BEGOURAT (Bechourat), chef montagnais circa 1603.

Begourat livra une campagne victorieuse contre les Iroquois à l’été de 1603. Champlain a décrit les événements qui précédèrent le départ de ces guerriers au mois de juin. Les Indiens s’assemblèrent sur une « place publique » à Tadoussac, parés de leurs plus riches fourrures, de colliers de perles et de cordons multicolores, armés d’arcs et de flèches, de matraques, de boucliers ronds, et précédés de leur chef Begourat. Ils défilèrent tout d’abord en file indienne, folâtrant et mimant un rôle avant d’exécuter une danse guerrière. Celle-ci terminée, les femmes se dévêtirent et se mirent à danser, puis les hommes prirent place dans leurs canots pour exécuter, en s’amusant, un combat simulé. Lorsque les femmes réintégrèrent leurs cases, les guerriers s’en furent au combat.

À la fin du mois de juin, Champlain vit le groupe retranché dans des habitations d’écorce de chêne, derrière des palissades construites à l’embouchure de la rivière des Iroquois (le Richelieu). Leurs canots étaient bien rangés sur la berge, prêts à servir dans le cas d’une attaque surprise par l’ennemi.

Au début d’août, Champlain rencontra les mêmes Indiens à leur retour à Tadoussac après une échauffourée au cours de laquelle dix d’entre eux eurent raison, sur le lac Champlain, de trois canots d’Iroquois. Ils rapportaient les têtes des Iroquois vaincus. Un seul Montagnais fut blessé dans ce combat.

Lorsque les Français quittèrent Tadoussac, le 16 août, Begourat confia son fils à François Gravé Du Pont pour qu’il l’emmenât en France sur la recommandation d’Anadabijou qui était au courant des comptes rendus satisfaisants qu’avaient faits les deux Indiens qui étaient déjà allés en France avec Gravé. Une Iroquoise captive qu’on s’était proposé de manger fut aussi emmenée en France à cette occasion.

Elsie McLeod Jury