THURGAR, JOHN VENNER, négociant, banquier et officier de la milice, né en 1797 dans le Yorkshire, en Angleterre, époux d’Anna Paddock dont il eut deux filles et un fils, décédé à Saint-Jean, N.-B., le 29 février 1880.

John Thurgar quitta l’Angleterre à l’âge de 20 ans pour être l’apprenti de son oncle, John Lawder (Lauder) Venner, loyaliste et propriétaire à Saint-Jean d’un commerce de vins et de vente à commission. En 1823, il succéda à son oncle en tant que propriétaire et pendant 57 ans dirigea l’entreprise qui resta toujours à Market Wharf. Il triompha de nombreux obstacles financiers parmi lesquels on peut énumérer : une importante dette contractée pour la mise de fonds initiale, une escroquerie qui l’amena au bord de la ruine, un incendie désastreux et plusieurs crises économiques sérieuses. L’affaire de Thurgar se développa régulièrement dans le Royaume-Uni, aux Antilles, à New York et à Boston.

Les activités bancaires commencèrent à devenir un élément essentiel de la carrière de Thurgar lorsqu’il devint fondateur et président de la City Bank de Saint-Jean en 1836. Trois ans plus tard, lorsque cette banque fusionna avec la Bank of New Brunswick, Thurgar en devint l’un des administrateurs. Il fut administrateur en chef de la Bank of British North America pendant 25 ans, administrateur des companies Equitable et Marine Insurance et agent, à Saint-Jean, pour le compte de la New Brunswick and Nova Scotia Land Company.

Thurgar s’intéressa aussi, durant toute sa vie, à la milice locale, entra dans le corps d’artillerie comme simple soldat et finit par accéder au grade de colonel. Son fils, John Venner Thurgar, continua cette tradition en devenant lieutenant-colonel du 3e bataillon de la milice de Saint-Jean.

En novembre 1864, lorsque Thurgar passa à son fils la direction de son entreprise, le Saint John Globe écrivit : « Aucun homme ne peut se retirer des affaires avec un passé aussi irréprochable à tous les égards. » Son testament, passé neuf ans plus tard, montre qu’il avait amassé une fortune considérable et qu’il s’était taillé une belle situation dans la société. En dépit du fait qu’il n’était pas originaire de Saint-Jean, Thurgar, parce qu’il possédait une affaire prospère et qu’il avait contracté un beau mariage, avait répondu aux critères auxquels ses contemporains se référaient pour mesurer le succès. Pendant un demi-siècle, Thurgar contribua largement au développement commercial de Saint-Jean, partie vitale de l’Empire britannique à cette époque.

Richard Wilbur

N.B. Museum, J. V. Thurgar papers, recueil de lettres, 18271831 ; Scrapbook 13, Clarence Ward, Old times in Saint John, coupures du Saint John Globe, 12 août 1905.— Census of Canada, 1870–71 (5 vol., Ottawa, 1873), district 174.— Royal Gazette (Fredericton), 18351838.— Saint John Daily Sun, 1er mars 1880, 3 nov. 1887.— Dom. ann. reg., 1880–81, 432.— R. M. Breckenridge, The Canadian banking system, 1817–1890 (« American Economic Association pub. », X, New York, 1895).

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Richard Wilbur, « THURGAR, JOHN VENNER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/thurgar_john_venner_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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