MARCOL, GABRIEL, prêtre, jésuite, missionnaire, supérieur des missions jésuites de la Nouvelle-France, né à Saint-Sébastien de Nancy, duché de Lorraine, le 14 avril 1692, fils de Pascal Marcol, prévôt de Nancy, et de Catherine Lorson, décédé à Québec le 17 octobre 1755.
Tonsuré le 17 septembre 1706, Gabriel Marcol entra au noviciat des jésuites de la province de Champagne, à Nancy, le 8 septembre 1708. Après deux ans de noviciat, il professa à Reims la sixième et la cinquième (1710–1712), étudia la philosophie à Pont-à-Mousson (1712–1714), enseigna la troisième et les humanités à Reims (1714–1716), les humanités à Pont-à-Mousson (1716–1717), et la rhétorique à Nancy (1718–1719), puis il étudia la théologie au collège Louis-le-Grand à Paris (1719–1723). Après une dernière année de formation spirituelle, il quitta Nancy pour les missions du Canada, le 3 juin 1724, sans dire adieu à sa famille, afin de prévenir, écrivit-il à son frère Joseph, de la Compagnie de Jésus, les obstacles à sa vocation qu’il craignait de trouver dans sa famille. Il s’embarqua à La Rochelle le 5 juillet, sur le Chameau, mais les vents contraires retinrent le navire dans la rade jusqu’au 24 juillet. Ce jour-là, l’intendant Edme-Nicolas Robert, qui venait prendre son poste à Québec, mourut subitement sur le vaisseau. Le 9 octobre 1724, après 78 jours de traversée, le vaisseau arriva à Québec.
Le 6 octobre 1725, Marcol écrivit de Bécancour : « Je suis à présent seul missionnaire dans un village de sauvages Abénaquis à 30 lieues de Québec ; je commence à entendre ces pauvres barbares [...] pour ce qui est des choses qui regardent la religion. » Le 5 octobre 1727, il fit profession solennelle entre les mains du père Jean-Baptiste Duparc, à Québec. Mais sa santé s’accommoda mal du rude climat de l’hiver canadien et, durant l’hiver de 1730, il fut gravement malade de la petite vérole ; on le conduisit à Québec, où il délira durant 16 ou 17 jours. L’année suivante, il se fractura un bras en tombant sur la glace. De nouveau il fut très malade en 1733. L’éclat de la neige et la fumée des cabanes affaiblirent sa vue et il devint presque incapable de lire. En 1735, on le rappela à Québec pour enseigner la philosophie, mais il garda la nostalgie de sa mission.
De 1737 à 1740, il fut supérieur à Montréal, puis sur ses instances, en 1741, il retourna à la mission Saint-François-Xavier, près de Bécancour ; il y demeura jusqu’en octobre 1748, alors qu’il fut nommé recteur du collège de Québec et supérieur général des missions jésuites de la Nouvelle-France. II occupa ce poste durant six ans ; on a peu de détails sur cette période de sa vie. L’affaire la plus déplaisante dont il eut à s’occuper fut sans doute l’ukase du gouverneur La Jonquière [Taffanel] qui, en mai 1750, ordonna au père Jean-Baptiste Tournois de quitter la mission du Sault-Saint-Louis (Caughnawaga) ; Marcol prit la défense de son confrère devant le gouverneur. En octobre 1754, Jean-Baptiste de Saint-Pé lui succéda comme supérieur des missions jésuites de la Nouvelle-France. Marcol mourut à Québec un an plus tard, le 17 octobre 1755.
La correspondance de Gabriel Marcol révèle un homme d’un caractère énergique, rempli d’affection pour les siens, qu’il tient au courant des progrès temporels et spirituels de la colonie. L’auteur de ces lettres apparaît comme un parfait religieux, tout occupé aux affaires de Dieu.
Archives municipales de Nancy (France), État civil, Saint-Sébastien de Nancy, 14 avril 1692.— ASJCF, 582 ; 607 ; 695 ; 759 ; 760 ; Fonds Rochemonteix, 4 018.— ASJ, Gallo-Belge (Lille), Lettres de Gabriel Marcol (38 pièces).— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIIe siècle, II : 35–65.
Joseph Cossette, « MARCOL, GABRIEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/marcol_gabriel_3F.html.
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Auteur de l'article: | Joseph Cossette |
Titre de l'article: | MARCOL, GABRIEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 16 nov. 2024 |