En 1987, le premier ministre Brian Mulroney et les premiers ministres des provinces convinrent de l’Accord du lac Meech, qui proposait des amendements à la constitution et la décentralisation de certains pouvoirs fédéraux au profit des provinces. Selon Robert Bourassa, revenu à la tête du gouvernement du Québec, cette entente ramènerait sa province dans le cadre constitutionnel dont elle avait été exclue en 1982. Au cours d’une audience du Sénat, l’ancien premier ministre Pierre Trudeau fit connaître sa position. Il était furieux, en partie à cause de l’interprétation donnée par Bourassa des événements de 1982, mais surtout parce que l’accord pouvait donner au Québec le statut particulier que lui-même avait si longtemps refusé.
Elijah Harper, le premier député autochtone au Manitoba, ralentit les travaux de la législature de la province afin de protester contre le manque de consultation auprès des Autochtones du pays. Ailleurs, deux nouveaux premiers ministres libéraux, Frank Joseph McKenna, du Nouveau-Brunswick, et Clyde Kirby Wells, de Terre-Neuve, manifestèrent eux aussi leur opposition à l’Accord du lac Meech, qui devait être ratifié par toutes les provinces au plus tard en juin 1990. Ce mois-là, c’en fut fait de l’accord : Wells, faisant référence aux délais qui avaient lieu au Manitoba, ajourna les travaux de la Chambre d’assemblée de sa province sans l’avoir mis aux voix.