BOYD, JOHN, instituteur, éditeur et pharmacien, né en 1823, à South River, comté de Sydney, N.-É., fils de John Boyd et de Mary MacDonald, époux d’Ann MacDonald dont il eut un fils et trois filles, décédé à Boston le 28 décembre 1880.

Même si, apparemment, il n’avait guère fait d’études, Boyd devint instituteur en 1848 dans le comté de Pictou. Il rédigea un abécédaire gaélique-anglais, auquel il ajouta une histoire des « 45 » relatant la révolte de 1745 en Écosse. Cette histoire, écrite en gaélique, parut également dans le journal Eastern Chronicle de Pictou. De retour dans le comté de Sydney en 1849, il conçut une presse rudimentaire que construisit Angus MacGillivray, un menuisier de l’endroit. En 1850, Boyd fut instituteur à Broad Cove, tout en continuant à s’intéresser à l’imprimerie. En janvier 1851 il commença une chronique intitulée An Cuairtear og Gælach dont le contenu était, dans l’ensemble, fortement inspiré du Cuairtear, de Tormad MacLeod, publié en Écosse.

En juin 1852, Boyd fonda à Antigonish le Casket, un petit hebdomadaire catholique. Deux des quatre pages du journal contenaient des articles rédigés en gaélique. Ce n’était probablement pas par fierté nationale que le gaélique était employé, mais plutôt parce que de nombreux lecteurs éventuels étaient Écossais, originaires des Highlands. Mais les articles rédigés en gaélique diminuèrent progressivement et, en 1857, ils avaient pour ainsi dire disparu du journal. À la fondation du journal, les lecteurs « comme les visites des anges » étaient rares et dispersés ; pour continuer à faire paraître le journal, Boyd se chargea de travaux d’imprimerie à forfait, fonda la première librairie catholique à l’est de Halifax et ouvrit une pharmacie bien qu’il n’eût aucune formation dans ce domaine. Le manque de moyens de communication et de transport lui était une source constante de difficultés pour approvisionner ses entreprises et fournir des nouvelles à ses lecteurs. On ouvrit à Antigonish, en juillet 1852, un bureau de télégraphe, mais l’utilisation en était coûteuse ; en outre on ne pouvait se fier au service de la diligence qui, depuis 1841, passait pourtant deux fois par semaine. Pour augmenter le tirage de son journal et sa diffusion dans l’île du Cap-Breton, particulièrement dépourvue de moyens de communication, Boyd envoya des agents parcourir l’île en vendant des livres, des remèdes et, aussi, le Casket. En 1858, le journal était vendu par quatre agents dans la péninsule, treize dans l’île du Cap-Breton et trois dans l’Île-du-Prince-Édouard. On n’a jamais pu retrouver les chiffres exacts des ventes du journal mais on sait que le tirage n’atteignit jamais ce que Boyd avait espéré.

Dans ses colonnes, le Casket apportait à ses lecteurs une très grande variété d’articles sur les événements de l’heure, la théologie, la poésie et la littérature. Une grande partie de ces articles étaient écrits spécialement pour le journal. Les éditoriaux, pour la plupart rédigés par le docteur William Currie, appuyaient le parti libéral et prônaient sans succès certaines réformes locales comme l’établissement d’institutions municipales. La discorde grandissante entre les catholiques, particulièrement les Irlandais, et le gouvernement libéral présentait un problème très grave pour le Casket. En raison soit de son attachement aux principes réformistes, soit de son manque de sympathie pour les Irlandais de Halifax, le journal essaya, malgré les sorties de Joseph Howe contre les catholiques, de maintenir son appui au gouvernement libéral de William Young*. Cette stratégie ne fit que provoquer une série d’attaques cinglantes de la part du Catholic de Halifax. Boyd capitula et le Casket devint progressivement un ferme partisan du parti conservateur.

Boyd avait toujours eu pour ambition de jouer un rôle de premier plan dans les affaires de la colonie et, en janvier 1861, il transféra le bureau de son journal à Halifax, mais il échoua dans cette tentative et retourna à Antigonish. En juillet 1861, il vendit le Casket à son demi-frère, Angus Boyd, et se consacra à sa pharmacie et à sa librairie. En septembre 1862, après avoir essuyé d’autres revers de fortune, il alla s’installer à Boston. Angus Boyd déclara plus tard que John Boyd était « l’auteur de plusieurs inventions ingénieuses » et il se peut en effet qu’il ait été le John Boyd détenteur d’un brevet américain pour l’invention d’une canne-parapluie. Grâce à son optimisme et à son imagination, Boyd a sûrement aidé à fonder un journal qui rendit de grands services à ses lecteurs.

K. G. Pryke

Casket (Antigonish, N.-É.), 1852–1861 (série non continue), 1943.— D. J. Rankin, A history of the county of Antigonish, Nova Scotia (Toronto, 1929).— D. G. Whidden, The history of the town of Antigonish (Wolfville, N.-É., 1934), 113–115.— D. M. Sinclair, Gaelic newspapers and prose writings in Nova Scotia, N.S. Hist. Soc. Coll., XXVI (1945) : 105–114.

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K. G. Pryke, « BOYD, JOHN (1823-1880) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/boyd_john_1823_1880_10F.html.

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Auteur de l'article:    K. G. Pryke
Titre de l'article:    BOYD, JOHN (1823-1880)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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