LA CORNE DE CHAPTES, MARIE-MADELEINE DE, dite du Saint-Sacrement, sœur de la Congrégation de Notre-Dame, née en France en 1700, fille de Jean-Louis de La Corne* de Chaptes et de Marie Pécaudy de Contrecœur, décédée à Montréal le 13 mars 1762.
Marie-Madeleine de La Corne de Chaptes naquit en France, en 1700, alors que son père, militaire de carrière, jouissait d’un congé dans son pays natal. Quatre ans plus tard, la famille La Corne était revenue en Nouvelle-France et, en 1718, Marie-Madeleine demanda son admission à la Congrégation de Notre-Dame de Montréal. Parce qu’elle était venue au monde l’année du décès de Marguerite Bourgeoys*, elle reçut le nom de religion porté par la fondatrice de la congrégation, sœur du Saint-Sacrement. En 1720, elle fit ses vœux simples de religion. Dès lors, elle partagea les activités apostoliques des sœurs à Montréal et dans la paroisse Sainte-Famille, île d’Orléans.
La vie que sœur du Saint-Sacrement vécut pendant 44 ans à la Congrégation de Notre-Dame fut sans éclat. Ce n’est qu’après sa mort, survenue le 13 mars 1762, que sœur du Saint-Sacrement se signala dans les annales de sa communauté par une dispute entre sa famille et la congrégation au sujet de la succession de son frère Louis de La Corne, dit le chevalier de La Corne, décédé dans le naufrage de l’Auguste le 15 novembre 1761. Ce dernier étant mort sans enfant, sa succession était tombée de droit en partage à tous ses frères et sœurs vivants, parmi lesquels se trouvait alors Marie-Madeleine. La communauté réclama dès ce moment de Luc de La Corne*, dit La Corne Saint-Luc, la part d’héritage qui était due à sa sœur. C’est à bon droit que les sœurs prétendaient à cet héritage : lorsque Marie-Madeleine était entrée à la congrégation, son père, chargé d’une nombreuse famille et n’ayant pour tout bien que sa solde de 400#, se trouvait incapable de payer comptant la dot de sa fille et l’avait fait recevoir avec ses droits à venir. Dans une lettre adressée le 18 juin 1718 à la supérieure de la congrégation, Mgr de Saint-Vallier [La Croix*] avait lui-même approuvé l’arrangement conclu entre monsieur de La Corne et la communauté. Mais La Corne Saint-Luc refusa absolument d’accorder aux religieuses la part de succession qui était due à sa sœur, décédée depuis le 13 mars 1762, alléguant qu’il n’existait ni contrat écrit ni testament en leur faveur. L’affaire fut alors portée à la Chambre des milices. Par une déclaration du 16 novembre 1762, celle-ci donna gain de cause à la communauté. Mais les cinq autres héritiers à la succession en appelèrent de cette décision au gouverneur de Montréal. Les sœurs adressèrent aussi leurs représentations à Thomas Gage* qui « condamna M. de La Corne [Luc de La Corne], à donner à la Congrégation deux mille livres pour dot de sa sœur et, en outre, à payer les intérêts de cette somme depuis sa profession ».
ACND, la Congrégation de Notre-Dame : son personnel, 1653–1768 ; Fichier général des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ; Plan des lieux de sépulture depuis 1681 – CND ; Registre des sépultures des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ; Registre général des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.— Desrosiers, Correspondance de cinq vicaires généraux, RAPQ, 1947–1948, 88, 94.— J.-J. Lefebvre, Inventaire des biens de Luc Lacorne de Saint-Luc, RAPQ, 1947–1948, 29–70.— Tanguay, Dictionnaire.— Lemire-Marsolais et Lambert, Histoire de la Congrégation de Notre-Dame, III :287, 299 ; IV : 101, 102, 177, 428–435.
Andrée Désilets, « LA CORNE DE CHAPTES, MARIE-MADELEINE DE, dite du Saint-Sacrement », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/la_corne_de_chaptes_marie_madeleine_de_3F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/la_corne_de_chaptes_marie_madeleine_de_3F.html |
Auteur de l'article: | Andrée Désilets |
Titre de l'article: | LA CORNE DE CHAPTES, MARIE-MADELEINE DE, dite du Saint-Sacrement |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |