BULTEAU, GUILLAUME, prêtre, récollet, né en 1666, profès en 1689 de la province de Saint-André, en Flandre, décédé à Québec, le 9 novembre 1716.

Depuis 1694, le père Guillaume était au couvent de Montréal. Dans la nuit du 23 au 24 février 1695, accompagné de son supérieur, le père Joseph Denys, et d’un autre récollet, il se porte au secours des religieuses de l’Hôtel-Dieu, dont l’établissement était la proie des flammes. La même année, à Trois-Rivières, il supplée le curé Luc Filiastre, absent, et enregistre des actes les 17 et 25 septembre ainsi que le 6 octobre 1695. Deux ans plus tard, il est recensé comme missionnaire à Contrecœur et, en 1699, il est à Varennes.

Le père Guillaume succède au père Filiastre comme supérieur des Récollets de Montréal en 1700. La même année, c’est en sa qualité de supérieur qu’il assiste à l’assemblée générale des Autochtones, tenue à Montréal du 3 au 8 septembre. À la suite du chevalier de Callière, de Bochart de Champigny, de Rigaud de Vaudreuil et de quelques autres personnalités, le père Bulteau signe le procès-verbal de cette assemblée avec les supérieurs des Sulpiciens et des Jésuites, étape décisive vers le grand traité de paix conclu en 1701.

Le 16 octobre 1701, à Varennes, il baptise Marie-Marguerite Dufrost* de Lajemmerais, future Mme d’Youville, fondatrice des sœurs Grises. En 1705, poussé par un zèle bien compréhensible, le père Guillaume, résidant alors à Québec, confie à Maurice Déry, habitant de Charlesbourg, un enfant bâtard dont le père, connu de lui seul, devait verser chaque année 50# au père adoptif. Or Déry ne reçoit que 25# la première année et, à plusieurs reprises, il rappelle au récollet qu’il a déjà plusieurs bouches à nourrir. Après avoir patienté quatre ans, le 15 décembre 1709, il est autorisé par une ordonnance de Jacques Raudot à faire citer le religieux devant Pierre Raimbault, subdélégué de l’intendant à Montréal, pour le sommer de faire connaître le père de l’enfant afin de lui réclamer son dû.

En 1712, le père Guillaume est de nouveau supérieur à Montréal, alors que le syndic des Récollets, Jean Soumande, ratifie en leur nom un contrat avec Pierre Janson dit Lapalme, maître entrepreneur en maçonnerie, qui s’engageait à bâtir le portail de l’église des Récollets pour 1 800#.

Quelques jours avant sa mort, le père Guillaume, demeurant de nouveau à Québec, signe, à titre d’ancien gardien de Montréal, une requête adressée par cinq récollets de la mission canadienne au provincial et aux définiteurs de la province de Saint-Denis relativement aux charges. C’était le 6 novembre 1716. Le lendemain, les mêmes récollets signent une autre requête adressée à Vaudreuil pour qu’il appuie leurs suggestions auprès du provincial. Deux jours plus tard, le père Guillaume meurt après 22 ans d’apostolat au Canada.

Jacques Valois