HYMAN, ELLIS WALTON, tanneur et entrepreneur, né à Williamsport, Penn., en 1813, fils de Jacob et de Sarah Hyman, décédé à London, Ont., le 12 avril 1878.

Ellis Walton Hyman, fils d’un constructeur d’origine allemande, fit l’apprentissage du métier de tanneur et de corroyeur puis émigra à London dans le Haut-Canada en 1834. En 1850, il obtint sa citoyenneté britannique en même temps qu’Elijah Leonard* fils et d’autres Américains, à une époque où « la politique suscitait des sentiments très vifs », à la suite du mouvement en faveur de l’annexion.

En 1835, en société avec David O. Marsh, Hyman établit une tannerie et, aux environs de 1838, ils obtinrent un contrat pour la fabrication de bottes destinées à la nouvelle garnison anglaise cantonnée à London. Marsh se retira en 1845. Après l’explosion d’une chaudière, en 1873, la tannerie de Hyman fut fermée définitivement mais il avait construit, en 1867, une autre tannerie qui fut plus tard agrandie. En 1874, il se lança dans la fabrication de la chaussure avec son fils Charles Smith comme associé et, en 1877, il ouvrit une fabrique de conserve de viande de porc à London East (aujourd’hui partie de la ville de London), pour le commerce anglais d’exportation. Il s’associait parfois à d’autres dans la direction de ses diverses entreprises et il eut à certains moments des filiales à Tillsonburg, à Centreville, dans le comté d’Oxford et à Hamilton où il avait ouvert, conjointement avec John McPherson, un commerce de chaussures en gros. En 1876, l’ensemble de ses entreprises à London était évalué entre $200 000 et $250 000 ; au moment de sa mort, il employait 75 personnes. Les entreprises restèrent dans la famille jusqu’en 1947 et furent exploitées jusqu’en 1970.

Membre très important du petit groupe d’hommes d’affaires sous la direction desquels la ville de London, de simple centre administratif, se transforma pour devenir la métropole économique de l’Ouest ontarien, Hyman prit part en 1857 à la formation en société commerciale du Board of Trade et fut membre du bureau de direction de cet organisme pendant presque toutes les années 60 ; il fut aussi l’un des fondateurs de la Chambre de commerce en 1875. Il contribua à l’établissement de la Huron and Erie Savings and Loan Society (maintenant la Huron and Erie Mortgage Corporation) dont il fut vice-président de 1864 à 1867, président de 1867 à 1871 et membre du conseil d’administration jusqu’en 1876. Il fut au nombre de ceux qui constituèrent en sociétés commerciales la London and Port Stanley Railway Company en 1853, la City of London Oil Company en 1866, la London, Huron and Bruce Railway Company (dont il fut trésorier de 1871 à 1873), la Bank of Hamilton (il fut membre du conseil d’administration à titre provisoire en 1872) et la London Life Insurance Company (il fut membre du conseil d’administration de 1873 jusqu’à sa mort). Dans un autre domaine, il organisa en 1866 la première salle de concerts de la ville. Quelques années après sa mort, l’on affirmait encore que « tout ce qu’il touchait se changeait en or » ; sauf pour sa participation, en 1854, au premier consortium de l’hôtel Tecumseh, qui se solda par un échec, il semblerait que ce fût vrai.

Réformiste en politique, Hyman fut l’organisateur de la campagne d’Elijah Leonard à London lors des élections de 1862. Il fut lui-même échevin en 1853 et 1854 et par la suite prit une part active à la mise sur pied d’un aqueduc municipal pour la ville de London ; conjointement avec le tory John Carling*, il fut élu premier commissaire du service de l’aqueduc en 1878. Il fréquentait la cathédrale anglicane St Paul et il était un membre actif de la franc-maçonnerie.

Hyman épousa Frances L. Kingsley, de New York, qui lui donna un fils ; elle mourut en 1848. En 1850, il épousa en secondes noces Annie Maria Niles (1824–1901), fille de William Niles ; deux de leurs fils continuèrent les entreprises commerciales de leur père : Charles Smith, qui fut plus tard ministre des Travaux publics au fédéral et Jesse Willett. La grande demeure d’Ellis Hyman, « Elliston », qui devint par la suite la propriété d’Adam Beck*, est depuis longtemps un point de repère bien connu dans la ville de London.

Frederick H. Armstrong

APC, FO 68, 1 ; FO 31, A1, 1871, district 10, sous-district de London, quartier 1.— Middlesex County Registry Office (London, Ont.), Joint Stock Company register, Liber A (1851–1866), 10–11.— Bradstreet’s reports of the Dominion of Canada, February 1, 1876 (New York, 1876), 246.— London Advertiser, 17 janv. 1878.— London Free Press, 8 févr., 5 mars 1856, 13 avril 1878, 28 juill. 1938, 22 août 1947.— The Honorable Elijah Leonard, a memoir (London, Ont., [1894]), 43.— Can. biog. dict., I : 673s.— City of London and county of Middlesex general directory, for 1868–9 [...], James Sutherland, édit. (Toronto, 1868), 283s.— Dom. ann. reg., 1878, 353s.— [Archie Bremner], City of London, Ontario, Canada ; the pioneer period and the London of today (London, Ont., 1897), 84, 87, 90, 91 ; (2° éd., London, Ont., 1900), 32, 34, 116.— C. T. Campbell, Pioneer days in London ; some account of men and things in London before it became a city (London, Ont., 1921), 6.— History of the county of Middlesex, 362, 365, 374.— J. E. Middleton et Fred Landon, The province of Ontario : a history, 1615–1927 (5 vol., Toronto, [1927–28]), III : 18–20.— Ross et Trigge, History of the Canadian Bank of Commerce, III : 67s.— London, its manufactures and general progress, Western Ontario History Nuggets (London, Ont.), no 13 (1947), 13s.

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Frederick H. Armstrong, « HYMAN, ELLIS WALTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hyman_ellis_walton_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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