ROBUTEL DE LA NOUE, ZACHARIE, lieutenant réformé et en pied, capitaine, seigneur de Châteauguay, né à Montréal le 4 juin 1665, fils de Claude de La Noue, seigneur de l’île Saint-Paul, et de Suzanne de Gabrielle, mort en 1733 à la baie des Puants (Green Bay).

Robutel de La Noue commence à faire parler de lui en 1686 à l’occasion de l’expédition du chevalier de Troyes* à la baie d’Hudson, à laquelle il participe à titre d’aide-major. « Quoy qu’ils [les Le Moyne et lui] soient en réputation d’estre des meilleurs canoteurs du paie [pays] », La Noue risque par deux fois de se noyer dans les rapides, son canot se brisant et lui regagnant difficilement la rive car il ne savait pas nager. À la baie d’Hudson, il est un des premiers, avec Pierre Le Moyne d’Iberville et cinq ou six autres, à pénétrer dans le fort Monsipi.

En 1691, il devient enseigne, puis lieutenant réformé en 1692, lieutenant en pied en 1710 et enfin capitaine en 1725. Il participe régulièrement aux diverses expéditions de l’époque. En 1692, par exemple, il escorte, avec trois Canadiens et 25 Indiens, 43 Français qui, de Montréal, se dirigent vers Michillimakinac, dans la région de l’Outaouais. L’année suivante, La Noue conduit un détachement de 625 hommes qui part de Montréal pour attaquer trois villages agniers ; il y est d’ailleurs blessé. Enfin, en 1709, il commande, avec le sieur de Manthet [Ailleboust], le parti du Nord ; selon Rigaud de Vaudreuil, « on peut dire que c’est a sa prudence que nous devons le reste de ce party » ; c’est pourquoi il le qualifie de « tres bon sujet et un des plus braves officiers du pays ».

À partir de 1717, Robutel de La Noue est au service du gouverneur pour tenter par l’intérieur de la Nouvelle-France la découverte de la mer du Nord. Il part en juillet 1717, avec trois canots et l’ordre « de faire l’établissement du per poste dans la rivière de Kanastigoya dans le nord du Lac Supérieur, a presquoi il doit aller à Takamamisououn vers le lac des Christinaux pour en faire un second et avoir par le moyen des Sauvages les connaissances nécessaires pour faire le 3e au Lac des Assenipoëlle ». Il demeure à Kaministiquia jusqu’en 1721 et, au témoignage du père de Charlevoix*, il revient à Montréal cette année-là. Un document conservé aux archives de la Chicago Historical Society contient des données au sujet de l’association de Robutel de La Noue avec Paul Marin* de La Malgue pour faire la traite des fourrures en 1729, mais nous n’avons pas de précisions à ce sujet. La Noue semble avoir passé ses dernières années à la baie des Puants où il meurt en 1733, mais il n’y était pas commandant même s’il avait été proposé pour ce poste.

En août 1706, Robutel de La Noue avait acheté la seigneurie de Châteauguay des enfants et héritiers de Charles Le Moyne*. Il épousa en 1689 Catherine, fille de Jacques Le Moyne* de Sainte-Hélène, et ils eurent neuf enfants.

Nive Voisine

Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 194142 : 179–298.— Chevalier de Troyes, Journal (Caron).— Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1938–39 : 12–179.— Découvertes et établissements des Français (Margry), VI : 522.— Provost, Inventaire de documents, RHAF, IV (1950–51) : 594.

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Nive Voisine, « ROBUTEL DE LA NOUE, ZACHARIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/robutel_de_la_noue_zacharie_2F.html.

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Auteur de l'article:    Nive Voisine
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    20 déc. 2024