HERON, PATRICK, soldat, commandant à Canseau (Canso, N.-É.), circa 1709–1752.
On ignore la date de naissance et celle de la mort de Heron. En 1709, il reçut le poste de lieutenant et, en 1711, on le nomma capitaine dans le régiment d’infanterie de lord Lovelace. Deux ans après il était mis à la demi-solde. En 1730, il fut nommé capitaine dans le régiment du gouverneur Richard Philipps (devenu plus tard le 40e d’infanterie) et stationné à l’avant-poste de pêche de Canseau. Le 3 décembre 1738 (ancien style), Heron fut arrêté et accusé d’être « en dette avec quelques hommes de sa compagnie au sujet de leur entretien, leur ayant donné des billets et ayant refusé de payer par la suite ». Le conseil de guerre qui devait juger Heron siégea à Annapolis Royal en avril 1739. Comme les témoignages oraux étaient contradictoires, le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Lawrence Armstrong*, décida que le commandant de Canseau, le capitaine James Mitford, mît immédiatement sur pied un second conseil de guerre pour rétablir les faits concernant l’affaire. Heron a dû être exonéré de tout blâme car il était commandant à Canseau en 1744 lorsque la guerre éclata entre la France et la Grande-Bretagne.
Peu de temps après que la nouvelle de la déclaration de guerre fut parvenue à l’île Royale (île du Cap-Breton), le 13 mai 1744, une troupe française de quelque 350 hommes, venue de Louisbourg et ayant pour chef François Du Pont* Duvivier, vint attaquer Canseau, que défendaient 87 soldats britanniques. En vue de préparer le débarquement français, deux corsaires de Louisbourg commencèrent à bombarder le petit fort de Canseau. Quand le premier coup atteignit les murs fragiles du fortin, Heron sortit en courant avec un drapeau parlementaire, croyant « plus opportun de capituler à temps pour obtenir de meilleures conditions ».
Les soldats en garnison à Canseau furent emmenés à Louisbourg où on les garda comme prisonniers de guerre pendant 12 mois. Mais à cause de la grande rareté de vivres dans la forteresse française, et aussi parce que quelques-uns des soldats de Heron désertèrent pour se ranger du côté de l’ennemi, Heron réagit favorablement à la suggestion du gouverneur Duquesnel [Le Prévost] voulant qu’on rédige à nouveau le texte de la capitulation. Aux termes de celle-ci, les troupes de Heron devaient être envoyées immédiatement à Boston en échange de quelques prisonniers français qui s’y trouvaient. De plus, Heron promit que ses soldats ne seraient utilisés d’aucune manière contre les Français jusqu’au mois de septembre de l’année suivante. Après avoir signé les nouvelles clauses de la capitulation, Heron avec ses soldats et d’autres prisonniers anglais furent envoyés à Boston, tôt en septembre 1744. Le gouvernement britannique et le gouverneur du Massachusetts, William Shirley, refusèrent d’accepter les nouvelles clauses de la capitulation et ainsi on envoya les troupes de Canseau à Annapolis Royal au début de l’été de 1745.
Heron et ses soldats rapportèrent avec eux au Massachusetts de précieux renseignements sur ce qu’ils considéraient comme les étonnantes faiblesses militaires de Louisbourg. En fournissant des informations détaillées sur la forteresse française et en soulignant le fait que celle-ci serait vulnérable à une attaque surprise, les soldats de Canseau jouèrent un rôle de premier plan en encourageant William Shirley et la General Court du Massachusetts à organiser une expédition contre Louisbourg en 1745.
Il semble que Heron revint en Nouvelle-Écosse par la suite. On a des raisons de croire qu’en 1750–1751, alors qu’il était au fort Lawrence sur l’isthme de Chignectou, il fut de nouveau appelé en cour martiale, cette fois pour ivrognerie et « pour avoir eu une conduite inconvenante pour un gentilhomme ». Son nom fut rayé de la liste du régiment pour l’année 1752 : ou bien il mourut cette année-là, ou bien il fut renvoyé de l’armée.
APC, MG 11, Nova Scotia A, 26, pp. 97s., 172–176.— Correspondence of William Shirlev (Lincoln), I : 146s.— N.S. Archives, II, 122, 225.— English army lists (Dalton), V : 171, 244s.— McLennan, Louisbourg, 110–113.— B. M. Moody, Paul Mascarene, William Shirley and the defence of Nova Scotia, 1744–1748 (thèse de ma, Queen’s University, Kingston, Ont., 1969), 50s., 159s.— Harry Piers, The fortieth régiment, raised at Annapolis Royal in 1717 ; and five régiments subsequently raised in Nova Scotia, Coll. of the N.S. Hist. Soc., XXI (1927) : 127–129.— Rawlyk, Yankees at Louisbourg, 4–6.— Smythies, Historical records of 40th regiment, 7–12, 17.
G. A. Rawlyk, « HERON, PATRICK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/heron_patrick_3F.html.
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Auteur de l'article: | G. A. Rawlyk |
Titre de l'article: | HERON, PATRICK |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |