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CASGRAIN, CHARLES-EUSÈBE, avocat, homme politique et fonctionnaire, né le 28 décembre 1800 à Rivière-Ouelle, Bas-Canada, fils de Pierre Casgrain* et de Marie-Marguerite Bonnenfant ; le 26 octobre 1824, il épousa à Québec Eliza Anne Baby, fille de James Baby*, et ils eurent 14 enfants dont Henri-Raymond* ; décédé le 29 février 1848 à Montréal et inhumé à Rivière-Ouelle le 9 mars suivant.

Charles-Eusèbe Casgrain fréquenta le petit séminaire de Québec de 1812 à 1816. Il étudia par la suite au séminaire de Nicolet jusqu’en 1818. En juin de l’année suivante, malgré une santé délicate, il entreprit des études en droit dans le cabinet de Louis Moquin à Québec et reçut sa commission d’avocat le 7 mai 1824. Il exerça à Québec jusqu’en 1827 puis alla s’établir à Rivière-Ouelle.

À la suite de la dissolution du Parlement en septembre 1830, Casgrain se présenta comme candidat à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada, dans la circonscription de Kamouraska. Il fut élu aux côtés du marchand Amable Dionne*. Il intervint rarement en chambre d’où il s’absenta d’ailleurs régulièrement. Selon les témoignages de sa famille, il se dégoûta rapidement de la vie parlementaire et prit ses distances par rapport au parti de Louis-Joseph Papineau*. Aussi vota-t-il contre les Quatre-vingt-douze Résolutions, qui exposaient les principaux griefs et demandes de l’Assemblée. Il fut défait aux élections de 1834.

Le peu d’intérêt de Casgrain pour la vie politique ne l’empêcha pas d’accepter de siéger au Conseil spécial, sanctionné le 10 février 1838 et chargé d’administrer le Bas-Canada à la suite des insurrections et de la suspension de la constitution. Cette nomination n’est guère surprenante, puisque Casgrain s’était ouvertement déclaré contre un soulèvement armé en 1837, en plus d’accueillir chez lui des officiers appartenant aux troupes britanniques qui faisaient mouvement entre Québec et Halifax. Son parti pris le rendit sans doute impopulaire parmi l’élite francophone bas-canadienne.

En avril 1839, Casgrain obtint une commission qui l’habilitait à faire prêter le serment d’allégeance. Sept ans plus tard, on le nomma commissaire adjoint des Travaux publics, nomination évidemment liée aux services qu’il avait rendus à l’époque des troubles ; il s’installa alors à Montréal. À ce titre, il fut particulièrement responsable de la construction des abris de Pointe-Saint-Charles (Montréal) et de Grosse Île, destinés à recevoir les immigrants irlandais victimes du typhus. En novembre 1847, il prit froid et, de santé délicate, ne parvint pas à se rétablir. Il mourut avant d’atteindre la cinquantaine.

Certains auteurs ont décrit Charles-Eusèbe Casgrain comme un piètre homme politique ou comme un opportuniste qui cherchait à plaire aux autorités britanniques. En vouant, à l’instar de plusieurs de ses contemporains, une grande loyauté à la couronne britannique, il a permis au groupe dominant de légitimer son pouvoir sur la société bas-canadienne. Il aurait d’ailleurs été difficile à cet homme qui avait épousé une femme issue d’une famille reconnue depuis la Conquête pour sa loyauté à la couronne britannique de se démarquer trop ouvertement de l’autorité coloniale. Plusieurs années après sa mort, sa femme écrivit Mémoires de famille [...], dans lequel elle présente Casgrain comme une victime de la politique de son temps qu’il importe de justifier aux yeux de la postérité. Malgré ce plaidoyer, il demeure une figure obscure de l’histoire politique bas-canadienne de la première moitié du xixe siècle.

Antonio Lechasseur

ANQ-Q, CE1-1, 26 oct. 1824 ; CE3-1, 29 déc. 1800, 9 mars 1848.— APC, MG 29, D61 : 1548–1554, 1557–1558, 1560–1563 ; MG 30, D1, 7 : 591–594 ; RG 4, B8 : 7737–7746 ; RG 11, A2, 95, 110 ; A3, 121 ; RG 68, General index, 1651–1841 ; 1841–1867.— ASQ, Fichier des anciens.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1 : 278.— F.-J. Audet, « Commissions d’avocats », BRH, 39 : 583 ; « les Législateurs du B.-C. ».— Desjardins, Guide parl. H. J. Morgan, Sketches of celebrated Canadians, 354.— P.-G. Roy, les Avocats de la région de Québec. [E. A.] Baby, Mme C.-E. Casgrain, Mémoires de famille : l’honorable C.-ECasgrain (Rivière-Ouelle, Québec, 1891).— Chapais, Cours d’hist. du Canada, 4 : 36, 209, 278, 287.— Antoine Gérin-Lajoie, Dix ans au Canada, de 1840 à 1850 ; histoire de l’établissement du gouvernement responsable (Québec, 1888).— P.-H. Hudon, Rivière-Ouelle de la Bouteillerie ; 3 siècles de vie (Ottawa, 1972).— [M.-E. Perreault], Mme E. Croff, Nos ancêtres à l’œuvre à la Rivière-Ouelle (Montréal, 1931).

Bibliographie générale

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Antonio Lechasseur, « CASGRAIN, CHARLES-EUSÈBE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/casgrain_charles_eusebe_7F.html.

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Auteur de l'article:    Antonio Lechasseur
Titre de l'article:    CASGRAIN, CHARLES-EUSÈBE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    18 mars 2024