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BEAUSSIER DE LISLE, LOUIS-JOSEPH, officier de marine, baptisé le 15 mars 1701 à Toulon, France, fils de Louis Beaussier, capitaine de port, et de Claire Portanier ; il épousa le 10 novembre 1757 à Brest Louise-Françoise Jouenne de Lorière dont il eut deux filles ; décédé au château de Mollien près de Brest le 4 juin 1765.
Louis-Joseph Beaussier de Lisle appartenait à une des plus anciennes familles de Toulon. Il commença à naviguer en 1716 sur des navires marchands au Levant et entra au service du roi en 1724 comme « jeune pilote » sur le Solide pour un voyage à Constantinople. Après avoir croisé au large de l’Afrique du Nord et au Levant, il fut nommé enseigne de port à Brest le 1er janvier 1732. Il participa à des campagnes dans les eaux européennes, puis il fut promu lieutenant de port le 1er mars 1739. Commandant la flûte le Chameau en 1744–1745, il effectua une campagne en Louisiane et à Saint-Domingue (île d’Haïti). En septembre 1746, on lui confia le commandement de la frégate la Subtile, avec mission d’escorter des convois sur les côtes de Bretagne et d’aller à la rencontre des débris de l’escadre du duc d’Anville [La Rochefoucauld] revenant de l’Acadie. Le 29 novembre, il rencontra au large de Port-Louis, France, deux escadres anglaises, échappa à l’une mais fut pris le 30 après une belle défense contre un vaisseau et une frégate. Il était de retour à Brest dès janvier 1747.
Nommé capitaine de vaisseau et capitaine de port le 1er janvier 1749 et chevalier de Saint-Louis le 30 mai 1750, Beaussier reçut en 1755 le commandement du vaisseau le Défenseur dans l’escadre du comte Dubois de La Motte [Cahideuc] chargée d’aller porter des secours au Canada et à Louisbourg, île Royale (Île du Cap-Breton). L’année suivante, il assurait avec succès la même mission à la tête d’une escadre de six bâtiments transportant le marquis de Montcalm et un renfort de 1 500 hommes à Québec. Il réussit, malgré l’escadre anglaise commandée par Charles Holmes qui tentait de lui barrer le passage, à entrer à Louisbourg le 26 juillet et en repartit le lendemain pour livrer combat avec le Héros à deux vaisseaux anglais qui durent s’éloigner après avoir été fort maltraités. Le second du bâtiment, Luc-Urbain Du Boëxic de Guichen, écrivit à Machault, ministre de la Marine : « ce combat fit un honneur infini à M. Beaussier ». Celui-ci regagna Brest en septembre en trompant encore une fois la vigilance des Anglais. Cette campagne, dont il s’était acquitté « de façon à mériter des éloges », lui valut une pension de 1 000# et ses succès incitèrent le ministre à lui confier la même mission à la fin de 1757, mais une maladie le retint quelques mois. Il repartit donc, avec l’Entreprenant qu’il commandait et quatre autres vaisseaux, entra à Louisbourg et participa avec Augustin de Drucour [Boschenry] et Jean-Antoine Charry Desgouttes à la défense de la place. Beaussier fut fait prisonnier avec toute la garnison le 27 juillet 1758.
Après son retour en France le 23 février 1759, on confia à Beaussier la mission d’attaquer les côtes du Brésil, mais la signature des préliminaires de la paix firent annuler cette opération. En avril 1763, il reçut la mission de reprendre possession de la Martinique, de la Guadeloupe, et de Sainte-Lucie, rendues à la France par le traité de paix. Le 1er octobre 1764 il fut promu chef d’escadre. Doué d’une « intelligence singulière pour tout ce qui concerne les travaux du port et d’une application infatigable pour ce pénible détail », Beaussier fit également preuve en mer des plus brillantes qualités de manœuvrier et de combattant.
AN, Marine, B2, 370, 371 ; B4, 58, 68, 73, 76, 80, 104, 105 ; C1, 165 ; 166, f.156 ; C2, 53, f.391 ; C6, 1203, ff.53, 281v. ; 1204, f.332v. ; C1, 22 (dossier Beaussier de Lisle) ; G. 38, f.72.— Étienne Taillemite et al., Tables des noms de lieux, de personnes, de matières et de navires, sous-série B1, B2 et B3 (Paris, 1969), 34.— Octave Teissier, Armorial de la ville de Toulon : familles consulaires, officiers de marine, noblesse et bourgeoisie (Toulon, 1900), 72.— Lacour-Gayet, La marine militaire sous Louis XV (1910), 196, 254, 382, 394.— Gustave Lambert, Histoire de Toulon (4 vol., Toulon, 1886–1892), IV : 342.— Troude, Batailles navales de la France, I : 327, 337, 369.— Pierre Margry, Une famille dans la marine au XVIIIes. : Les Beaussier, Revue maritime et coloniale (Paris), (1879–1881).
Étienne Taillemite, « BEAUSSIER DE LISLE, LOUIS-JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/beaussier_de_lisle_louis_joseph_3F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/beaussier_de_lisle_louis_joseph_3F.html |
Auteur de l'article: | Étienne Taillemite |
Titre de l'article: | BEAUSSIER DE LISLE, LOUIS-JOSEPH |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |