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McCORD, WILLIAM KING, avocat, propriétaire foncier, juge de paix, fonctionnaire et juge, né le 14 décembre 1803 à Dublin, deuxième fils de Thomas McCord* et de Sarah Solomons (Solomon) ; le 24 février 1827, il épousa à Montréal Aurelia Félicite Arnoldi, fille de Daniel Arnoldi*, et ils eurent deux enfants ; décédé le 20 octobre 1858 à ce dernier endroit.
William King McCord est né à l’époque où son père, établi à Montréal, effectue un séjour en Irlande d’où il revient avec sa famille en 1805. Thomas McCord est un marchand, un magistrat de police et surtout un propriétaire foncier en vue de Montréal. Il fait instruire John Samuel, son fils aîné, et William King en partie par des précepteurs. En 1816 et 1817, William King séjourne à Trois-Rivières et, en 1818–1819, il étudie au petit séminaire de Montréal. On perd ensuite sa trace, mais on sait qu’il s’est rendu en Grande-Bretagne. Il aurait étudié à Cambridge, en Angleterre. C’est en tout cas ce que John Samuel laisse entendre dans une lettre, datée de 1825, où il fait état de dettes que son frère aurait contractées à cette fin. Chose certaine, William King revient au Bas-Canada en 1823. L’année suivante, il commence son stage de clerc à Montréal sous la direction de John Samuel. Il semble alors hésiter quant à son avenir. Il n’en poursuit pas moins ses études de droit à Québec chez William* et John Walker en 1825 et il les termine dans la même ville avec Samuel Ussher en 1829. Il est admis au barreau de Québec le 7 février de cette année-là.
On sait peu de chose de l’activité que McCord exerce depuis ses débuts dans la profession jusqu’à la rébellion. En 1828, il réside, semble-t-il, dans la paroisse Saint-Joseph, dans le village des Cèdres, où il se met à pratiquer comme avocat un an plus tard. Dès lors, il connaît régulièrement des difficultés financières, en raison du fait qu’il met beaucoup de temps à payer ses comptes. En 1830, il habite apparemment à Québec. Après la mort de Thomas McCord, en 1824, John Samuel et lui ont par ailleurs hérité des droits de leur père sur l’arrière-fief Nazareth, à Montréal, mais William King confie très tôt les intérêts qu’il possède dans ce domaine à son frère qui agit comme son procureur. En 1836, il fait un voyage dans les îles Britanniques.
Quelque temps après son retour au Bas-Canada, McCord amorce sa carrière de magistrat au moment où se poursuit la répression des troubles. Recommandé au poste de commissaire chargé de la décision sommaire des petites causes en 1838, il est nommé « magistrat stipendiaire » dans le district de Montréal le 18 mai 1839 ; comme magistrat, il est mêlé à l’arrestation de rebelles de la paroisse Sainte-Scholastique (Mirabel). En 1840, il sollicite le poste de shérif d’une cour de district, mais il reçoit plutôt les commissions de juge de paix et de magistrat de police de Montréal.
À cette époque, McCord continue d’avoir des problèmes financiers. En 1843, il est aux prises avec de nombreux protêts et, l’année suivante, il est même poursuivi pour une créance. Il décide alors de vendre la part des droits qu’il conserve dans l’arrière-fief Nazareth. Le 2 décembre 1844, en effet, John James Day, avocat de Montréal, achète sa part pour une somme de £8 000. À compter de ce moment, il semble que McCord n’ait plus eu de dettes et n’ait plus été en butte à des poursuites.
Entre-temps, le 25 avril 1844, McCord a été nommé juge de la Cour de circuit du district de Québec. Il conserve ce poste jusqu’à ce qu’il devienne inspecteur et surintendant de police de la ville de Québec, le 6 octobre 1845. Ses nouvelles fonctions l’amènent à jouer un rôle de surveillant de l’administration de la police dans la région de Québec. En 1846, il est aussi chargé de l’organisation de la police fluviale, de concert avec des membres du conseil d’administration du Bureau de commerce de Québec. À ce titre, il semble avoir voyagé, du moins obtient-il la même année la permission de se rendre aux États-Unis s’informer des questions touchant l’organisation de la police dans ce pays. Le 3 décembre 1845, il a également été nommé commissaire chargé de venir en aide aux marins nécessiteux, mais il démissionne de ce poste le 19 janvier 1848, à cause de divergences de vues avec l’un de ses collègues.
Dans l’intervalle, le 14 juin 1847, McCord a été fait conseiller de la reine, titre qui lui est renouvelé le 16 septembre 1848. Puis, le 30 juillet 1849, il reçoit une nouvelle commission d’inspecteur et de surintendant de police de la ville de Québec. Enfin, le 25 novembre 1850, il accède au poste de juge de la Cour supérieure du Bas-Canada.
William King McCord s’éteint à Montréal le 20 octobre 1858, à l’âge de 54 ans. À sa mort, il demeurait à Aylmer, dans la région de l’Outaouais. Outre ses nombreuses occupations, il a fait partie de quelques associations. L’un des fondateurs de la Société littéraire et historique de Québec en 1824, il compta aussi parmi les membres de la grande loge provinciale de Montréal et de William Henry (Sorel). Les membres du barreau de Montréal et de Québec portèrent le deuil durant 30 jours en signe de respect pour le disparu. Son fils Thomas McCord sera nommé juge de la Cour supérieure de la province de Québec en 1873.
ANQ-M, CE1-63, 24 févr. 1827, 30 oct. 1828, 22 oct. 1858 ; CN1-7, 1er juin 1830, 18 janv. 1832 ; CN1-134, 28 juill. 1827 ; CN1-187, 26 juill., 8, 15 août 1843, 18 janv. 1844, 29 janv. 1845 ; CN1-192, 2 déc. 1844 ; CN1-332, 28 févr. 1828.— ANQ-Q, CN1-188, 7 févr. 1824, 15 nov. 1825 ; E17/42, nos 3406–3420 ; E17/43, nos 3421–3453.— APC, MG 24, 132 ; L3, 21 ; MG 30, D1, 20 : 623–624 ; RG 68, General index, 1651–1841 : 13, 627, 645, 679 ; 1841–1867 : 134, 137, 311–312, 316–317, 332–333, 346.— Musée McCord, McCord papers.— Le Journal de Québec, 2 nov. 1858.— Montreal Transcript, 22 oct. 1858.— Le National (Québec), 23 oct. 1858.— Quebec Gazette, 22 oct. 1858.— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer.— The centenary volume of the Literary and Historical Society of Quebec, 1824–1924, Henry Ievers, édit. (Québec, 1924).— Lefebvre, le Canada, l’Amérique.— P.-G. Roy, les Juges de la prov. de Québec.— Elinor Kyte Senior, British regulars in Montreal : an imperial garrison, 1832–1854 (Montréal, 1981).
Jean-Claude Robert, « McCORD, WILLIAM KING », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mccord_william_king_8F.html.
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Auteur de l'article: | Jean-Claude Robert |
Titre de l'article: | McCORD, WILLIAM KING |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 2 déc. 2024 |