BENNETT, DAVID, soldat et musicien, né le 11 décembre 1823 à Carlisle, Angleterre, fils de Thomas Bennet et d’Elen Ryen ; marié, il eut trois fils et deux filles ; décédé le 9 août 1902 à St John’s.
David Bennett s’enrôla dans les Royal Newfoundland Companies en octobre 1838, à l’âge de 14 ans, pour apprendre la musique. En juin suivant, on le fit tambour. Il ne quitta l’armée qu’un quart de siècle plus tard, en 1863 ; il était alors caporal et reçut une médaille de bonne conduite. À sa sortie de l’armée, l’évêque John Thomas Mullock* le nomma maître de musique au nouveau St Bonaventure’s College, poste qu’il occupa jusque dans les années 1880. On l’appelait familièrement « professeur Bennett ».
Grâce à ses talents musicaux, Bennett s’était vite fait connaître comme interprète, chef d’orchestre et maître de musique. Au xixe siècle, à St John’s, bien des organismes avaient une fanfare. Bennett fit partie de plusieurs d’entre elles. Il eut son premier emploi de maître de musique dans les années 1850, à la Total Abstinence and Benefit Society, et continua de travailler pour elle durant 20 ans. Par la suite, il dirigea la fanfare de la No. 2 (Queen’s) Company des volontaires de St John’s et, après la fusion des cinq compagnies quelques années plus tard, il dirigea la fanfare de tout le bataillon. En outre, il fut maître de musique ou chef de l’orchestre de la Benevolent Irish Society, de la Star of the Sea Society et du St Bonaventure’s College. À un moment donné, il eut son propre ensemble.
Les groupes de musiciens occupaient une place importante dans la vie de la collectivité. Transportait-on du bois de chauffage et des matériaux de construction, posait-on la pierre angulaire d’un édifice public, tirait-on un phoquier à travers les glaces du port, des dignitaires en visite arrivaient-ils ou repartaient-ils ? nécessairement, il y avait de la musique. Bennett joua par exemple à l’occasion de la visite du prince Hendrik des Pays-Bas en 1845, du prince de Galles en 1860 et du délégué apostolique George Conroy* en 1878. On fit aussi appel à ses services à l’occasion de la pose de la pierre angulaire de l’Hospital for the Insane par le gouverneur Ker Baillie* Hamilton en 1853, de la consécration de la cathédrale catholique St John the Baptist en 1855 et d’une foule d’autres manifestations religieuses et profanes. En outre, il participa à la production d’une opérette populaire qui racontait l’arrivée des Sisters of the Presentation of the Blessed Virgin Mary en 1833 [V. Mlle Kirwan*, dite sœur Mary Bernard]. Composée par Mgr Michael Francis Howley*, elle fut présentée en première dans la bibliothèque de l’évêché. Bennett maîtrisait plusieurs instruments et composait aussi de la musique.
Selon un contemporain, David Bennett était « l’âme » des ensembles musicaux de Terre-Neuve à son époque. « Sociable, sympathique et affable, il gagnait l’affection de tous ceux qu’il rencontrait. » Bien qu’il ait perdu ses instruments et ses partitions dans l’incendie qui dévasta St John’s en 1892, il demeura actif jusqu’à plus de 75 ans : Ses élèves du St Bonaventure’s College et de l’orphelinat de Mount Cashel prirent sa succession. Parmi ses protégés se trouvait le célèbre musicien Charles Hutton*. Tous ses enfants étaient doués pour la musique. Son plus jeune fils, John, donna longtemps des leçons à la fanfare de la Newfoundland Constabulary.
Cumbria Record Office (Carlisle, Angleterre), St Mary’s parish, Carlisle, Roman Catholic chapel at Irish Gate, reg. of baptisms, 19 déc. 1823.— PRO, WO 97/1711 : 55–58 (mfm aux AN).— Daily News (St John’s), 11 août 1902.— Evening Telegram (St John’s), 11 août 1902.— The book of Newfoundland, J. R. Smallwood et al., édit. (6 vol., St John’s, 1937–1975), 5 : 541.— Encyclopedia of Nfld (Smallwood et al.), 3 : 669–672.— Wallace Furlong, « The little known history of St. John’s, chapter viii : « The pioneer band master of St. John’s », Seniors’News (St John’s), juin 1983 : 27s.— Paul O’Neill, « Around and about », Monitor (St John’s), 47 (1979), no 6 : 28 ; Breakers : stories from Newfoundland and Labrador ([St John’s], 1982), 105–109.— H. F. Shortis, « Professor David Bennett, the veteran musician of Newfoundland », Nfld Quarterly, 1 (1901–1902), no 2 : 18s. ; une version partiellement révisée de cet article a paru sous le même titre dans Newfoundland Weekly (Boston), 19 déc. 1925 : 3.— When was that ? (Mosdell), 136s.— Paul Woodford, « We love the place, O Lord » : a history of the written musical tradition of Newfoundland and Labrador to 1949 (St John’s, 1988).
Cyril J. Byrne, « BENNETT, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bennett_david_13F.html.
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Auteur de l'article: | Cyril J. Byrne |
Titre de l'article: | BENNETT, DAVID |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |