MOSCHELL, JOHANN ADAM (il signa Moschel jusque vers 1820), ministre de l’Église allemande réformée, né le 3 novembre 1795 à Mannheim (République fédérale d’Allemagne), fils naturel de Johann Friedrich Moschel et de Maria Elisabetha Windenheimer ; le 20 avril 1820, il épousa à Lunenburg, Nouvelle-Écosse, Mary Ann James, et ils adoptèrent au moins une fille ; décédé le 26 janvier 1849 à Hohensachsen, près de Heidelberg, grand-duché de Baden (République fédérale d’Allemagne).

Johann Adam Moschell venait de la capitale du Palatinat, région où prédominait une solide tradition calviniste depuis la Réforme. Les études secondaires qu’il fit dans sa ville natale permettent de déduire que sa famille appartenait à la classe moyenne. Lorsque Moschell commença à étudier la philosophie et la théologie à la Ruprecht Karl Universität, à Heidelberg, en 1813, son beau-père était quartier-maître dans l’armée bavaroise. Deux ans plus tard, après avoir reçu son diplôme, Moschell servit pendant environ un an, à titre de prédicateur auxiliaire de l’Église réformée, non loin de Heidelberg, à Laufen et à Gallenweiler. La date et le lieu de son ordination demeurent inconnus. À son retour à Mannheim, on lui proposa d’aller en Nouvelle-Écosse. L’Église allemande réformée St Andrew, de Lunenburg, avait besoin de quelqu’un pour assister le révérend Bruin Romkes Comingo*, et le révérend Ferdinand Conrad Temme, pasteur luthérien dans cette même localité, avait accepté d’aider la congrégation sœur en lançant un appel à l’université de Heidelberg.

Moschell se mit en route le 17 octobre 1817 et débarqua en Nouvelle-Écosse le 21 février 1818. À la mort de Comingo en janvier 1820, Moschell demeura seul. Au cours des premières années, il semble avoir mis passablement d’ardeur à s’acquitter de ses devoirs. La prédication se faisait en allemand et le Catéchisme de Heidelberg, dont l’enseignement avait débuté avant son arrivée, figurait au programme d’instruction religieuse. Desservir une paroisse aussi étendue exigeait un grand dévouement, car elle comptait 2 000 personnes disséminées sur un territoire de 750 milles carrés, ce qui obligeait Moschell à parcourir 1 500 milles chaque année. La construction et la consécration en 1828 d’une nouvelle église qui pouvait contenir de 800 à 900 personnes assises, pour la somme de £1 200, constituent un exemple éloquent de ses réalisations. Son mariage avec Mary Ann James, une jeune fille de sa paroisse, le lia encore davantage à sa congrégation.

Des difficultés surgirent cependant au cours des dernières années de ministère de Moschell à Lunenburg. Le révérend George Patterson* rapporta dans les années 1880 qu’il « avait malheureusement eu des écarts de conduite sur lesquels la charité se devait de jeter un voile ». Selon lui, la congrégation de Moschell eut à souffrir d’un certain manque de direction et son bien-être commençait à s’en ressentir, mais il ne donne pas de détails. De toute façon, Moschell songeait à retourner en Allemagne et il quitta Lunenburg après qu’on lui eut promis un nouveau poste à Baden en 1837. Avant de partir, dans le but d’assurer la croissance de la congrégation pour les années à venir, il suggéra à ses membres de se joindre au synode de la Nouvelle-Écosse affilié à l’Église d’Écosse. Ses fidèles suivirent ses conseils, même si cela signifiait qu’ils devaient accepter que les offices et l’enseignement religieux ne soient plus faits en allemand. Cette fusion ne semble pas avoir fait grand tort à la paroisse. Le révérend Donald Allan Fraser lui succéda.

Moschell arriva à Mannheim le 31 août 1837. Après un court séjour à Wieblingen, près de Heidelberg, il fit du ministère dans les communautés voisines de Plankstadt et d’Edingen d’avril 1838 à avril 1840 et, par la suite, à Hohensachsen ; il y demeura jusqu’à sa mort survenue en 1849. La même année, sa femme revint en Nouvelle-Écosse.

Johann Adam Moschell a laissé sa marque en Nouvelle-Écosse. Premier ministre dûment formé et ordonné de sa dénomination dans cette province, il réussit à faire accepter sa congrégation par une Église qui professait la même foi. Cet accommodement préserva l’intégrité religieuse d’une communauté qui appartenait à une ethnie distincte tout en facilitant son intégration dans la société néo-écossaise.

Udo Sautter

Evangelische Kirchengemeindeamt (Mannheim, République fédérale d’Allemagne), Taufbuch, 17641794.— Evangelische Pfarramt (Hohensachsen, République fédérale d’Allemagne), Beerdigungsbuch, 18111869 ; Kirchenbuch, 18401849.— PANS, MG 1, 742, no 6.— St Andrew’s Presbyterian Church (Lunenburg, N.-É.), Dutch Reformed Church records, J. A. Moschell, Curriculum vitæ ; photographie portrait.— Synod of Nova Scotia in connection with the Church of Scotland, Minutes (Halifax), 1837 : 48–57.— N.S. vital statistics, 1813–22 (Punch), no 1945.— M. B. DesBrisay, History of the county of Lunenburg (2e éd., Toronto, 1895 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1980), 91–92.— J. A. Flett, The story of St. Andrew’s Presbyterian Church, Lunenburg, N.S. (s.l., 1970), 13–14, 134–135.— Gregg, Hist. of Presbyterian Church (1885).— Udo Sautter, « Ein Deutscher Geistlicher in Neuschottland : Johann Adam Moschell (1795–1849) », German-Canadian Yearbook (Toronto), 1 (1973) : 153159.

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Udo Sautter, « MOSCHELL (Moschel), JOHANN ADAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 23 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/moschell_johann_adam_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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