PARADIS, JEAN, capitaine de navire, né à Québec le 22 juillet 1658, fils de Pierre Paradis, coutelier, et de Barbe Guyon, décédé avant 1725 à La Rochelle, où il s’était établi.
Après des études chez les Jésuites, à Québec, Jean Paradis suivit les cours de Martin Boutet*, hydrographe du roi. Dès juillet 1678, il achetait les deux maisons de Jean Talon*, sises rue Buade à Québec, et bornées en arrière « par la place d’Armes du Chasteau Sainct Louis », pour la somme de 1 200#. À cette occasion, Louis Rouer* de Villeray agit comme procureur de Talon, retourné en France.
Il ne fait aucun doute que c’est ce Jean Paradis qui commandait le Sainte-Anne, naufragé sur les battures de la rivière Manicouagan à l’automne de 1704 ; l’intendant Jacques Raudot ordonna la vente des débris de ce navire en octobre 1705. C’est également lui qui, venant de La Rochelle à la barre du Neptune en 1711, fut intercepté par l’amiral Walker et obligé de piloter le vaisseau de ce dernier, l’Edgar. On connaît le désastre de la flotte anglaise qui s’ensuivit près de l’Île-aux-Œufs. Quelques historiens ont alors inculpé le pilote Paradis de trahison. A-t-il été réellement traître ? Il méritait bien alors cette phrase dédaigneuse de l’amiral Walker au colonel Samuel Vetch : « Je vous remercie de m’avoir prévenu au sujet du pilote français, mais ma confiance en lui est très limitée. »
Deux ans plus tard, soit en 1713, Jean Paradis, capitaine du Phénix en partance de France pour les Antilles, recrutait des engagés pour cette colonie. En 1720, une ordonnance de Michel Bégon* déclarait bonne et valable la saisie par Étienne Amiot de Lincourt, l’un des gardes du Domaine d’Occident, de l’eau-de-vie passée en fraude par Jean Paradis, capitaine de la Généreuse.
Jean Paradis mourut avant 1725. Il s’était fixé à La Rochelle où il avait épousé, le 8 juin 1693, Catherine Batailler, fille du défunt Pierre Batailler, capitaine de navire, et d’Angélique Roy. Ils eurent huit enfants dont un fils, également prénommé Jean, qui fut pilote de vaisseau comme son père et son aïeul maternel.
AJQ, Greffe de Romain Becquet, 15 juill. 1678 ; Greffe de Gilles Rageot, 9 févr. 1688.— The Walker expedition (Graham).— Juchereau, Annales (Jamet), 365s.— P.-G. Roy, Inv. ord. int., I : 3, 191.— Gabriel Debien, Le peuplement des Antilles françaises au XVIIe siècle. Les engagés partis de La Rochelle, 1683–1715 [Le Caire, 1942 ], 165s.— Ernest Myrand, M. de la Colombière, orateur : historique d’un sermon célèbre prononcé à Notre-Dame de Québec le 5 novembre 1690, à l’occasion de la levée du siège de cette ville [...] suivi des relations officielles de Frontenac, Monseignat et Juchereau de Saint-Ignace [...] (Montréal, 1898).— Archange Godbout, Paradis, MSGCF, I (1944) : 30–33.— Ernest Myrand, Le capitaine Paradis, BRH IV (1898) : 221s.— P.-G. Roy, Qui était le capitaine Paradis, BRH, XLIX (1943) : 65–68.— Victor Tremblay, Au sujet du capitaine Paradis, BRH, L (1944) : 208s.
Roland-J. Auger, « PARADIS, JEAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/paradis_jean_2F.html.
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Auteur de l'article: | Roland-J. Auger |
Titre de l'article: | PARADIS, JEAN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 22 déc. 2024 |