WAXAWAY (Wexar, Assurowlaway, Prince Waxaway, en abénaquis sάliαl∂we : « Snow Tail »), dogique et sous-chef de la tribu des Canibas de la confédération abénaquise ; circa 1694–1710.

Waxaway habitait à Amesoquanty (Amassokanty, aujourd’hui Farmington Falls, Maine), et il est possible qu’il ait été le jeune frère de Sampson Hegan du même village. Au début de juillet 1694, Waxaway prit part à une assemblée de guerriers qui se tint à cet endroit. Il sejoignit à Bomoseen et, le 18 du même mois (ancien style), participa à la violente attaque que ce chef et Claude-Sébastien de Villieu menèrent contre Oyster River (Durham, N.H.). Selon toute évidence, Waxaway fut profondément affecté par le carnage : quelque temps après, il paya la rançon de Mme Ann Jenkins, qui était au nombre des captifs de Bomoseen, et aida plusieurs autres prisonniers. À partir de cette époque, il adopta une attitude pacifique.

De 1694 à 1701, Waxaway servit comme dogique, ou chef spirituel laïque, et aida le père Vincent Bigot à la mission d’Amesoquanty. Il parlait un bon anglais et les prisonniers britanniques l’appelaient « le prêtre indien » et « prince Waxaway ». Il a sans doute accompagné le père Bigot au Canada en septembre 1698 et en octobre 1701, quand celui-ci rendit visite aux missions abénaquises de Saint-François de Sales (vraisemblablement à l’endroit où se trouve l’actuelle Beauceville) et de Saint-Joseph de Sillery, près de Québec. Il semble que Waxaway ait été le chef indien parlant anglais qui, à Falmouth (aujourd’hui Portland, Maine), le 3 et le 4 juin 1701, assista aux pourparlers avec les délégués de la Nouvelle-Angleterre. Il dit au père Bigot qu’il avait vaillamment défendu la religion catholique qui, selon lui, l’avait aidé à se guérir de son ancienne passion pour l’alcool. À Falmouth, le 20 juin 1703, il signa, avec d’autres chefs abénaquis, un traité de paix avec le Massachusetts. Bien que la guerre reprît à peine deux mois plus tard, Waxaway respecta la paix et se dévoua pour alléger les souffrances des prisonniers anglais.

Le père Bigot avait été rappelé de la mission en 1701 et, en 1704, plusieurs habitants d’Amesoquanty allèrent s’établir au Canada, à Bécancour. Plus tard, Waxaway et certains autres se fixèrent à Narantsouak (Old Point, à South Madison, Maine). Il passa vraisemblablement l’hiver de 1708–1709 au Canada, car son nom ne figure pas au recensement des Indiens de la Kennebec fait par La Chasse* en novembre 1708.

À Narantsouak, l’hiver suivant, un Indien (fort probablement Waxaway) racheta le lieutenant Josiah Littlefield, de Wells, Maine, de son « maître » abénaquis du Canada, pour éviter à ce prisonnier malade les risques d’un voyage en hiver dans ces régions. Littlefield écrivit à Joseph Dudley, gouverneur du Massachusetts, que « l’Indien de Narantsouak » l’avait par ses soins aidé à recouvrer la santé et avait été pour lui « comme un père ». L’été suivant, le nouveau maître de Littlefield conduisit à Falmouth un groupe d’une cinquantaine d’Abénaquis, partisans de la paix, qui se plaignirent d’avoir été « traités injustement » par des pêcheurs anglais lors de pourparlers en faveur d’une trêve. Ils furent mal reçus par le commandant, le capitaine Samuel Moodey. Waxaway relâcha Littlefield, mais il ne fut pas récompensé de son geste et en éprouva une grande déception. Il dit au lieutenant Joseph Bean, commandant en second, que « les Français étaient très courroucés » envers les partisans de la paix, parce que ces derniers avaient ramené Littlefield au fort et que, « n’ayant à présent aucun commerce avec eux [les Français], ils venaient pour obtenir des provisions des Anglais ». Ils furent déçus une fois de plus.

On ignore ce que furent les dernières années de la vie de Waxaway, ainsi que la date de sa mort.

Frank T. Siebert, jr.

Newberry Library, Ayer Coll., La Chasse census (1708).— [Vincent Bigot], Relation de ce qui sest passé de plus remarquable dans la mission des Abnaquis à lAcadie, lannée 1701 (Manate [New York], 1858), 8–10.— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F., II : 495.— Documentary hist. of Maine, IX : 276, 302s. ; X : 94s.— Hutchinson, Hist. of Mass-bay (1768), II : 171.— New Eng. Hist. and Geneal. Register, XVIII (1864) : 163s.— Penhallow, Hist. of wars with Eastern Indians (1726), 2.— Province and court records of Maine, V : 23.— E. E. Bourne, The history of Wells and Kennebunk from the earliest settlements to the year 1820 (Portland, Me, 1875), 267–273.— Coleman, New England captives, I : 435–437.

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Frank T. Siebert, jr., « WAXAWAY (Wexar, Assurowlaway) (Prince Waxaway) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/waxaway_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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