HOWLAND, HENRY STARK, homme d’affaires, fonctionnaire et homme politique, né le 2 août 1824 à Pawling, New York, fils de Jonathan Howland et de Lydia Pearce ; le 21 octobre 1852, il épousa Ardelia Sophia Smith, de Toronto (décédée en 1889), et ils eurent neuf fils et trois filles ; décédé le 28 janvier 1902 dans cette ville.

En 1840, Henry Stark Howland quitta l’État de New York et rejoignit son frère aîné, William Pearce, qui avait établi un complexe industriel à Lambton Mills (Etobicoke), près de Toronto. En 1852, William Pearce acheta à Kleinburg un moulin à farine et une scierie qu’il plaça sous la direction de Henry Stark, avec un magasin. La même année, ce dernier devint le premier maître de poste de Kleinburg ; il exercerait cette fonction jusque dans les années 1860. Henry Stark fut également conseiller du canton de Vaughan en 1857–1858 et de 1861 à 1863, président du conseil de ce canton en 1859–1860 et de 1864 à 1867, ainsi que préfet du comté d’York de 1865 à 1867. En 1864, il abandonna le magasin, tout en conservant la direction du moulin à farine et de la scierie, et s’installa à Toronto, où il partagea un bureau avec William Pearce et un autre de ses frères, Peleg. Des documents indiquent que, tout en dirigeant les Kleinburg Mills, il tenta sa chance dans le commerce d’épicerie à Toronto. En 1877, avec ses fils Frederick Newton, Henry Stark et Peleg, il fonda une quincaillerie de gros, la H. S. Howland, Sons and Company.

Les notices biographiques qui datent du temps de Howland laissent entendre généralement qu’il devint un personnage dynamique dans le secteur des banques et de la promotion des chemins de fer. Pourtant, rien ne prouve qu’il ait manifesté des qualités autres que la prudence. Il figura parmi les premiers administrateurs du Toronto and Nipissing Railway et du Toronto, Grey and Bruce Railway [V. George Laidlaw*], mais après 1872, il n’eut plus rien à voir avec l’une ou l’autre de ces sociétés. Ce fut peut-être son « solide » sens des affaires qui le poussa à abandonner ces projets, qui faisaient l’objet d’une promotion à outrance et connaissaient des difficultés financières pour diverses raisons : voie anormalement étroite, grèves ouvrières, financement insuffisant, concurrence du Grand Tronc. Howland ne se montra pas plus audacieux dans le secteur bancaire et les investissements. Membre du groupé (formé surtout de marchands et d’importateurs) qui se réunit en 1867 pour fonder la Banque canadienne de commerce, il démissionna de la vice-présidence en 1874. Bien qu’une source attribue sa démission à l’autorité arbitraire du président, William McMaster*, il est plus probable qu’il quitta la banque parce qu’il était en train d’en fonder une autre, la Banque impériale du Canada. Celle-ci était beaucoup plus petite que la Banque canadienne de commerce, mais elle pouvait compter sur un réseau de petites succursales dans tout l’Ontario, secteur d’activité auquel les plus grandes banques ne s’étaient pas encore attaqué. Howland fut président de la Banque impériale du Canada jusqu’à sa mort, en 1902, mais il n’en posséda jamais plus que quelques centaines d’actions. En fait, même si son nom fut associé à plusieurs autres entreprises d’investissement – la National Life Assurance Company, l’Imperial Trusts Company of Canada, la Toronto General Trusts Company, la Corporation permanente d’hypothèques du Canada et du Canada occidental, la Dominion Lands Colonization Company –, son testament indique qu’il avait placé au plus quelques milliers de dollars dans chacune. Ses revenus, confortables sans être énormes, provenaient des Kleinburg Mills (exploités par ses fils William Pierce et Thompson Smith), de sa quincaillerie de la rue Front à Toronto et d’une clouterie située sur la rue Dufferin, la Graham Nail Works (dirigée par son fils Frank).

On sait peu de chose sur la vie privée de Henry Stark Howland. Aux recensements antérieurs à celui de 1891, il se déclara quaker (par respect pour ses ancêtres, sans doute), mais cette année-là, il figure à titre de presbytérien tandis que sa femme et ses enfants sont identifiés comme membres de l’Église d’Angleterre. À l’instar des autres membres de la famille Howland, il était libéral, mais, comme la plupart des hommes d’affaires du début du xxe siècle, il n’était pas d’accord avec les libéraux sur la question du libre-échange avec les États-Unis. Howland n’appartenait à aucune organisation bénévole ni confrérie connues. Apparemment, c’était un homme qui préférait travailler avec sa famille immédiate et s’occupait surtout d’affaires familiales. D’ailleurs, ce fut en attendant le train avec son fils à la gare de Kleinburg, après avoir inspecté son usine, qu’il fit une hémorragie cérébrale. Il mourut quelques jours plus tard à Toronto et fut inhumé dans cette ville, au Mount Pleasant Cemetery.

Gayle M. Comeau-Vasilopoulos

AN, RG 31, C1, 1861, Vaughan Township, dist.4 : 11 ; 1891, Toronto.— AO, Abstract index to deeds, Vaughan Township, concession 8, lot 24 ; concession 9, lots 24–26 (mfm) ; RG 22, Ser.305, no 15259.— Mount Pleasant Cemetery (Toronto), Tombstone inscription, plot S, lot 11.— Globe, 28 janv. 1902 : 12.— Almanach, canadien, 1853–1868.— Annuaire, Toronto, 1867–1900.— R. M. Breckenridge, The Canadian banking system, 1817–1890 (New York, 1895).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— CHR, 4 (1923) : 184 (C. R. Fay, compte rendu).— Commemorative biog. record, county York.— Dent, Canadian portrait gallery.— Esther Heyes, Etobicoke, from furrow to borough (Etobicoke [Toronto], 1974), 134.— Hist. of Toronto, 1 : 244.— Newspaper reference book. Ontarian Genealogist and Family Historian (Toronto), 1 (1898–1901) : 150.— Ontario Geneal. Soc., Index to the 1871 census of Ontario, B. S. Elliott, édit. (30 vol., Toronto, 1986–1992), 25.— G. E. Reaman, A history of Vaughan Township : two centuries of the township (Toronto, 1971).— Victor Ross et A. St L. Trigge, A history of the Canadian Bank of Commerce, with an account of the other banks which now form part of its organization (3 vol., Toronto, 1920–1924), 2.

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Gayle M. Comeau-Vasilopoulos, « HOWLAND, HENRY STARK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/howland_henry_stark_13F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
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