Titre original :  William Gush - Portrait Painter by Mrs Dee Helmore - IHGS

Provenance : Lien

ALLISON, CHARLES FREDERICK, marchand, philanthrope et administrateur scolaire, né le 25 janvier 1795 à Cornwallis, Nouvelle-Écosse, fils de James Allison, fermier et marchand, et de Margaret Hutchinson ; le 23 juin 1840, il épousa Milcah Trueman, et ils eurent au moins une fille ; décédé le 20 novembre 1858 à Sackville, Nouveau-Brunswick.

Descendant d’Écossais de l’Ulster, Charles Frederick Allison grandit à Cornwallis, où il fit ses études. Après s’être installé à Parrsboro, il travailla quelques années à titre de commis dans un magasin appartenant à James Ratchford, un parent par alliance. À 21 ans, Allison entra dans l’entreprise commerciale en plein essor que dirigeaient son cousin William Crane et Bardin Turner, à Sackville, et en devint en quelques années l’associé. La firme Crane and Allison écoulait dans la région de Sackville des produits agricoles locaux et des marchandises importées ; de plus, elle faisait affaire dans la région de la rivière Miramichi d’où elle exportait du bois de construction à Liverpool, en Angleterre, et où elle vendait aussi des vivres et des produits d’importation. Grâce à l’étendue de ses liens commerciaux avec la Grande-Bretagne et les États de la Nouvelle-Angleterre, la compagnie joua aussi un rôle important dans l’expansion de la construction navale à Sackville, puisqu’elle acheta quelques navires à des chantiers de l’endroit au cours des années 1820. La façon prudente avec laquelle Allison abordait les opérations commerciales – selon un de ses contemporains, Allison était « enclin à rechercher des méthodes sûres plutôt que rapides d’acquérir la richesse » – faisait de lui le pendant efficace du bouillant Crane. Comme ce dernier prit une part active à la politique provinciale à partir de 1824, Allison assuma dans une large mesure la gestion quotidienne de la firme, jusqu’à ce qu’il se retire des affaires au début de 1840 pour se consacrer à la fondation de la Mount Allison Wesleyan Academy, à Sackville.

L’intérêt qu’Allison manifesta pour l’éducation trouve sa source dans une crise spirituelle qu’il traversa au milieu des années 1830 et qui aboutit à sa conversion de l’anglicanisme au méthodisme. Sous l’influence du ministre William Smithson, il commença à assister aux offices méthodistes en 1833, et, en 1836, il figurait au nombre des personnes converties au cours d’une série d’assemblées revivalistes tenues à Sackville par le révérend John Bass Strong. Allison se joignit ainsi à une confession dont les membres souhaitaient depuis quelques années ouvrir un établissement d’enseignement dans les Maritimes, sans avoir pu réunir les fonds nécessaires. En 1839, Allison résolut cette difficulté en offrant d’acheter un terrain à Sackville, d’y construire à ses frais un bâtiment approprié pour abriter une école et de faire don à l’établissement de £100 par an durant ses dix premières années d’existence. Il voulait fonder une école préparatoire pour les garçons où « l’on [pourrait] enseigner non seulement les matières de niveau élémentaire, mais aussi celles de niveau supérieur ».

On discuta de l’offre d’ Allison pour la première fois à une réunion des ministres méthodistes néo-brunswickois de Saint-Jean, puis on la soumit à une assemblée conjointe des représentants du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, à Halifax, le 12 juillet 1839. Un observateur, le ministre Enoch Wood*, évoqua par la suite l’attitude sans prétention qui caractérisait Allison à la réunion. Il écrivit : « Il y a une phrase de son discours que je n’ai jamais oubliée [...] « Le Seigneur m’a mis dans le cœur de faire don de cette somme pour la construction d’une école wesleyenne » – puis il fit une courte pause, comme s’il craignait d’avoir parlé trop fermement, et continua ainsi – « Je sais que cette pensée vient du Seigneur, car de nature j’aime l’argent. »

Les membres de l’assemblée acceptèrent l’ « offre munificente » d’Allison. Celui-ci liquida ses affaires en janvier 1840 et, le 9 juillet, il posa la première pierre de la Mount Allison Wesleyan Academy ; il surveilla en personne sa construction et assista à son ouverture le 19 janvier 1843. Allison manifesta un vif intérêt pour le fonctionnement de l’école durant les années suivantes : il y venait fréquemment et exerça les fonctions de trésorier jusqu’à sa mort. Homme tranquille et timide par tempérament, Allison évitait de paraître en public. En 1849, il refusa la nomination au Conseil législatif du Nouveau-Brunswick que lui offrait le chef du gouvernement, Edward Barron Chandler*, malgré l’assurance qu’il n’aurait pas à s’associer à un parti politique. Il continua à consacrer la plus grande partie de ses forces à l’école et, à la fin des années 1840 et au début des années 1850, il joua un rôle de premier plan en encourageant l’idée d’ajouter une école de filles. Il supervisa la construction du nouveau bâtiment et, à l’été de 1854, il eut la satisfaction de voir l’école recevoir des étudiantes, après lui avoir fait don de £1 000 ; Mary Electa Adams* devait en être la première directrice. Allison mourut avant l’inauguration d’un autre établissement portant son nom – le Mount Allison Wesleyan College, ouvert en 1862 –, mais ce dernier reçut la somme qu’Allison avait laissée par testament en vue de la construction d’un collège conférant des grades.

Cependant, à l’époque où Charles Frederick Allison mourut, ce n’est pas l’argent qu’il donna à Mount Allison qu’on se rappela surtout, bien qu’il ait fait d’importantes donations. En fait, son abandon des affaires en 1840 avait limité sa fortune que l’on qualifiait « de petite » ; on estimait sa succession à £10 000 seulement. Le directeur de l’école, Humphrey Pickard*, déclara que le don d’Allison comprenait aussi son temps et ses forces, et qu’avec sa mort on pleurait la perte d’un conseiller compétent et d’un ami loyal et fidèle de l’établissement. Comme marchand, Allison avait participé avec succès à l’économie commerciale des Maritimes ; comme fondateur de Mount Allison, il consacra sa fortune et ses capacités personnelles à son Église et à la cause de l’éducation dans la région.

John G. Reid

Un grand portrait en pied de Charles Frederick Allison, commencé par l’artiste anglais William Gush peu avant la mort d’Allison en 1858 et terminé subséquemment, appartient à l’Owens Art Gallery de la Mount Allison Univ. (Sackville, N.-B.). L’Alumni and Continuing Education Centre de cette même université possède un portrait plus petit, du même artiste. Des détails concernant ces portraits se trouvent aux Mount Allison Univ. Arch., F. W. W. DesBarres, « Correspondence from Alice Borden and L. M. Fortier concerning William Gush (artist), his career, and his painting of the Allison portraits » (ms., 1929).

APNB, MC 218, MS3/17 ; « New Brunswick political biography », J. C. et H. B. Graves, compil. (11 vol., copie dactylographiée), IV ; RG 7, RS74A, 1858, C. F. Allison.— BLHU, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 7 : 203.— Mount Allison Univ. Arch., C. F. Allison papers.— Musée du N.-B., N.B. Hist. Soc. papers, Crane & Allison corr., 1834–1852.— PANS, MG 3, 300.— SOAS, Methodist Missionary Soc. Arch., Wesleyan Methodist Missionary Soc., corr., Canada, C. F. Allison à William Temple, 4 juin 1839 (mfm aux UCA et à l’United Church of Canada, Maritime Conference Arch. (Halifax).— United Church of Canada, Maritime Conference Arch., Wesleyan Methodist Church, New Brunswick District, minutes, 12 juill. 1839 (mfm aux UCA).—Acatalogue of the officers and students of the Wesleyan Academy, Mount Allison, Sackville, New Brunswick (Saint-Jean, N.-B., et Sackville), 1843–1852 (copies aux Mount Allison Univ. Arch.).— British North American Wesleyan Methodist Magazine (Saint-Jean), 1 (1840–1841) : 79–80 ; 2 (1842) : 274 ; 3 (1843) : 198–199 (une série d’articles courts non signés portent sur la fondation de la Wesleyan Academy ; le premier reproduit une proposition de dotation faite par Allison).— Richard Knight et William Temple, « Address of the Wesleyan missionaries in the Nova Scotia and New-Brunswick districts to the members of society, and congregations attending their ministry, and friends of religious education generally », British North American Wesleyan Methodist Magazine, 1 : 558.— Mount Allison Academic Gazette (Sackville), nos 1 (déc. 1853)–6 (1857), spécialement nº 3 (déc. 1854) : 2–4 ; nº 8 (1859) : 13–14 (copies aux Mount Allison Univ. Arch.).— Humphrey Pickard, « A discourse commemoratory of the late Chas. F. Allison, esq., founder of the Mount Allison Wesleyan Academy, delivered in Lingley Hall, Sabbath evening, May 29th, 1859, at the request of the students », Mount Allison Academic Gazette, nº 8 : 5–9.— Provincial Wesleyan (Halifax), 14 févr. 1852, 18 mars 1853.— Royal Gazette (Fredericton), 21 févr. 1849.— L. A. Morrison, The history of the Alison, or Allison family in Europe and America, A.D. 1135 to 1893 ; giving an account of the family in Scotland, England, Ireland, Australia, Canada, and the United States (Boston, 1893).— D. E. Alward, « Down Sackville ways shipbuilding in a nineteenth century New Brunswick outport » (thèse de b.a., Mount Allison Univ., 1978), 136–137.— W. C. Milner, History of Sackville, New Brunswick (Sackville, 1934).— J. G. Reid, Mount Allison University : a history, to 1963 (2 vol., Toronto, 1984).— Smith, Hist. of Methodist Church.— Wynn, Timber colony.— [M. C. Maxwell] e A. E. Vesey, « Founder’s Day address », Mount Allison Record (Sackville), 17 (1933–1934) : 14–22 (copie aux Mount Allison Univ. Arch.).— « The old Sackville Academy », Argosy (Sackville), 39 (1912–1913) : 262–264 (copie aux Mount Allison Univ. Arch.).— Enoch Wood, « Wesleyan Academy, Mount Allison, Sackville, N.B. », Wesleyan (Halifax), 19 mai 1882 : [6].

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John G. Reid, « ALLISON, CHARLES FREDERICK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/allison_charles_frederick_8F.html.

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Auteur de l'article:    John G. Reid
Titre de l'article:    ALLISON, CHARLES FREDERICK
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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