CHOLENEC, PIERRE, prêtre, jésuite, missionnaire, né à Saint-Pol-de-Léon en Basse-Bretagne le 10 juin 1641, décédé à Québec le 30 octobre 1723.

Le père Cholenec entra chez les Jésuites, à Paris, le 8 septembre 1659. D’un esprit aisé et d’un caractère aimable, il ne rappelait pas sa terre natale où régnait le « droit de bris et d’épave ». Déjà, pendant ses études philosophiques, on le nomma préfet du prince Renaud d’Este.

Après sa théologie au collège Louis-le-Grand à Paris, il partit pour le Canada en 1674. L’année suivante, il se trouve à Kentaké (La Prairie de la Magdeleine) où il est réputé comme prédicateur et directeur spirituel. Il y rencontra alors Jacques Largillier, dit Le Castor, et Pierre Porteret, deux donnés qui avaient assisté le père Jacques Marquette* à ses dernières heures. Il prépara aussitôt le premier récit détaillé de cette mort, qui devait être repris dans plusieurs autres relations. À l’automne de 1677, à la mission iroquoise de Saint-François-Xavier, il accueillit Kateri Tekakouitha* qui arrivait du canton agnier. Comme le faisaient ses confrères de la mission et comme il le faisait pour tous ses dirigés, il chercha plutôt à la christianiser qu’à la franciser. Plus d’une fois, cette attitude missionnaire suscita la colère de Frontenac [Buade*].

De 1683 à 1688, le père Cholenec travailla à Lorette, mais revint ensuite à la mission iroquoise, dont il fut le supérieur de 1695 à 1699. C’est alors qu’il écrivit, dans un style aisé et correct, une biographie de Kateri Tekakouitha. En 1700, il était supérieur des Jésuites à Montréal, mais il retourna ensuite à Saint-François-Xavier où il exerça la même charge de 1712 à 1722. Il composa une nouvelle vie de Kateri Tekakouitha, destinée aux Lettres édifiantes et, en latin, une biographie de la vierge iroquoise accompagnée d’une lettre au général des Jésuites à Rome. Cette lettre fut suivie d’une relation du martyre trop peu connu de plusieurs Indiens de sa mission.

Peu de temps avant sa mort, Cholenec eut le bonheur de demeurer dans la nouvelle résidence des Jésuites, érigée par ses soins au cœur du nouvel emplacement de la mission, aujourd’hui encore habitée par ces mêmes religieux. Il mourut au collège de Québec le 30 octobre 1723.

Henri Béchard, s.j.

ASJCF, Varia, V, 6 ; 748.— ASQ, mss, 374.— Beatificationis et Canonizationis Servœ Dei Catharinœ Tekawitha Virginis Indianœ Positio Super Virtutibus (Rome, 1940).— JR (Thwaites), passim.— Lettres édifiantes, et curieuses escrites des missions étrangères par quelques missionnaires de la compagnie de Jésus (30 vol., Paris, 1707–1773 ; nouv. éd., Paris, 1871), XII, XIII.— Relation de ce qui s’est passé de plus remarquable aux missions de la Compagnie de Jésus en la Nouvelle-France, les années 1673 à 1679 (Québec, 1860).— E. J. Devine, Historic Caughnawaga (Montréal, 1922).— Arthur Jones, « ȣendake Ehen » or old Huronia (Toronto, 1909).— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, III : 597–612.

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Henri Béchard, s.j., « CHOLENEC, PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 24 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cholenec_pierre_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    24 nov. 2024