MOUAT, WILLIAM ALEXANDER, capitaine au long cours et employé de la Hudson’s Bay Company, né en 1821 à Londres, en Angleterre, fils de William Mouat ; épousa le 8 août 1854 à Stepney, Angl., Mary Ann Ainsley dont il eut sept enfants ; décédé le 11 avril 1871 dans la baie de Knight, C.-B.

William Alexander Mouat se fit marin en 1835 et servit comme pilotin pendant trois ans avant de devenir officier. Il arriva en Amérique du Nord, sur la côte du Pacifique, comme second-maître sur le Vancouver. Ce trois-mâts, qui appartenait à la Hudson’s Bay Company (capitaine Andrew Cook Mott) atteignit Fort Vancouver le 27 mars 1845. Le 28 avril, Mouat fut muté sur le Cadboro ou il servit comme second jusqu’à la fin de février 1847, alors que le capitaine James Scarborough « le mit en congé ». En 1848, il aurait agi comme pilote sur la traverse du fleuve Columbia et il affirme lui-même qu’en 1849 il fut « capitaine d’un bateau américain à California ». Pendant l’été de 1849, il servit comme second de Scarborough mais, cette fois-ci, sur le Mary Dare dans le port de Beaver où William Henry McNeill le capitaine du Beaver était à fonder le fort Rupert. Le 30 juillet 1849, un témoin oculaire, Charles Beardmore de la Hudson’s Bay Company, raconta au médecin William Fraser Tolmie* que Scarborough « avait consigné [Mouat] pendant tout son séjour [dans le port de Beaver] », et que Mouat avait été « tellement maltraité qu’il quitta le navire [le 25 juillet] et se mit sous la protection du capitaine McNeil[l] ». Scarborough « le porta alors déserteur, força les serrures de son coffre et alla jusqu’à l’extrême limite de la légalité. Nous sommes impatients de connaître l’issue de cette affaire, ajouta Beardmore, étant donné que cet officier est aimé de nous tous ». La Hudson’s Bay Company se prononça apparemment en faveur de Mouat, puisqu’en 1850 il fut capitaine du Mary Dare, qu’il rapatria en 1853, arrivant à Londres le 27 mai 1854. Mais Mouat fut alors lui-même accusé par son propre second de « s’être conduit de façon indigne » en se livrant à des voies de fait sur le lieutenant du Mary Dare en présence de l’équipage. Par la suite, d’autres épisodes de la carrière de Mouat indiquaient que, bienveillant et généreux envers les malheureux, il était néanmoins impulsif et ne souffrait aucune ingérence dans ce qu’il considérait comme l’accomplissement de son devoir.

Les conséquences de l’incident du Mary Dare qui eut lieu en 1854, ne sont pas connues. Toutefois, c’est comme passager sur le Marquis of Bute que Mouat rentra à Victoria avec son épouse, le 1er avril 1855. Le 16 avril, on lui confia le commandement de l’Otter, vapeur de la compagnie, qui assurait alors le service entre Victoria et le fort Langley. Le 27 février 1860, il fut nommé chef de poste. Il fut capitaine de l’Otter jusqu’au 3 avril 1862. À cette date, il fut muté sur un bâtiment récemment acquis, l’Enterprise, et il lui fit effectuer son premier voyage en direction du fleuve Fraser. Lorsqu’on découvrit de l’or sur le Big Bend (grand méandre) du fleuve Columbia en 1865, on envoya Mouat étudier si la navigation à vapeur était possible sur les lacs Kamloops et Shuswap ainsi que sur la rivière Thompson qui les reliait. Dans son rapport, il déclara que ce projet était « tout à fait réalisable » et la compagnie ordonna la construction du Marten à Savona’s Ferry.

Au début de 1866, on accorda à la Hudson’s Bay Company le contrat de service direct du courrier entre Victoria et San Francisco. Le capitaine Mouat, « l’un des hommes les plus prudents et dignes de confiance qui ait jamais tenu la barre », reçut le commandement du Labouchere ; il conduisit le bateau à San Francisco, le 15 février 1866, pour lui faire subir les aménagements nécessaires au transport de passagers. Le 14 avril 1866, lors de son second voyage après sa remise en état, le Labouchere fit naufrage au large de la pointe de Reyes ; son capitaine fit preuve « d’un calme, d’un courage et d’une prudence admirables » en sauvant ses passagers. Mais l’enquête officielle blâma Mouat pour « négligence très flagrante [...] parce qu’il n’avait pas fait l’évitage du Labouchere pour vérifier la direction des compas avant de quitter San Francisco, le gouvernail ayant été déplacé d’arrière en avant » pendant les réparations ; on lui reprocha en outre de n’avoir pas pris suffisamment soin du courrier de Sa Majesté.

La compagnie remit à Mouat le commandement du Marten qui fit son voyage inaugural le 26 mai 1866 ; c’était le premier vapeur à assurer le service sur la rivière Thompson. Mais l’exploitation des mines du Big Bend s’avéra un échec ; à la fin de la saison, on mit le Marten en rade et Mouat fut affecté au fort Rupert. Il s’occupa de ce poste jusqu’à sa mort qui survint, en 1871, alors qu’il effectuait un voyage en canot de la baie de Knight au fort. Mouat fut enterré à Victoria et l’on peut voir encore sa tombe, dont l’inscription est presque effacée, sur la place Pioneer, près de la cathédrale Christ Church.

Dorothy Blakey Smith

HBC Arch. A.33/4, f.413 ; B.113/c/1, f.16 ; C.1/459 ; C.1/462 ; C.1/625, f.208 (journal de bord de l’Otter).— PABC, Charles Beardmore correspondence ; Thomas Lowe journal, 1843–1850 ; William Alexander Mouat correspondence, 1859–1866.— British Columbian (New Westminster, C.-B.), 28 avril 1866.— British Columbia Tribune (Yale, C.-B.), 28 avril, 7 mai, 21 mai, 4 juin 1866.— Cariboo Sentinel (Barkerville, C.-B.), 31 mai 1866.— Colonist (Victoria), 1863–1871.— Lewis and Dryden’s marine history of the Pacific northwest, E. W. Wright, édit. (Portland, Ore., 1895).— Denys Nelson, Fort Langley, 1827–1927, a century of settlement in the valley of the lower Fraser River (Vancouver, 1927 ; 2e éd., 1947), 15–26.— J. T. Walbran, British Columbia coast names, 1592–1906, to which have been added a few names in the adjacent United States territory, their origin and history with maps and illustrations (Ottawa, 1909).— N. R. Hacking, Steamboating on the Fraser in the sixties, BCHQ, X (1946) : 1–37.

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Dorothy Blakey Smith, « MOUAT, WILLIAM ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mouat_william_alexander_10F.html.

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Auteur de l'article:    Dorothy Blakey Smith
Titre de l'article:    MOUAT, WILLIAM ALEXANDER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    20 nov. 2024