PANET, BONAVENTURE, marchand, homme politique, officier de milice, fonctionnaire et juge de paix, né le 27 juillet 1765 à Montréal, fils de Pierre Panet* et de Marie-Anne Trefflé, dit Rottot ; décédé le 12 mars 1846 à L’Assomption, Bas-Canada.
Issu d’une famille de 17 enfants dont les 6 premiers sont morts en bas âge, Bonaventure Panet s’est surtout fait remarquer pour avoir siégé au premier Parlement du Bas-Canada. Déjà bien connu à L’Assomption, où il s’est établi comme marchand quelques années après avoir fait des études au collège Saint-Raphaël, à Montréal, de 1775 à 1782, il est élu le 11 juin 1792 député de Leinster. Comme la plupart des circonscriptions rurales, celle de Leinster a droit à deux députés et, outre Panet, c’est un autre marchand de L’Assomption, François-Antoine Larocque, que les électeurs ont choisi.
À peine un mois après les élections, Larocque et Panet présentent une requête en vue de se faire concéder chacun 1 200 acres de terre au nord de la seigneurie Saint-Sulpice. Les requérants sont sans doute déçus par la décision du comité des terres du Conseil exécutif qui ne leur accorde à chacun que 200 acres dans le canton de Rawdon. Pour le reste, la décision est ajournée jusqu’à ce que l’arpenteur dépose son rapport. Huit ans plus tard, soit le 28 mars 1800, Panet revient à la charge en demandant 1 200 acres additionnelles, mais il essuie un refus.
À l’ouverture de la première session de la chambre d’Assemblée, le 17 décembre 1792, Panet participe au célèbre débat sur le choix du président, débat au cours duquel s’affrontent pour la première fois les députés francophones et anglophones. Panet contribue à faire élire à ce poste son cousin Jean-Antoine Panet* alors que son frère Pierre-Louis* s’y oppose. Comme on le voit, il se trouve en pays de connaissance, pour ne pas dire en famille, à la chambre d’Assemblée où il côtoie, outre son frère et son cousin, son beau-frère Pierre Marcoux* (qui avait épousé Marie-Anne Dunière), son cousin par alliance Pierre Guerout* et son beau-père Louis Dunière*. C’est le 18 novembre 1786 que Panet avait épousé sa cousine Marguerite Dunière, fille de Louis Dunière et d’Élisabeth Trefflé, dit Rottot. Fait étonnant, ce mariage avait été d’abord célébré devant le ministre anglican David-François de Montmollin*. Puis, le 6 avril 1787, les deux époux avaient fait bénir leur union devant un prêtre catholique, à la cathédrale Notre-Dame de Québec.
Aux élections de 1796, Panet est réélu. Il siège en chambre jusqu’au 4 juin 1800. Par la suite, sa carrière politique connaît une éclipse, et ce n’est qu’en 1809 qu’il redevient député de Leinster. Cette fois, il ne siège que peu de temps puisque le gouverneur sir James Henry Craig* procède à la dissolution du Parlement le 1er mars 1810.
De 1806 à 1834, Panet réside à Lachenaie où il agit en qualité de commissaire-priseur. Durant la guerre de 1812, il joue un rôle actif à titre de capitaine et d’aide-major dans le bataillon de milice de Blainville puis, le 1er janvier 1818, il devient major. Sa notoriété est évidente, si l’on en juge par les nombreuses commissions qu’il reçoit. Ainsi le 16 mai 1817 on le nomme commissaire responsable de l’amélioration des communications dans le comté de Leinster. Le 28 juin 1821, il devient commissaire chargé de la décision sommaire des petites causes. Il reçoit également ce jour-là une commission de juge de paix pour le district de Montréal, commission qu’on lui renouvellera en 1826 et 1828. Enfin, le 22 juin 1825, il est nommé commissaire du recensement pour la circonscription de Leinster. En 1834, on honore Panet à l’occasion de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin. Le seizième toast porté précise que Panet, l’un des membres survivants du premier Parlement, « après avoir servi son pays à la tribune et dans le camp, [...] consacre ses vieux jours à cultiver le sol qui le nourrit ».
Bonaventure Panet s’éteint le 12 mars 1846 à L’Assomption où il était retourné habiter depuis une douzaine d’années. Au moment de sa mort, il était veuf. De son mariage avec Marguerite Dunière étaient nés un fils et trois filles. Seule une fille lui survécut.
ANQ-M, CE1-51, 27 juill. 1765 ; CE5–14, 15 mars 1846.— ANQ-Q, CE1-1, 6 avril 1787 ; CE1-61, 18 nov. 1786.— La Gazette de Québec, 31 mai, 21 juin, 20 déc. 1792, 4 mai, 19 oct., 9 nov. 1809, 22 mai 1817, 23 avril 1818, 20 avril 1820.— La Minerve, 16 mars 1846.— F.-J. Audet et Fabre Surveyer, les Députés au premier Parl. du B.-C.— Desjardins, Guide parl.— Marcel Fournier, Rawdon : 175 ans d’histoire (Joliette, Québec, 1974).— Christian Roy, Histoire de L’Assomption (L’Assomption, Québec, 1967).— P.-G. Roy, la Famille Panet (Lévis, Québec, 1906).— F.-J. Audet et Édouard Fabre Surveyer, « Bonaventure Panet », la Presse, 17 sept. 1927 : 61, 76.— P.-G. Roy, « le Premier Parlement canadien », BRH, 1 (1895) : 122.
Roger Barrette, « PANET, BONAVENTURE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/panet_bonaventure_7F.html.
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Auteur de l'article: | Roger Barrette |
Titre de l'article: | PANET, BONAVENTURE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |