HOLLOWAY, ROBERT EDWARDS, éducateur, scientifique et photographe, né le 30 août 1850 à Barton-upon-Humber, Angleterre, fils de William Holloway, instituteur, et de Mary Edwards ; le 25 juin 1878, il épousa à St John’s Henrietta Palfrey, et ils eurent un fils et deux filles ; décédé le 14 septembre 1904 dans cette ville.

Nommé directeur de la St John’s Wesleyan Academy, Robert Edwards Holloway arriva à Terre-Neuve en juin 1874. Le révérend George Seaton Milligan lui avait offert ce poste au nom du conseil d’administration. Holloway avait fréquenté le Wesleyan Training College de Londres et obtenu une licence ès arts au New College d’Eastbourne. Il était nommé à l’école pour quatre ans, mais il garda finalement son poste durant 30 ans, jusqu’à sa mort. Sous sa direction, notamment grâce à l’appui enthousiaste du conseil, l’école (rebaptisée par la suite Methodist Academy, puis Methodist College) connut une expansion remarquable.

Rien n’indique que Holloway avait suivi des cours en vue d’obtenir un diplôme dans un domaine scientifique ; pourtant, il consacra une grande partie de sa vie à l’étude des sciences. L’école avait prévu l’aménagement d’un laboratoire de première classe avant son arrivée, mais ce fut lui qui l’organisa. Il transmit sa passion des sciences non seulement à ses élèves, mais aussi au public, car il donnait des démonstrations et des conférences à l’école et au St John’s Athenæum, qui fut le centre culturel de la ville jusqu’à ce qu’un incendie le détruise en 1892. L’électricité et le parti que la société pouvait en tirer le fascinaient, tout comme les travaux de Marie Curie. Il fit même l’acquisition d’une petite quantité de radium afin d’étudier les effets de cet élément. En outre, il suivait la carrière de Wilhelm Conrad Röntgen, le découvreur des rayons X. Il donna des conférences sur les applications de ces rayons et, après avoir acquis l’équipement nécessaire, monta son propre appareil, avec lequel il traita, avec un certain succès, quelques patients.

Holloway s’intéressa d’abord à la photographie par curiosité, mais il en vint à en faire par goût. Chaque été, il se rendait dans quelque coin isolé de Terre-Neuve afin d’atténuer les effets de sa tuberculose. Il rapporta de ces voyages des centaines de très beaux négatifs sur plaque de verre, dont bon nombre subsistent encore aujourd’hui. Les 115 photographies de Through Newfoundland with the camera proviennent de ce lot d’images. Publié à titre posthume en 1905, cet album est considéré comme un chef-d’œuvre. Le but de Holloway était à la fois de révéler les beautés du paysage aux touristes et d’attirer les investisseurs à Terre-Neuve. L’album remporta un tel succès qu’une deuxième édition, revue et améliorée par sa famille, parut en 1910.

Holloway était un homme aux multiples facettes. Pendant quelques années, il figura parmi les membres du Council of Higher Education, qui décidait du programme des examens scolaires. Vers la fin de sa vie, il exerça la fonction d’analyste public au département de l’Agriculture et des Mines. En 1881, il participa à la fondation de la Newfoundland Historical and Statistical Society. En outre, il forma la Holloway Athletic Association, dont il fut président, et mit sur pied une société de photographes amateurs en 1896.

Peu à peu, la tuberculose mina l’étonnante vitalité de Holloway ; il y succomba en 1904. Quatre ans plus tard, un monument, importé expressément d’Écosse, fut érigé sur sa tombe « par des amis, collaborateurs et élèves reconnaissants à cet homme qui, en déployant infatigablement ses multiples dons et son vaste savoir, laissa sur l’œuvre de l’éducation à Terre-Neuve une empreinte indélébile et fit, de sa brève vie active, une brillante réussite ». L’école qu’il avait dirigée et où il avait fait la plupart de ses expériences serait rebaptisée Holloway School en 1929.

Quatre ans après la mort de Robert Edwards Holloway, son fils et une de ses filles ouvrirent le Holloway Studio à St John’s. Construit expressément pour la photographie, il était en avance sur l’époque. En avril 1917, pendant la Première Guerre mondiale, Robert Palfrey Holloway, lieutenant dans le Newfoundland Régiment, pénétra dans un no man’s land ; on ne devait plus le revoir. Elizabeth (Elsie) Holloway dirigea le studio jusqu’à la fin des années 1940 ; elle se tailla une réputation enviable, surtout grâce à ses portraits d’écoliers.

Anthony P. Murphy

La collection Holloway de négatifs sur plaque de verre est conservée dans la Still and Moving Images Sect. aux PANL.

EUC, Newfoundland Conference Arch. (St John’s), Wesleyan Academy, par la suite Methodist College (St John’s), Board of directors, minutes, 18581886.— GRO-L, Barton-upon-Humber, Lincolnshire, Birth certificate, 30 août 1850.— PANL, John’s West Circuit (Methodist), reg. of baptisms, 18871888 (copie).— PRO, CO 199/72 (Nfld, Blue book, 1876).— Daily News (St John’s), 1904.— Evening Herald (St John’s), 1902, 1908.— Evening Telegram (St John’s), 1896, 1904.— Newfoundlander, 1874.— Public Ledger, 1878.— Royal Gazette and Newfoundland Advertiser, 1874.— A century of Methodism in St. John’s, Newfoundland, 1815–1915, J. W. Nichols, édit. (St John’s, [1915]).— Almanach, T.-N., 1900, 1903.— Collegian ([St John’s]), 19621963.— Univ. of London (Londres), General register, 1901.

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Anthony P. Murphy, « HOLLOWAY, ROBERT EDWARDS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/holloway_robert_edwards_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
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