LE SUEUR, PIERRE, prêtre, sulpicien, fondateur de la ville de L’Assomption (Québec), né à Saint-Éloi (?), diocèse d’Amiens, France, le 28 février 1684, décédé à Montréal le 12 mai 1752.
Après ses études philosophiques et théologiques au grand séminaire sulpicien du Puy, France, Pierre Le Sueur fut ordonné prêtre le 15 mars 1710 et, en juillet, il s’embarqua pour le Canada ; il arriva à Montréal le 8 octobre suivant. Il passa toute sa vie occupé au ministère paroissial. Le Sueur fut d’abord trois ans vicaire à la paroisse Notre-Dame de Montréal, puis deux ans curé de la paroisse Saint-Joachim-de-la-Pointe-Claire, île de Montréal. En 1715, il devint le premier curé résident de Saint-Sulpice, alors la seule paroisse de la seigneurie du même nom.
À cette époque, la colonisation de ce territoire en était encore à ses débuts. Cette seigneurie avait été concédée à Pierre Chevrier, baron de Fancamp, et à Jérôme Le Royer de La Dauversière en 1640 ; en 1663 elle fut donnée au séminaire de Saint-Sulpice de Paris avec la seigneurie de l’île de Montréal. Le manque de ressources monétaires et humaines et les guerres en avaient retardé la mise en valeur, à tel point que, à l’arrivée de Pierre Le Sueur, les concessions ne s’étendaient guère au-delà de la côte Saint-Sulpice sur le bord du fleuve Saint-Laurent.
Comme seul représentant des sulpiciens, seigneurs du lieu, Le Sueur se crut autorisé à explorer entièrement la seigneurie en suivant les cours d’eau. À la vue d’un certain portage situé sur la rivière L’Assomption en haut de Repentigny, l’idée lui vint d’établir là un centre de colonisation. Il en esquissa un premier plan comprenant le chemin du roi, le domaine seigneurial, les concessions, l’église et le presbytère. Il commença même à défricher le terrain qu’il avait réservé pour la future chapelle. Cela se passait en janvier 1717, et dès le printemps suivant, les colons commencèrent à arriver. Thomas Goulet et ses fils furent les premiers à obtenir des concessions, à la suite d’une entente verbale avec le représentant des seigneurs. En 1723 on comptait environ 20 familles, et, selon Le Sueur, cela était suffisant pour justifier la construction d’une chapelle. L’année suivante, le centre de colonisation était érigé en paroisse et Pierre Le Sueur en devenait le premier curé. C’est dans ces circonstances que naquit, sur l’initiative de ce sulpicien, la ville actuelle de L’Assomption, qui porta longtemps le nom de Saint-Pierre-du-Portage. Pierre Le Sueur y demeura comme curé durant 18 ans, s’identifiant à ses paroissiens, prenant part à leurs travaux et à leurs privations. Il se fit remarquer par son humilité, par l’austérité et la simplicité de sa vie.
En 1742, épuisé de fatigue, il dut se retirer au séminaire de Montréal. Touché par l’état de misère dans lequel vivaient les sœurs hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal et désirant les aider à poursuivre les travaux de reconstruction de l’hôpital et surtout de la chapelle [V. Anne-Françoise Leduc, dite Saint-Joseph], Pierre Le Sueur leur fit don de la somme de 2 000#, prise sur ses économies. Il mourut au séminaire de Montréal le 12 mai 1752.
ASSM, Section des biographies.— Allaire, Dictionnaire.— Gauthier, Sulpitiana.— Mondoux, L’Hôtel-Dieu de Montréal.— Christian Roy, Histoire de L’Assomption (L’Assomption, 1967).
Antonio Dansereau, « LE SUEUR, PIERRE (1684-1752) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/le_sueur_pierre_3F.html.
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Auteur de l'article: | Antonio Dansereau |
Titre de l'article: | LE SUEUR, PIERRE (1684-1752) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |