JESSEN, DETTLIEB (Detleff) CHRISTOPHER, fonctionnaire, officier de milice, juge et homme politique, né le 25 février 1730 dans le Holstein (République fédérale d’Allemagne) ; le 2 janvier 1755, il épousa à Lunenburg, Nouvelle-Écosse, Francisca Barbara Rudolf ; décédé le 12 août 1814 à Lunenburg.
Parti de Hambourg (République fédérale d’Allemagne), Dettlieb Christopher Jessen arriva à Halifax à bord du Speedwell en 1751 ; il fut l’un des premiers à s’établir à Lunenburg en 1753. Tonnelier de son métier, il possédait quelque instruction, des connaissances passables en anglais et certaines ressources. Tirant parti de ces atouts, il figura sur les registres du Speedwell en qualité de « gentleman » plutôt que d’« artisan » et, au cours des ans, remplit à Lunenburg bon nombre des « petits postes officiels [...] que le gouvernement distribuait aux colons les mieux instruits et les plus sûrs ». Lieutenant dans la milice en 1753, il s’éleva au rang de lieutenant-colonel de la milice du comté. Pendant 11 ans au moins, il fut contremaître de groupes de travail et, dans les premières années de l’établissement, fit fonction d’officier responsable des listes d’approvisionnements. Juge de paix à partir du début des années 1760, il assuma également, à diverses reprises, les fonctions d’intendant du commerce maritime de la ville, de juge de la Cour inférieure des plaids communs, – de receveur de l’enregistrement et de percepteur des droits de douane et d’accise. Tant qu’il fut député de la circonscription de Lunenburg à la chambre d’Assemblée entre 1785 et 1793, il veilla surtout aux besoins de ses électeurs.
À titre de lieutenant-colonel de la milice, il se trouva dans les premières lignes pour défendre Lunenburg contre l’attaque des corsaires américains en juillet 1782 ; ce qui lui valut d’être volé, chez lui, pendant l’occupation américaine de la ville. On lui déroba la plupart de ses vêtements, ses meubles, sa vaisselle d’argent et une somme substantielle, dont il estima la valeur à £700. Cependant, ce qui, dans sa vie publique, caractérisa le plus Jessen, fut sa bonté et sa générosité. Ainsi, il ne voulait pas que sa charge de juge de paix servît à l’enrichir. Si quiconque « par hasard se chamaill[ait], [il] essay[ait] toujours de calmer les parties en cause sans prendre d’honoraires ». Après avoir exposé en gros la procédure à suivre, il faisait se rencontrer les querelleurs, d’habitude tout seuls, et souvent l’affaire était « réglée sans juge ni jury, et sans frais soit pour [le plaignant] soit pour [le défendeur] et ces gens rest[aient] bons voisins ». Pour qu’il n’eût pas à abandonner la magistrature, il déclina un poste de shérif en 1783, d’autant plus que « les honoraires provenant dudit poste [allaient] de pair avec la misère d’autrui ».
Jessen fut un bienfaiteur principal de l’église anglicane St John ainsi que de l’église luthérienne de Zion à Lunenburg. À celle-ci, il fit don d’une patène en argent et de deux calices ; à celle-là, il donna £140 et, sur son lit de mort, une cloche pour le clocher et un service complet de vases sacrés pour l’autel.
PANS, MG 4, 92 (copie dactylographiée).— Bell, Foreign Protestants, 210 ; 362s., n.16a ; 415, n.13a.— M. B. Des-Brisay, History of the county of Lunenburg (2e éd., Toronto, 1895), 63s., 109s.
J. Murray Beck, « JESSEN, DETTLIEB (Detleff), CHRISTOPHER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/jessen_dettlieb_christopher_5F.html.
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Auteur de l'article: | J. Murray Beck |
Titre de l'article: | JESSEN, DETTLIEB (Detleff), CHRISTOPHER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |