le 89e régiment du Témiscouata et de Rimouski et la 5e brigade d’artillerie de campagne. En 1909, les propriétaires de l’imprimerie du journal L’Événement, conservateurs, proposent à Émilienne La Roque de fusionner leur entreprise avec la sienne. Ils lui confient en même temps la responsabilité du journal, où son mari avait travaillé avant de fonder L’Avant-Garde, à Québec, en 1896 ; il avait aussi collaboré au Courrier du Canada de Québec. Vraisemblablement, Henri commence une carrière de journaliste à L’Événement peu de temps après la fusion. Il occupe ce poste, qui le mène à la direction de l’information du journal, au moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il a 28 ans. Quelques semaines plus tard, il se porte volontaire pour servir outre-mer.

En octobre 1914, Chassé fait du recrutement en faveur du 22e bataillon d’infanterie, dont il joint officiellement les rangs à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu) le 6 novembre, avec le grade de lieutenant. Ce bataillon sera la seule unité d’infanterie canadienne-française à voir le feu pendant la Première Guerre mondiale. Chassé est déjà tellement fier de servir dans le 22e bataillon que le médecin qui l’examine, le 5 novembre, note la présence d’un tatouage représentant l’emblème du bataillon : un castor et la devise Je me souviens.

Après des mois d’entraînement à Saint-Jean, puis à Amherst, en Nouvelle-Écosse, Chassé s’embarque avec son unité à bord du Saxonia le 15 mars 1915. Promu capitaine pendant le séjour du bataillon en Angleterre, au cours de l’été suivant, il traverse en France avec le 22e bataillon le 15 septembre. Il accède au grade de major et devient commandant adjoint du 22e bataillon le 6 octobre 1916. Le 4 avril 1917, il retourne en Angleterre pour suivre le cours d’officier 3e niveau. Au cours de la bataille de la cote 70, le 15 août en France, il commande la compagnie A. Sa bravoure et son courage à cette occasion lui valent, le 18 octobre 1917, la Croix militaire. Le 6 septembre 1918, Chassé est de nouveau nommé commandant adjoint du bataillon. Le 10 octobre, au moment de l’occupation du faubourg Saint-Roch, en banlieue de Cambrai, il est à sa tête. Son leadership lui méritera l’ordre du Service distingué le 8 mars 1919. En Allemagne, au moment de la traversée de la ville de Bonn, en décembre 1918, Chassé a l’honneur de commander le bataillon. Revenu au Canada le 16 mai 1919 et démobilisé le 30 septembre, il s’établit à Québec. Il a été blessé deux fois pendant les hostilités.

Promu lieutenant-colonel le 25 juillet 1919, Chassé devient, le 1er avril 1920, le premier commandant du 22e régiment de l’armée permanente du Canada. Le 1er juin 1921, le régiment devient le Royal 22e Régiment, en reconnaissance de la vaillance du 22e bataillon au feu. À cet honneur que Chassé obtient pendant son passage à la tête du Royal 22e Régiment s’en ajoute un autre : le 25 mars 1921, le maréchal Ferdinand Foch – commandant en chef des armées alliées de la fin de mars 1918 à l’armistice, le 11 novembre 1918 – a accepté avec joie l’offre que lui a faite Chassé de devenir le colonel honoraire du régiment.

Chassé quitte le commandement du 22e le 15 septembre 1924 pour occuper le poste d’adjudant adjoint et quartier-maître général du district militaire no 4 ; il s’établit probablement à Montréal. Il meurt à ce poste quatre ans plus tard, emporté par une attaque de rhumatisme inflammatoire, maladie qu’il aurait contractée dans les tranchées en Flandre. Il est âgé de 42 ans.

Henri Chassé était un soldat et un homme d’action qui préférait la vie dans les tranchées à la monotonie des cantonnements. Animé du sens du devoir, il a choisi, au printemps de 1916, de rester au front plutôt que de revenir au Canada à titre de commandant adjoint du 178e bataillon. Il s’est fait remarquer par son ardeur au travail, sa bonne humeur et son attachement à son unité et à ses hommes. Il reste intimement lié aux dix premières années de l’histoire du régiment d’infanterie canadien-français. Il a notamment eu l’honneur d’assurer la transition entre le 22e bataillon et le Royal 22e Régiment. Lui et les anciens du 22e bataillon qui l’ont accompagné au sein du nouveau régiment ont réussi leur pari : faire de celui-ci le digne successeur du premier. Deux des fils de Chassé, Pierre et Henri, commanderont plus tard le 1er bataillon du régiment.

Jean-Pierre Gagnon

Henri Chassé est l’auteur de Souvenirs de guerre (Québec, 1920).

AN, RG 150, Acc. 1992–93/166, boîte 1655-38.— ANQ-Q, CE301-S97, 31 déc. 1885 ; Index BMS, dist. judiciaire de Québec, Notre-Dame de Québec, 11 oct. 1920.— Arch. privées, Estelle Lafleur (Chassé) (Hull, Québec), Henri Chassé fils, « 50 ans au service du Canada ; portraits, souvenirs et anecdotes » (ms, 1997) ; papiers concernant Henri Chassé.— Musée du Royal 22e Régiment (Québec), AV5/172/2 (« Journal du Royal 22e Régiment, 1920–1939 ») ; D-6/172 (fonds d’archives J.-P. Gagnon) ; Dossiers personnel militaire.— Le Devoir, 10 juill. 1928.— Joseph Chaballe, Histoire du 22e bataillon canadien-français [...] (Montréal, 1952).— J.-P. Gagnon, le 22e bataillon (canadien-français), 1914–1919 ; étude socio-militaire (Québec et Ottawa, 1986)

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Jean-Pierre Gagnon, « CHASSÉ, HENRI (baptisé Marie-Joseph-Émilien-Henri) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/chasse_henri_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/chasse_henri_15F.html
Auteur de l'article:    Jean-Pierre Gagnon
Titre de l'article:    CHASSÉ, HENRI (baptisé Marie-Joseph-Émilien-Henri)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    28 mars 2024