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McKAY, ANGUS (baptisé Auguste), il signait MacKay dans les années 1890, homme politique et fonctionnaire, né le 1er novembre 1836 à Edmonton House (Edmonton, Alberta), fils de James McKay et de Marguerite Gladu ; il épousa Virginie Rolette, et ils eurent sept enfants ; décédé en 1897 ou après.
Le père d’Angus McKay, trafiquant de fourrures, était natif du Sutherlandshire, en Écosse, et sa mère était de descendance crie et canadienne-française. De religion catholique, McKay semble s’être identifié davantage à la collectivité francophone à laquelle appartenait sa mère qu’à la communauté presbytérienne anglophone dont était issu son père. Comme son frère James*, il parlait couramment le français, l’anglais et différentes langues indiennes de l’ouest du Canada.
McKay s’établit à la colonie de la Rivière-Rouge, dans la paroisse Saint-Charles, puis dans celle de Saint-François-Xavier, où sa maison, détruite par un incendie en 1874, passait « indubitablement [pour] la plus belle dans la province ». Pendant les troubles de 1869–1870, il se distingua parmi le groupe de Métis opposés à Louis Riel* qu’on nomma plus tard le parti de Donald Alexander Smith*. Ces gens n’approuvaient pas certaines des tactiques que Riel utilisait pour obtenir des concessions du Canada. Smith, envoyé à la Rivière-Rouge en décembre 1869 à titre de commissaire spécial du gouvernement du Canada auprès du gouvernement provisoire formé par Riel, avait laissé ses documents officiels à Pembina (Dakota du Nord) pour éviter leur saisie. McKay et deux autres Métis escortèrent Richard Charles Hardisty* qui revenait avec les papiers, afin de s’assurer qu’ils arrivent jusqu’à leur destinataire. Quand Smith lut les documents en public le 19 janvier 1870, Riel fut forcé de reconnaître la fonction officielle du commissaire. Le 10 mars, Riel arrêta McKay et un autre Métis, apparemment pour les empêcher de communiquer avec l’évêque Alexandre-Antonin Taché qui, croyait-il, avait l’intention de miner son autorité. Désigné par Smith comme l’un des 11 « francophones loyaux », McKay allait recevoir du gouvernement fédéral, en 1875, un dédommagement de 250 $.
En décembre 1870, McKay, qui s’affichait comme « conservateur » depuis la Confédération, fut élu sans opposition député de la circonscription de Lac-Manitoba à l’Assemblée législative de la nouvelle province du Manitoba. L’année suivante, il assista à plusieurs assemblées des Métis, dont celle que Riel tint à sa maison de Saint-Vital le 6 octobre. À cette réunion, il était de ceux qui partageaient l’avis que les Métis devaient réagir positivement à la proclamation du lieutenant-gouverneur Adams George Archibald qui appelait tous les hommes à se joindre au gouvernement pour contrer une invasion possible des féniens [V. William Bernard O’Donoghue*]. En mars 1871, il s’était présenté dans Marquette aux élections spéciales tenues pour désigner les premiers représentants du Manitoba à la chambre des Communes. McKay et le docteur James Spencer Lynch, partisan bien connu de John Christian Schultz, obtinrent le même nombre de voix. Même si, en avril 1872, les Communes déclarèrent les deux hommes « élus » dans la même circonscription, qui ne devait être représentée que par un seul député, et qu’ils prirent leur siège à des jours différents, ils se retirèrent aussitôt après, tandis que le comité des élections analysait le problème. Le Parlement fut dissous avant la présentation du rapport du comité. McKay ne se présenta pas aux élections générales fédérales qui eurent lieu plus tard la même année mais, aux élections provinciales de décembre 1874, il obtint de nouveau son siège, sans opposition.
Probablement à la demande du lieutenant-gouverneur Alexander Morris*, successeur d’Archibald, McKay démissionna de son poste de député en décembre 1876 pour céder sa place à son frère James, qui remporta sans opposition le siège de Lac-Manitoba le mois suivant. Comme il avait été convenu qu’Angus serait nommé à un poste au gouvernement, il accepta vers la fin de 1876 le poste d’agent des Affaires indiennes pour des régions du sud des Prairies et de la vallée de la Qu’Appelle régies par le traité n° 4.
La carrière d’Angus McKay au sein du département des Affaires indiennes fut mouvementée. Dans ses rapports, il critiquait, souvent vertement, le non-respect des promesses du gouvernement énoncées dans le traité et transmettait les plaintes des Indiens. Des responsables du département croyaient qu’il incitait les Indiens à exprimer leur insatisfaction ; ils l’envoyèrent donc dans le nord du Manitoba, d’abord à la réserve des rapides Grand en 1879 puis, en 1883, à celle de la rivière Berens où, espérait-on, il causerait « peu ou pas d’ennui ». Malgré ses nombreuses demandes de mutation, il demeura jusqu’en 1897 agent des Affaires indiennes dans le secteur régi par le traité n° 5.
AN, RG 10, B3, 3632, file 6379 ; 3642, file 7581 ; 3648, files 8162-1–2 ; 3742, file 29196 ; 3784, file 41161 ; 3806, files 52, 201 ; 3946, file 123454 ; 3985, files 172, 596.— Arch. de la Soc. hist. de Saint-Boniface (Saint-Boniface, Manitoba), Fonds Picton, dossiers McKay, Rolette.— PAM, MG 3, D1, nos 4, 74, 82, 149, 159, 168, 550, 588, 620 ; MG 12, B 1, corr., nos 57, 993, 1235, 1237, 1395, 1697 ; B2, corn, nos 42, 51.— Begg, Red River journal (Morton).— Canada, chambre des Communes, Débats, 1871–1872.— Canadian directory of parl. (Johnson).— CPC, 1872–1876.— Pioneers of Manitoba (Morley et al.).— The Honourable James McKay ([Winnipeg], 1982).— J. L. Holmes, « Factors affecting politics in Manitoba : a study of the provincial elections, 1870–99 » (thèse de m.a., Univ. of Manitoba, Winnipeg, 1936).— A.-H. de Trémaudan, Hold high your heads : (history of the Métis nation in western Canada), [Elizabeth Maguet, trad.] (Winnipeg, 1982).—
Sarah A. Carter, « McKAY, ANGUS (baptisé Auguste Augustin, il signait parfois Mackay) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mckay_angus_12F.html.
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Auteur de l'article: | Sarah A. Carter |
Titre de l'article: | McKAY, ANGUS (baptisé Auguste Augustin, il signait parfois Mackay) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 21 nov. 2024 |