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TAYLOR, GEORGE THOMAS, photographe et peintre, né le 6 septembre 1838 à Fredericton, fils de William Pentlow (Pentlowe) Taylor, charpentier, et de Frances Anne Morrison ; le 14 novembre 1860, il épousa dans cette ville Sarah I. George (décédée le 30 janvier 1866), puis le 22 octobre 1868, à Boiestown, Nouveau-Brunswick, Mary Avery, et de ce second mariage naquirent quatre filles et deux fils ; décédé le 5 avril 1913 à Fredericton.
George Thomas Taylor est le plus important des photographes néo-brunswickois du xixe siècle. Son vif intérêt – précoce semble-t-il – pour les choses scientifiques, allié à son inclination pour les arts, lui permit d’atteindre l’excellence dans sa profession. Il fit son apprentissage dans les années 1850 au studio que le daguerréotypiste itinérant David Lawrence tenait à Fredericton. Selon la tradition familiale, il reçut aussi une certaine formation artistique d’une dame Cooksley, la femme d’un officier du 22nd Foot en garnison à Fredericton à la fin des années 1860. Taylor connut son premier succès de photographe à l’époque où il utilisait une plaque au collodion humide, auquel il s’était initié pendant son apprentissage. Il adopterait les plaques sèches à la gélatine, plus simples d’emploi, dans les années 1880, quand elles apparaîtraient sur le marché. Dès ses débuts, il fabriqua son matériel avec l’aide de son père charpentier ; il emploierait des appareils de fabrication domestique tout au long de sa carrière.
Taylor n’eut pas à attendre longtemps avant que ses talents soient reconnus. Dès 1863, Arthur Hamilton Gordon, le dernier lieutenant-gouverneur de la période coloniale du Nouveau-Brunswick, lui commanda des vues de divers lieux de la province ; il rédigea une lettre ouverte de recommandation qui lui donnait à lui, ainsi qu’au procédé relativement nouveau de la photographie, une certaine crédibilité. Durant toute sa carrière, Taylor entretint d’étroites relations avec les Malécites de la vallée de la Saint-Jean, notamment avec Gabriel Acquin*. Étant donné que ces derniers connaissaient à fond cette région difficile et savaient s’y débrouiller, ils l’aidaient dans ses excursions. Cependant, comme la plupart des photographes du xixe siècle, Taylor était assailli de problèmes financiers. Au moment du recensement de 1871 (où on l’identifie comme universaliste), lui-même, sa femme et leurs deux petites filles habitaient la ferme familiale avec son père veuf. Plus d’une fois dans les dures premières années de la décennie 1870, Taylor fit de la réclame pour vendre ses négatifs. Quelques-uns trouvèrent preneur, et des images de lui furent vendues sous d’autres noms d’éditeur. Dans la même période, le Canadian Illustrated News de Montréal publia certaines de ses images, ce qui fit connaître davantage son travail. Taylor ne semble pas avoir fait beaucoup de portraits en studio, car on en trouve peu dans ce qui subsiste de son œuvre. En général, on considère que son excursion à la source de la rivière Tobique en 1906 marqua la fin de sa carrière de photographe.
À compter de la fin du siècle, George Thomas Taylor se consacra surtout à la peinture. Ses toiles, qui évoquent en général des activités pratiquées au xixe siècle dans les bois du Nouveau-Brunswick, fourmillent de détails, mais la perspective linéaire ou aérienne y est négligée et l’anatomie des personnages, rendue avec maladresse. Bien que Taylor ait probablement tenu la peinture pour une forme supérieure d’art, ce sont ses photographies qui témoignent de ses capacités artistiques. Grâce à la précision de son regard, à son sens aigu de la composition, à son habileté technique et à la finesse de son talent, il savait rendre ses sujets avec clarté, sensibilité et minutie. Que ce soit en photographiant des paysages, des ouvrages architecturaux ou les moments intimes d’un pique-nique en famille, il a immortalisé avec maîtrise le Nouveau-Brunswick de la fin du xixe siècle.
La principale collection de photographies prises par George Thomas Taylor est conservée aux APNB, dans la section des photographies, sous la cote P5. Le Musée du N.-B. abrite une excellente sélection de ses épreuves originales. On trouve la collection la plus complète de ses peintures à la Beaverbrook Art Gallery, Fredericton.
AN, RG 31, C1, 1851, 1861, 1871, 1881, 1891, York County (mfm conservé au Musée du N.-B.).— APNB, RS 160, L4, C : 325 ; D : 191.— Musée du N.-B., Vert. file, G. T. Taylor ; Dept. of Fine and Decorative Arts, Artists files.— APNB, George Thomas Taylor 1838–1913 (catalogue d’exposition, Fredericton, 1968).— Bill Broad, « The story of an early Fredericton photographer », Daily Gleaner (Fredericton), 14 nov. 1961.— J. R. Harper, Early painters and engravers in Canada (Toronto, 1970).— F. H. Phillips, « Glass-plate prophet », Field and Stream (New York), 60 (1955–1956), no 7 : 114s. ; « Wet plate wonder », Canadian Geog. Journal (Ottawa), 52 (janv.–juin 1956) : 166–177.— Vital statistics from N.B. newspapers (Johnson), 18–19 ; 24 ; 26.
Peter J. Larocque, « TAYLOR, GEORGE THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/taylor_george_thomas_14F.html.
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Auteur de l'article: | Peter J. Larocque |
Titre de l'article: | TAYLOR, GEORGE THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |