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SHEPARD, JOSEPH, fermier, milicien, propriétaire de moulins, fonctionnaire et organisateur politique, né probablement le 10 août 1765 dans le New Hampshire ; le 11 avril 1803, il épousa Catherine Fisher, et ils eurent quatre fils et au moins quatre filles ; décédé le 3 mai 1837 dans le canton d’York, Haut-Canada.

Né de parents irlandais, Joseph Shepard était jeune homme quand il décida de se rendre dans le Haut-Canada. Bien qu’on ne connaisse pas l’année de son arrivée, il était peut-être le Joseph Shepard qui, en 1790, demanda et reçut à Kingston une concession loyaliste, dont il ne prit cependant pas possession. Cette hypothèse concorde avec la tradition selon laquelle il faisait la traite avec les Indiens dans la région de la baie de Quinte avant d’arriver dans le district de Home. Shepard vint peut-être à York (Toronto) dès 1793, mais le premier document qui atteste sa présence est la demande de terre qu’il présenta avec succès au début de 1796. Un autre document de 1797 rapporte qu’il vivait dans le canton de Hope ; peut-être ne passa-t-il que certaines périodes à York avant de s’installer dans les environs en 1798.

Les 200 acres que Shepard obtint se trouvaient dans la rue Yonge, à environ huit milles au nord d’York, en pleine forêt. Quelques années plus tard, il acquit aussi le lot voisin, puis d’autres terres dans la région, de même que 100 acres dans le canton de Tecumseth en récompense de ses états de service pendant la guerre de 1812. Simple soldat dans le 3rd York Militia, il prit part à la bataille d’York en avril 1813 ; il fut alors blessé par l’explosion d’une poudrière, assez grièvement pour mériter une pension à vie.

Les premiers lots de Shepard devinrent une ferme très rentable sur laquelle il construisit une scierie et un moulin à farine, exploités par ses fils. Par conscience sociale, il partagea les fruits de sa réussite en donnant un terrain et de l’argent pour la construction d’une église anglicane aujourd’hui connue sous le nom de St John, à York Mills (Toronto). De plus, entre 1804 et 1823, il servit trois fois à titre d’estimateur du canton d’York et deux fois à titre de gardien de la fourrière et d’inspecteur des grands chemins et clôtures. En 1819, l’assemblée des citoyens le chargea, avec Jesse Ketchum*, de superviser la construction d’un pont, sur la rue Yonge.

Le souci que Shepard avait du sort de ses concitoyens fit tôt de lui un champion de la réforme politique, fait inhabituel pour un anglican. Environ 20 ans avant l’émergence d’un mouvement réformiste dans les années 1820, il en était l’un des principaux défenseurs dans le district de Home. En 1807, il présida deux assemblées de soutien à la campagne du juge Robert Thorpe contre le gouvernement. En juin 1812, peu avant le début de la guerre, il brigua les suffrages dans la circonscription d’York East and Simcoe en se présentant comme un adversaire de l’abrogation de l’habeas corpus. L’administrateur Isaac Brock* exigeait cette abrogation pour faciliter la chasse aux éléments déloyaux de la population, mais Shepard n’admettait pas qu’on accorde un tel pouvoir à des autorités non élues. Le candidat gouvernemental, Thomas Ridout*, le battit à plates coutures, à cause de la division des opposants à l’abrogation.

Dès la création de la Farmers’ Storehouse Company, en 1824, Shepard fit partie du conseil d’administration de cette société qui, fondée pour entreposer les produits de ses membres et faire en leur nom des achats et des ventes, convenait au démocrate populiste qu’il était. À la fin des années 1820, deux problèmes retinrent son attention : la question des non-naturalisés [V. sir Peregrine Maitland*] et le sort du juge John Walpole Willis*. Avec trois autres personnes, il était membre du « comité central des habitants du Haut-Canada » qui, en avril 1827, envoya Robert Randal* porter en Angleterre des pétitions contre le Naturalization Bill. En juillet 1828, il fut l’un des 44 hommes qui publièrent l’avis de convocation d’une assemblée publique organisée pour discuter de certains griefs. L’assemblée, tenue à York le 5 juillet, adopta sous la forme d’une pétition des résolutions qui s’opposaient au limogeage de Willis et qui réclamaient des réformes.

La même année, Shepard commença à collaborer avec William Lyon Mackenzie*. À l’instar de bien d’autres sympathisants réformistes, il voyait, paraît-il, d’un mauvais œil les excès de Mackenzie, mais il se laissa convaincre malgré tout de le présenter dans York en vue des élections à l’Assemblée. Il fit de même aux cinq élections suivantes, jusqu’à la division de la circonscription en 1833. Aux élections générales de 1834, Mackenzie se présenta dans l’une des nouvelles circonscriptions d’York et Shepard fut candidat dans une autre, mais il céda gracieusement sa place à un candidat plus jeune, David Gibson*.

Joseph Shepard mourut quelques mois avant la rébellion de 1837. Ses quatre fils participèrent au soulèvement et sa ferme servit de point de ralliement à ceux qui se rendaient vers le sud, à la taverne de John Montgomery*. Sa femme apporta son assistance aux rebelles en nouant autour de leurs bras les bandes d’étoffe qui leur servaient de signe distinctif. Shepard s’était efforcé d’arracher le pouvoir politique à la minorité non élue et, tout naturellement, sa famille tenta de marcher dans la voie qu’il avait tracée.

Ronald J. Stagg

AO, Land record index ; MS 451, York Countork Township, St John’s Anglican Church cemeterork Mills [Toronto] ; RG 1, C-IV, York Township ; RG 22, sér. 305, 1837.— APC, RG 1, L3, 448A : S2/58 ; 450A :S3/232 ; 493A : S misc., 1788–1795/89–90 ; RG 5, A1 : 49388, 50743–50746, 50763–50764.— PRO, CO 42/343 : 200–201 ; 42/347 : 60–61 ; 42/348 : 148–163 ; 42/385 : 51.— Town of York, 1793–1815 (Firth).— York, Upper Canada: minutes of town meetings and lists of inhabitants, 1797–1823, Christine Mosser, édit. (Toronto, 1984).— Canadian Freeman, 13 déc. 1827, 11, 24, 31 juill. 1828.— Constitution (Toronto), 10 mai 1837.— M. A. Graham, 150 years at St. John’s, York Mills (Toronto, 1966).— P. W. Hart, Pioneering in North York : a history of the borough (Toronto, 1968).Robertson’s landmarks of Toronto, 13.

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Ronald J. Stagg, « SHEPARD, JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/shepard_joseph_7F.html.

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Auteur de l'article:    Ronald J. Stagg
Titre de l'article:    SHEPARD, JOSEPH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    28 mars 2024