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ARNAUD, MARIE-MARGUERITE-DANIEL, dite Saint-Arsène (appelée à tort Saint-Arnaud, nom d’une autre famille), religieuse de la Congrégation de Notre-Dame, née à Montréal le 15 janvier 1699, fille de Jean Arnaud, originaire de Bordeaux, France, et de Marie Truteau, décédée à La Rochelle, France, le 5 juillet 1764.

Après avoir été élève à la Congrégation de Notre-Dame à Montréal, Marie-Marguerite-Daniel Arnaud entra au noviciat le 31 octobre 1717 et fit profession deux ans plus tard, sous le nom de sœur Saint-Arsène. Elle participa aux activités de sa communauté à Montréal jusqu’en 1733 alors qu’elle fut désignée pour accompagner à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), sœur Saint-Joseph [Marguerite Trottier]. Il s’agissait de donner un nouveau départ à la mission lointaine de l’île Royale qui, après cinq ans d’existence, se révélait un échec attribué à la mauvaise administration de la fondatrice, sœur de la Conception [Marguerite Roy]. À Louisbourg, sœur Saint-Arsène partagea avec ses compagnes une vie de dur labeur et de continuelles privations. Après le départ de sœur Saint-Joseph à l’automne 1744, elle devint supérieure de la mission.

La chute de Louisbourg en 1745 marqua le commencement d’une deuxième tranche de vie religieuse pour sœur Saint-Arsène et ses trois compagnes. « Après avoir perdu la petite habitation qu’elles y avaient et tous leurs effets, » comme l’affirmera sœur Saint-Arsène au ministre de la Marine, Maurepas, le 18 mars 1746, les sœurs furent déportées avec leurs pensionnaires sur la côte de Rochefort en France. De là, elles s’installèrent à l’hôpital Saint-Étienne de La Rochelle. L’hôpital étant très pauvre, les sœurs s’engagèrent à payer leur pension et celle de leurs pensionnaires et à pourvoir à tous leurs besoins. Elles comptaient sur la gratification royale annuelle de 1 500# [V. Marguerite Roy]. Mais, depuis 1743 jusqu’à novembre 1748, elles ne reçurent que 1 040 des 7 500# attendues. Si elles purent couvrir les 4 085# qu’elles dépensèrent entre le 24 août 1745 et le 26 novembre 1748, c’est qu’elles reçurent entre 1743 et 1748 l’équivalent de deux années de la rente annuelle de 1 600# constituée sur la succession d’Isaac-Louis de Forant*, soit 3 200# [V. Marguerite Trottier]. Quand l’île Royale fut remise à la France en 1748, les sœurs se trouvaient dans une indigence telle qu’elles ne pouvaient envisager d’y retourner. Dans un mémoire qu’elles adressèrent à Maurepas en novembre 1748, elles se disaient « dépourvues de tout » et priaient le ministre « d’observer », notamment, qu’à Louisbourg, « elles auraient besoin de rations pour six sœurs religieuses et deux filles domestiques dont elles ne [pouvaient] se passer ». Le mémoire resta sans réponse jusqu’au printemps suivant quand Maurepas, pressé par l’abbé de l’Isle-Dieu, accorda aux sœurs le prix du passage de retour plus 600# pour les préparatifs et leur promit que la gratification dont elles avaient toujours joui à Louisbourg leur serait accordée de nouveau par le roi.

Revenues à Louisbourg, sœur Saint-Arsène et ses compagnes ne vécurent qu’une autre suite de privations, d’épreuves et de souffrances. Financièrement incapables de rebâtir leur couvent, les sœurs se résignèrent à louer une maison, mais celle-ci était si petite qu’elles ne purent y réunir les enfants et poursuivre leur œuvre d’éducation. Malgré de nombreuses instances et la nécessité urgente où elles se trouvaient, elles ne reçurent aucun secours de la cour pendant cinq ans. Éprises du désir de reprendre leur œuvre, elles se décidèrent en 1754 à rebâtir leur maison à leurs propres frais et, à la grande satisfaction des habitants de la colonie, à rouvrir leurs classes pour pensionnaires et externes. C’était pourtant se mettre dans un état de gêne dont elles ne pourraient jamais émerger. En 1757, ne pouvant plus subsister, elles sollicitèrent l’autorisation de rentrer au Canada. L’année suivante le commandant Jean-Baptiste-Louis Le Prévost Duquesnel, qui désirait les retenir à Louisbourg, leur obtint enfin du ministre de la Marine, Claude-Louis de Massiac, une gratification royale.

En juin 1758 commença le second siège de Louisbourg dont sœur Saint-Arsène écrira : « Jamais il ne s’est vu une siège si cruel que celui d’où nous sommes sortis ; je ne puis y penser sans être encore dans la frayeur. » Après la chute de la forteresse sœur Saint-Arsène fut de nouveau déportée en France avec ses compagnes. Cette fois, sœur Saint-Arsène ne devait plus revoir la Nouvelle-France ni sa communauté de Montréal. Elle retourna à l’hôpital Saint-Étienne de La Rochelle et, pendant les six ans qu’elle y vécut, s’occupa de l’instruction des quelques pensionnaires qu’elle avait amenées avec elle de Louisbourg. C’est ce qui a fait dire à certains historiens qu’elle avait fondé un couvent en France. Dans leur exil, les sœurs purent subsister grâce à une pension annuelle de 250# par pensionnaire dont la cour les gratifia et grâce à la rente de M. de Forant.

Sœur Saint-Arsène rêvait de regagner Montréal ou, à défaut du Canada, l’île Miquelon quand la mort la saisit le 5 juillet 1764. Dans une lettre du 9 juin 1766 où il annonçait à la supérieure de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal la mort de sœur Saint-Vincent-de-Paul, une des compagnes de sœur Saint-Arsène, l’abbé de l’Isle-Dieu rendait ce beau témoignage aux deux dernières sœurs « de la petite communauté de Louisbourg » : « Ainsi voilà deux bonnes et excellentes religieuses que vous perdez en peu de temps ; je les regrette au-dessus de tout ce que je pourrais vous dire, m’ayant donné l’une et l’autre toute la satisfaction, le contentement et l’édification que j’en pouvais attendre, par la conduite qu’elles ont tenue jusqu’à leur dernier moment dans la Communauté où elles s’étaient retirées, et dont elles ont remporté avec elles l’estime, la vénération, les regrets. »

Andrée Désilets

ACND, La Congrégation de Notre-Dame : son personnel, 1653–1768 ; Fichier général des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ; Plans des lieux de sépulture depuis 1681-CND ; Registre des sépultures des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ; Registre général des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal.— ANQ-M, Registre d’état civil, Notre-Dame de Montréal, 1699.— Lemire-Marsolais et Lambert, Histoire de la Congrégation de Notre-Dame, II : 53 ; III 281. 393–397 ; IV : 6, 29–35, 52, 90–101, 124–129, 141–157, 266–275, 277, 348, 354, 357, 361, 368–378, 408 ; V : 15, 17, 20, 87–98 ; VI : 23, 25.— Tanguay, Dictionnaire.

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Andrée Désilets, « ARNAUD, MARIE-MARGUERITE-DANIEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/arnaud_marie_marguerite_daniel_3F.html.

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Auteur de l'article:    Andrée Désilets
Titre de l'article:    ARNAUD, MARIE-MARGUERITE-DANIEL
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    18 mars 2024