HUNT, CHARLES, meunier et entrepreneur, né le 5 mars 1820 à Motcombe dans le Dorsetshire, en Angleterre, fils aîné de John Hunt et de Mary Golpin, décédé le 2 octobre 1871 à New York.

La mort prématurée de son père, en 1827, força Charles Hunt à quitter l’école qu’il n’avait fréquentée que pendant un an. Avant d’émigrer au Canada, il fut au service d’un meunier de Stalbridge et d’un épicier de Cranborne. Arrivé à Windsor dans le Canada-Ouest en 1842, il travailla dans le commerce d’alimentation et dans le transport maritime de J. et J. Dougall jusqu’en 1845. Il exploita ensuite une ferme à St Thomas pendant deux ans puis retourna vivre à Windsor où il se lança dans les affaires et fit une carrière qui, même pour l’époque, fut remarquable par sa diversité.

À Windsor, Hunt loua le quai dont James Dougall* était propriétaire et débuta dans le transport et le commerce du bois ; par la suite il étendit son entreprise à la spéculation sur les terrains et devint entrepreneur, s’associant parfois à Dougall. En 1854–1855, Hunt construisit la gare du Great Western Railway avec quai, entrepôt et ponts. Puis, en 1856, avec William Knight comme associé, il lança une entreprise de construction navale et obtint un contrat de la compagnie de chemin de fer pour la construction de l’Union, le traversier brise-glace de 750 tonneaux qui fit le service entre Windsor et Detroit de 1857 à 1874. En 1857, il reconstruisit le vapeur Transit. Lorsque Windsor fut érigé en municipalité en 1845, il fut élu membre du premier conseil municipal.

Cependant, Hunt était arrivé à la conclusion que London était appelée à devenir le principal centre commercial de l’ouest de l’Ontario. Il alla s’y établir en 1856, mais conserva toujours des intérêts financiers à Windsor. En 1853, il avait acquis de John Kinder Labatt* des terres sur le bord de la rivière Thames dans le but d’y construire un moulin à farine et dès 1854 il avait entrepris la construction de City Mills qui fut exploité par ses descendants jusqu’en 1957. Ce moulin à quatre meules pouvait moudre 123 barriques par jour. Le blé était acheté dans divers centres de la région des Grands Lacs et la farine était ensuite vendue dans l’ouest de l’Ontario, dans les villes de la région des Grands Lacs, à New York et en Angleterre. Hunt multiplia ses activités pour inclure l’armement des navires, la réparation des barriques, les articles d’épicerie, le bois de construction, le bois de chauffage et le charbon (il fut même le premier à faire le commerce du charbon à London, en 1868). En outre, il construisit l’immeuble de la Bank of British North America en 1856, et, en 1866, pour son propre compte, un édifice. Enfin, en 1867, il ajouta un élévateur à grain d’une capacité de 70 000 boisseaux à son installation. Ses entreprises commerciales continuèrent à prospérer en dépit de revers causés par les inondations, de l’aide apportée à Dougall qui connaissait des difficultés financières, et d’un procès au sujet de la fermeture d’une rue.

Hunt joua un rôle important dans les milieux d’affaires de London. Il fut président du Board of Trade de 1861 à 1863 et, de 1869 à 1870, président du groupe qui, pendant une courte période, administra la London City Oil Refining Company en 1866 et en 1867 et, à partir de 1864, il fut le premier président de la City Gas Company (qui fait maintenant partie de l’Union Gas Company). Il fut aussi membre du conseil d’administration de la Bank of British North America et de la Great Western Railway Company (1864–1869), et fut élu, en 1863, au conseil d’administration de la Detroit and Milwaukee Railway Company (devenue plus tard la Detroit, New Haven, and Milwaukee Railway Company).

Hunt, qui était anglican, fut marguillier de la cathédrale St Paul (1861–1862, 1864–1865) ; en 1861, il accepta d’assumer les frais d’entretien d’un missionnaire dans le nord du diocèse de Huron. À London, il était bien connu pour sa charité. Il fournissait de la farine aux pauvres et lorsqu’il y eut pénurie de bois de chauffage en 1867, il aida à assurer la livraison de bois à bon marché.

Le 19 mai 1845, à St Thomas, il épousa Emma Brewer, originaire d’Angleterre (née vers 1822, morte en 1909) qui lui donna plusieurs enfants. Deux de ses fils, Charles Brewer et John Inkerman Alexander, continuèrent le commerce de leur père. Charles Hunt mourut à New York, en se rendant aux Antilles où il avait l’espoir de refaire sa santé. Il « était l’un des hommes les mieux connus de l’ouest de l’Ontario ; et grâce à son énergie et à son esprit d’entreprise il a grandement aidé au développement des ressources de la région ».

Frederick H. Armstrong

St Mary’s Church (Motcombe, Dorsetshire, Angl.), Registers.— [Charles Hunt], Charles Hunt, 1820–1871, G. W. H. Bartram, édit. Centennial review, 1967 (« London and Middlesex Hist. Soc. pub., » XVI, London, Ont., [1967]), 55–85.— London Free Press, 6 oct. 1871, 15 mars 1917.— London : its manufactures and general progress, Western Ontario History Nuggets (London, Ont.), no 13 (1947), 7.— City of London and county of Middlesex general directory for 1868–9 [...], James Sutherland, édit. (Toronto, 1868), 277.— [Archie Bremner], City of London, Ontario, Canada ; the pioneer period and the London of today (2° éd., London, Ont., 1900), 68, 143.— History of the county of Middlesex, 251, 362s., 369, 866s.— F. J. Holton et al., History of the Windsor and Detroit ferries, Ont. Hist., XVI (1918) : 40–51.

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Frederick H. Armstrong, « HUNT, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hunt_charles_10F.html.

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Auteur de l'article:    Frederick H. Armstrong
Titre de l'article:    HUNT, CHARLES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    21 déc. 2024